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The Pan African Music Magazine
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Babani Records exhume le maloya de Zoun

Le disque Lézard Vert du groupe réunionnais refait surface 37 ans après son apparition. Pionnier du maloya électronique, ce trésors musical de l’Océan Indien s’inscrit dans les revendications identitaires de l’île, longtemps divisée entre musique séga associée au colonialisme et maloya traditionnel renvoyant aux affres de l’esclavage. 

Une nouvelle fois, le label mauricien Babani Records honore les trésors cachés de son archipel et s’intéresse à la réédition d’un vinyl 33 tours unique dans l’histoire du maloya. Pour cela, il s’est épaulé du producteur local légendaire de la sphère créole, Ziskakan. Enregistré en 1983, le disque appartient à une époque clé de l’histoire de la musique réunionnaise, où se dessine un besoin pour ses habitants d’affirmer leur identité. Il faut savoir qu’à cette période, le métier de producteur à la Réunion n’existait que sur les 45 tours, car il y avait toujours deux faces : une de maloya et une de chanson française. Cette réédition du Lézard Vert de 33 tours a le mérite d’apporter aux oreilles des prochaines générations, une preuve de ce qu’était la musique réunionnaise de cette époque : du maloya conciliant tradition et modernité sans avoir affaire à la musique du colonisateur français. C’est cet esprit révolutionnaire qu’ont voulu incarner les musiciens du groupe fondé par le compositeur Zoun (Jean-Michel Toquet pour l’État civil) aux côtés de Teddy Baptiste (guitare),  Kiki Mariapin (basse et tablas) et Jean-Philippe Bideau (guitare). 

Teddy Baptiste – Dame De Coeur

Un disque symbolisant la fin des grands bals d’orchestre 

De Ti-Fock à Alain Peters en passant par René Lacaille, Alain Mastane, Bernard Brancard, Kiki Mariapin, Teddy Baptiste, Zoun… Tous ces pionniers du maloya électrique partagent en commun la particularité d’avoir fait leurs gammes dans les orchestres de bal. Une pléiade de groupes de qualité (Les Lynx, Pop Décadence, les Super Jets, Fock Group, Les Play Boys, Jazz des ïles, les Soul men…) sévissent alors un peu partout dans l’île, s’appuyant exclusivement sur des reprises du répertoire français et international. C’est dans ce contexte que la musique réunionnaise, longtemps divisée entre un séga estampillé colonial et un maloya renvoyant aux affres de l’esclavage, cherche à s’inventer. S’ensuit une révolution culturelle sans précédent sur fond de revendication identitaire. Tout juste sorti des ténèbres par le Parti communiste réunionnais, le maloya devient dès lors le support principal de cette culture musicale nouvelle qui vise à concilier tradition et modernité. Face à la montée en puissance de ce courant expérimental et l’avènement de la sono, les orchestres populaires s’essoufflent peu à peu. Au milieu des années 80, discothèques et DJ remplacent les bons vieux salons de bal. Les orchestres jouent alors leur dernière partition, c’est la fin du bal pour toute une génération de musiciens autodidactes et le début d’une ère créative et indépendante libérée de ses oppresseurs. 

L’album Lézard Vert sera disponible le 27 novembre via Babani Records et en précommande ici.

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