Le sextet londonien Afriquoi est de retour avec un nouvel EP, Time Is A Gift Which We Share All The Time. On y retrouve leur singulière afro-fusion, galvanisée par l’énergie du live.
Depuis 2011, le sextet londonien Afriquoi célèbre le cosmopolitisme avec une afro-fusion galvanisante, concentrant guitare congolaise (“Papa” Fiston Lusambo), kora gambienne (Jally Kebba Susso), percussions virtuoses (André Marmot), refrains entêtants (Andre Espeut) et matière électronique 100% britannique dont les reflets garage, house ou dubstep empruntent au meilleur de la bass music (Nico Bentley et Oli Cole).
Après deux albums, quelques tubes dont le désormais classique afro-house “Kudaushe”, des remixes remarqués et des collaborations de choix — notamment avec le saxophoniste Shabaka Hutchings, le griot balafoniste burkinabè Moussa Dembélé ou encore Kakatsitsi, un groupe de danseurs et percussionnistes ghanéens — Afriquoi est de retour avec un nouvel EP : Time Is A Gift Which We Share All The Time (le temps est un cadeau que nous partageons tout le temps – ndlr). Tiré des paroles de “Ndeko Solo”, le titre de l’EP s’inspire de la sagesse mandingue pour nous rappeler “la joie permanente d’exister et notre intime connexion à tous et à toutes choses.”
Habitué des plus grands festivals européens de Glastonbury au WOMAD, Afriquoi a tenu cette fois à injecter l’énergie comme le son du live dans son nouvel EP en enregistrant des titres déjà bien étrennés sur scène et en réunissant tout le groupe en studio. Afriquoi aurait-il eu l’intuition que les concerts allaient profondément leur (nous) manquer dans les mois à venir ?
Selon Fiston Lusambo, guitariste et master ès-soukous, les quatre titres de ce nouvel opus sont “le résultat du dialogue de nos talents individuels, une création enfin à l’image de ce que nous avions en tête dès les débuts du groupe”. Enregistré aux studios Octagon, en plein cœur de Brixton, et réalisé sous la supervision de Tom Excell — chef d’orchestre d’Onipa et Nubiyan Twist- cet EP témoigne aussi de la créativité, de l’horizon et de la cohésion de la nouvelle génération de musiciens britanniques comme diasporiques, à l’heure où l’Angleterre se replie sur elle-même. D’ailleurs pour la pochette du disque, où deux enfants nous regardent de haut tandis qu’ils portent sur leur tête des coussins brodés typiques des intérieurs anglais, Afriquoi a fait appel au photographe ghanéen Derrick Ofusu Boateng, connu pour ses portraits fiers et ses aplats de couleurs toujours très vives. Serait-ce la réponse d’Afriquoi à la morosité ambiante ou une manière de questionner notre regard sur l’Afrique ? Là comme en musique, Afriquoi sait faire preuve de finesse.
Attendu pour Juin 2020 sur le label parisien Mawimbi Records (Loya, Onipa, Baba Commandant & The Mandingo Band), Time Is A Gift Which We Share All The Time reçoit également la visite du producteur lyonnais Bruno “Patchworks” Hovart, aka Voilaaa, pour un remix disco de “Ndeko Solo”. Philosophant sur le pouvoir du karma dans le single “Acid Attack”, Afriquoi peut aller confiant car peut-être n’y a-t’il pas de hasard si autant de bonnes étoiles veillent sur eux !