Alors que 2022 touche à sa fin, PAM vous propose une sélection des albums qui ont marqué ces douze derniers mois. Cette année, on a plongé au cœur de la scène Kinyatrap de Kigali avec Ish Kevin et rencontré le phénomène Black Sherif à Accra. Nous avons interviewé des visionnaires, du fondateur de Moonshine Pierre Kwenders à la Sud-Africaine Moonchild Sanelly, en passant par les Beja de Noori & His Dorpa Band. Nous avons vibré au rythme des nouveautés de nos artistes favoris, de la diva malienne Oumou Sangaré au jeune nigérian Blaqbonez. Qu’il s’agisse de l’alté nigérian, du blues sahélien, du hip-hop ou de l’amapiano sud-africain, PAM continue de scruter les scènes et les pays pour vous faire découvrir les projets qui comptent.
Un grand merci à tous les contributeurs de PAM, qui aux quatre coins du monde témoignent des histoires qui façonnent la musique d’aujourd’hui, et celle de demain. PAM remercie Kabeaushé, artiste graphique alternatif kényan mis à l’honneur dans un PAM Meets, et auteur de l’illustration de cette rétrospective annuelle. Notre sélection est ordonnée par ordre alphabétique. Il ne s’agit pas d’un classement. Sur ces mots, nous vous laissons apprécier notre sélection des 50 albums de l’année. Une sélection à retrouver dans nos playlists sur Spotify, Apple Music et Deezer.
Agadez
Étran de l’Aïr
Étran de l’Aïr s’est imposé comme un des groupes les plus créatifs de la ville d’Agadez qui choisit toujours de jouer coûte que coûte et préfère les compositions originales aux reprises. Sur Agadez, leur second album sur le label Sahel Sounds, le groupe rend donc hommage à leur ville natale et fait trembler les dunes et les frontières musicales du Niger avec 10 nouvelles compositions électriques. L’Étran de l’Aïr se distingue aussi par ses influences qui dépassent les répertoires locaux tamachek, zarma ou haussa, pour flirter avec d’autres territoires (soukouss congolais, chez Ali Farka Touré ou dans le rythmes du Wassoulou Malien d’Oumou Sangaré…).
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As Above, So Below
Sampa the Great
L’artiste zambienne a dévoilé un nouvel album intitulé As Above, So Below qui souligne la connexion de l’artiste avec son pays natal. Le morceau « Never Forget » en collaboration avec Chef 187, Tio Nason et Mwanjé, illustre bien ce choix artistique. Chanté à la fois en bemba et en anglais, il rend hommage aux figures emblématiques du zamrock, un genre musical ayant émergé en Zambie dans les années 1970. « J’ai pensé qu’il était approprié de rendre hommage à ceux qui m’ont précédée et de fusionner le passé, le présent et l’avenir à travers la musique et l’imagerie, en passant le relais d’une génération à l’autre », a-t-elle déclaré. Dans l’album, Sampa the Great explore également sur son rapport à la féminité en tant que femme africaine pour créer son personnage d’Eve : « la version la plus élevée de Sampa qui parle de toutes les facettes de sa féminité ».
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Badinyaa Kumoo
Sona Jobarteh
Née à Londres dans une famille de griots qui remonte à plus de 7 siècles, Sona Jobarteh est ancrée dans la tradition, mais en tant que femme, elle rompt avec les traditions du passé dans un style indéniablement virtuose. Le troisième album de Sona, Badinyaa Kumoo, s’inscrit dans la continuité de son interprétation de l’instrument sacré, imprégnée de l’énergie du spectacle vivant. Sona a déclaré à PAM lors d’une interview en 2019 : « Ma place a toujours été sur scène, ce qui est quelque chose d’assez récent pour nos traditions, mais ce nouvel environnement m’a permis d’être acceptée. » Dès l’ouverture avec le titre « Musolou », on est embarqué par des improvisations à la kora, au karinyan et à la guitare, tous joués par Sona elle-même.
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BAHAMAN
Rokia Koné & Jacknife Lee
Forte de son succès, Rokia Koné, ancienne choriste d’Alia Coulibaly, l’une des plus grandes stars du Mali et membre du super groupe féminin Les Amazones d’Afrique, tente l’aventure en solo avec son premier album, bien accompagné par l’éminent producteur irlandais de rock Jacknife Lee. Pour l’album BAHANAN, ce dernier enlumine la beauté austère de la voix de Rokia, rendant perceptibles les improvisations mélismatiques de la chanteuse. Au cœur du projet se trouve un hommage aux bambaras du sud du Mali, à leur langue, leur culture et leurs pratiques.
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BEJA POWER!
NOORI & his Dorpa Band
Intrigués par leurs grooves hypnotiques et le sax ténor impeccable et aérien de Naji, le label new-yorkais Ostinato Records découvre sur Tik Tok Noori et son Dorpa Band, peu de temps après le le coup d’État fomenté par l’armée qui suscite une vague de protestations au Soudan. À l’instar d’Enas, la jeune percussionniste au centre du court-métrage Gidam, Noori a décidé de mettre sa musique au service du combat de son peuple, les Bejas. Méconnue dans le reste du monde, la culture beja était presque totalement étouffée sous le régime autoritaire de l’ancien président du Soudan, Omar el-Béchir, qui a réussi à rester au pouvoir pendant plus de trente ans. Malgré sa chute en 2019, la situation n’a que très peu changé. Noori est convaincu qu’une libération de la musique beja constituerait l’acte de résistance le plus puissant. Son album Beja Power!, comme son nom l’indique, s’inscrit dans cette démarche.
