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The Pan African Music Magazine
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Le producteur Batida revient à UM, et fait feu de tout bois

Le Luso-Angolais Pedro Coquenão alias Batida revient avec une collection de mixes inédits, de titres perdus et de remixes issus de son album UM.

Un concentré de pure batida est réuni sur ce disque hors du temps qui nous fait voyager dans l’effervescence musicale de la scène électronique de Lisbonne de ces dernières années. UM comprend de nouveaux titres tels que « Do The Right Thing ! » avec le trio portugais Spaceboys, ou encore le remixe par Batida lui-même du titre angolais des années 1960 longtemps oublié, « Ufeko Disole » de Drás Firmino (également connu sous le nom d’Ufeko Ndisole). 

Réunissant des sonorités de kuduro, de soukous et de benga sur une production moderne, la compilation UM (qui reprend le titre de l’album paru en 2012) englobe l’ensemble des musiques électroniques qui animent les quartiers isolés où vivent les communautés afro-descendantes de Lisbonne. Une « batida » – un pot-pourri passé au shaker- de ces musiques les doigts dans la prise qui témoignent d’une forme de rébellion contre une société qui opprime. À l’image du punk et du hip-hop à New-York dans les années 70, elles donnent la voix à ceux dont les idées et le mode de vie seraient trop révolutionnaires, trop contestataires, à tous ceux que les sociétés conservatrices voudraient invisibiliser de peur qu’ils ne bousculent leurs idéaux d’un autre temps. Les fêtes clandestines en dehors des clubs, les disques gravés et échangés de main en main qui circulent à l’extérieur de la boucle mainstream de l’industrie musicale… On ne peut pas faire plus punk ! N’en déplaise aux conservateurs ou autres bourgeois, coincés sur leur chaise lorsqu’un morceau kuduro surgit en soirée. Ces rythmes syncopés évoquent encore, dans les esprits de leurs détracteurs encore tout pétris d’imaginaire colonial, la caricature du danseur mal habillé issu de la classe populaire qui sort de sa banlieue pour faire la fête. Une aberration qui témoigne de la ségrégation sociale et mentale qui sévit à Lisbonne et ailleurs, contre lequel se bat Pedro Coquenão. D’autant que le kuduro a été une danse de révolte sociale populaire en Angola avant d’être une musique.

Son album comprend également des remixes de titres de son album UM sorti en 2012 par des producteurs emblématiques comme l’Angolais DJ Satelite — un pionnier du kuduro et de l’afro house, et d’autres artistes électroniques de Lisbonne tels que les jeunes talents DJ Marfox et Octa Push. Le mot « um » n’a d’ailleurs pas été choisi au hasard et comporte une double signification pour Batida : il désigne le chiffre 1 en portugais et se prononce aussi comme dans « hmm », un son angolais pour commencer de nombreux mots en umbundu, la langue principale parlée à Huambo — la ville où l’artiste Pedro Coquenão est né. Quant à la couverture de l’album, elle a été réalisée en collaboration avec Lewis Heriz, et représente un masque africain que Batida a créé dans le cadre de ses performances scéniques incroyables. 

L’album Um est disponible ici

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