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The Pan African Music Magazine
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Le disco‑boogie de Marcy Luarks

Le label anglais Kalita nous fait redécouvrir le chef-d’oeuvre afro-disco « Electric Murder » de la nigérianne d’adoption Marcy Luarks. Un album qui a longtemps voyagé avant de voir le jour. 

Produit en couple, « Electric Murder » réunit les racines américaines de Marcy Luarks et celles, nigérianes de son mari, Dan Irabor. Enregistré à Londres avec des musiciens de studio britanniques, ce mélange d’héritages et de styles a donné naissance à un album afro-disco unique en son genre. Il est même aujourd’hui l’un des disques les plus recherchés de la scène disco et boogie nigériane. Pourtant, « Electric Murder » est resté presque invisible pendant plus de trente-cinq ans. Pourquoi un album si longtemps resté dans l’ombre est-il devenu mythique ? Sans doute parce qu’il n’a été publié qu’au Nigeria, et que ceux qui l’ont eu entre les mains n’ont jamais réussi à retrouver la chanteuse, Marcy.

Naissance d’un couple, et d’un duo

Marcy était une Américaine du Kansas, et son amour pour la musique existe depuis son plus jeune âge. Elle commence en tant que choriste dans une église, puis décide de se produire en public en jouant ses compositions au piano et à la guitare. À l’université, elle rencontre Dan Irabor, son futur mari qui deviendra par la suite son producteur. Originaire du Bénin, il connaît très bien la scène pop nigériane de son temps, ayant déjà fait la promotion de groupes connus tels que The Founders 15, The Wings, The Apostles, Second Generation Band et le légendaire Segun Bucknor, tout en gérant d’autres groupes comme Native Doctors. Leur relation à la fois amoureuse et professionnelle a permis à Marcy de se produire en tant qu’artiste. Son époux est fier de dire qu’il a été le premier à reconnaître son talent de chanteuse et de compositrice. 

Dans les années qui suivent, le couple entreprend de se produire en duo. Alors qu’elle est enceinte de leur premier enfant, Marcy et son époux déménagent au Bénin et composent de la musique. Au début des années 80, ils sont prêts à enregistrer leur premier album. Après plusieurs tentatives auprès de différents labels nigérians, Marcy signe avec NEMI (la filiale d’EMI basée à Lagos) un contrat de trois ans. Malheureusement, le label se concentre sur la promotion d’artistes déjà bien établis tels que Kris Okotie, et l’enregistrement de l’album est continuellement retardé. Dan décide donc de créer son propre label, Dine-O-Mite Records. Mais où enregistrer cet album ? Aux États-Unis? ou dans l’un des studios de Lagos ou de Cotonou ? Finalement, ils choisissent Londres : tous les deux sont persuadés que c’est là-bas qu’ils trouveront les meilleurs musiciens et studios d’enregistrement.

Un magasin de Londres que Dan fréquente appartient à Toni Singh, un pianiste qui accepte de jouer sur l’album, accompagné d’autres musiciens basés à Londres, sous le nom de Classic Touch. Ne manque plus qu’un studio, que Dan ne tarde pas à trouver. Le rêve se réalise. 

Marcy Luarks & Classic Touch – « Funky Boogie Woogie »

À l’écoute de la version finale, il est clair que Dan et Marcy ont été profondément influencés par les sons dominants de l’époque, du disco et du boogie qui, en 1983, se sont solidifiés dans les scènes de la musique pop occidentale et ouest-africaine. Mais leur album est bien différent de la plupart des albums nigérians d’alors, qui sont influencés par le reggae et les musiques traditionnelles. « Electric Murder » se balade  exclusivement entre le disco et le boogie. Dan explique cela par l’adoration de Marcy pour les pop stars américaines comme Mickael Jackson et Rick James.

Le financement de l’album a tout de même été très compliqué, notamment pour transférer l’argent du Nigeria à Londres, mais aussi en raison du coût des nombreux voyages allers-retours. Une fois l’album enregistré, la famille retourne au Nigeria en 1983 avec un album produit à cinq mille exemplaires ,que la critique locale accueille favorablement. Trois ans plus tard, Marcy et Dan décident d’en enregistrer un second, mais le couple se sépare, et celui-ci ne verra jamais le jour. Marcy décide de revenir aux États-Unis jusqu’à son décès en 2014 et laisse pour héritage musical « Electric Murder », désormais ressuscité chez Kalita Records.

« Electric Murder » sortira le 12 septembre 2020 via Kalita Records.

Tracklist 

1. Funky Boogie Woogie

2. I Don’t Want To Share Your Love

3. Electric Murder

4. Inspiration 

5. Shake 

6. April Girl

Marcy Luarks & Classic Touch – Electric Murder
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