Le rappeur marocain aux millions de vues publie le quatrième morceau de sa carrière naissante.
Il y a à peine un an, un personnage énigmatique débarquait dans le rap marocain, Snor (qui apparait sur « Jini Lkhir » de Draganov). Cagoulé, grillz sur les dents, il est parvenu à installer un univers lancinant et contemplatif en quelques clips. A dos de licorne dans « De9a De9a » ou entouré de requins nageant dans le sable dans « Lalala », l’imagerie réalisée par Alaa Eddine Rais et imaginée par Snor, lui confère une aura mystique.
Apportant une valeur esthétique à ses cagoules, qu’il brûle, stylise avec des perles ou modélise avec des mains, l’identité visuelle et musicale de Snor s’entremêlent et participent à sa mythologie naissante.
Avec « NASA », l’artiste ouvre son univers à ses compatriotes Stormy et Tagne, que l’on retrouvait dans le documentaire Grünt consacré à la scène de Casablanca. Le trio éphémère nous propulse dans une atmosphère stellaire avec un épais nuage de fumée en guise de voie lactée. Tour à tour, leurs flows autotunés, associés à une douce mélodie de guitares superposées, nous embarquent dans leur vaisseau pour un voyage empreint de mélancolie.
Mystérieux et créatif, Snor est visiblement bien entouré et soutenu par la scène marocaine – on retrouvait déjà Dollypran et Loun dans son premier clip, « Lgana ». Initialement designer de tissus d’ameublements, il s’est mué en artiste porteur d’une esthétique ultra-léchée et audacieuse qui touche plus de monde à chaque nouvelle sortie.