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Breaking the Thermometer
Leyla McCalla
Leyla McCalla, l’auteure-compositrice américaine née à Haïti, a dévoilé son dernier projet engagé qui s’intitule Breaking the Thermometer. Ce nom (casser le thermomètre) fait référence à un proverbe haïtien utilisé pour décrire la lâcheté du pouvoir qui feint de ne pas voir la violence et l’oppression politique que subissent les classes les plus défavorisées et les plus marginalisées d’Haïti. Cette expression aura été popularisée par Jean Dominique, le propriétaire de Radio Haïti-Inter, la première station de radio privée créolophone d’Haïti. Assassiné le 3 avril 2000, son meurtre ne sera jamais élucidé. Pour réaliser cet album, la chanteuse d’origine haïtienne a utilisé des archives audio de Radio Haïti-Inter pour les intégrer aux chants traditionnels haïtiens présents dans ses compositions.
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CAPRISONGS
FKA Twigs
« CAPRISONGS… c’est de l’autobronzant dans l’évier, un cocktail sur le côté, une sucette à la cerise, du jus de pomme quand tu as soif, des amis dans le parc, ta personne préférée, cette phrase que quelqu’un t’a dite et qui a tout changé, un before avant d’aller en boîte, ta meilleure amie qui est toujours en retard mais qui apporte le plus à la fête, rencontrer un ami à l’aéroport, juste le sentiment d’être ensemble », avait expliqué l’artiste britannico -jamaïcaine FKA twigs sur ses réseaux sociaux à propos de sa nouvelle mixtape. S’étendant sur 17 pistes, le projet fait intervenir le nouveau roi du rap britannique Pa Salieu, l’artiste anglaise Shygirl, la sensation nigériane Rema, Jorja Smith, Unknown T, The Weeknd, Daniel Caesar et Dystopia.
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Couleur de ma peine
Zamdane
Une plume introspective combinée à une voix vibrante et métallisée, le rappeur marrakchi Zamdane explore les nuances de son spleen avec Couleur de ma peine. Un premier album de trap mélancolique et mélodieux où l’artiste de 24 ans se confie en français et darija. Accompagné par Dinos, Soso Maness et Jazzy Bazz, le rappeur installé à Marseille depuis 2016 parle de son quotidien d’expatrié où la solitude et la mort rôdent autour d’une lueur d’espoir. Racontant « Le monde par sa fenêtre », tout comme la périlleuse traversée de la Méditerranée, du Maroc à la France sur une « Flouka » : une barque promettant une vie meilleure au risque de se noyer. Certains de ses amis ayant connu ce destin tragique, Zamdane a réuni 14 000 euros pour SOS Méditerranée en organisant un concert et une vente aux enchères de tableaux dont la cover de l’album, peinte par 3aliart. Faisant de la musique pour avoir une portée qui dépasse son cadre, Zamdane utilise la couleur de sa peine pour peindre un horizon haut en couleur.
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Dancing Under the Moon
The Master Musicians of Jajouka led by Bachir Attar
The Master Musicians of Jajouka led by Bachir Attar a dévoilé un album intense au son envoûtant et au nom évocateur de Dancing Under the Moon. Enregistré en 2019 dans les montagnes du Rif, ce projet titanesque compile neuf morceaux qui mettent en avant le style varié de Jajouka, leur village ancestral où ces musiciens légendaires se sont fait connaître. C’est en effet au pied des chaînes du Ahl Srif au nord du Maroc que cette communauté trouve ses racines. Ils se sont donnés pour mission de préserver et de faire connaître la musique traditionnelle soufi de leur village dont les origines remontent à plus de mille ans. Ce disque est une ode au mysticisme et au charme spirituelle de Jajouka.
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Estrellas
Guts
Estrellas est « la bande son des retrouvailles avec nos ancêtres. Nous sommes la poussière de leurs étoiles ». En réunissant des talents cubains et africains, le producteur Guts fait le pari réussi de fédérer les diasporas et les générations autour d’un projet unique. Enregistrée en une vingtaine de jours au Studio LaBoutique à Dakar, Estrellas est une collaboration afro-cubaine touchante et inédite, emplie d’émotions, de spiritualité et de magie. Le jazz s’y mêle au pachanga, le jeune rap wolof répond aux chants intemporels cubains. Estrellas rassemble plus d’une trentaine d’interprètes et musiciens autour d’un seul mantra : « Une mère, l’Afrique. Une langue, la musique. »
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FUNJADA (KANDENGUE KALUANDA)
Séketxe
Le mystérieux groupe de rap angolais Séketxe a livré un nouvel album, FUNJADA (KANDENGUE KALUANDA), un titre évidemment tout en majuscules pour transmettre leur énergie débordante. Les six membres du groupe (Murtalha, Djamberão, Rasgdo, Layfado, Black Kokaina, Banzelo), probablement originaires de Luanda, démontrent ici la puissance de la drill et du hip-hop angolais. Leur style agressif, quasi-braillard et pourtant très fluide, est parfois surprenamment apaisé avec l’ajout de mélodies plus douces dans les refrains comme dans « NGASSAKADILA », un morceau d’hip-hop lusophone à la fois puissant et rafraîchissant. Cet album de huit morceaux pour une durée totale de trente minutes est incroyablement dense et intense. Un premier album franchement réussi.
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Gifted
Koffee
La prodige jamaïcaine, récompensée il y a deux ans par le Grammy du meilleur album reggae pour son court projet Rapture, a sorti son premier album, Gifted. Bref mais chargé en hommages à ses racines, la jeune Mikayla Simpson aka Koffee tisse un habile fil entre les belles heures d’un reggae rempli de soul et une vision du dancehall et de l’afrobeats ancré dans notre époque.
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Gwana Soul
Moktar Gania
Moktar Gania, originaire d’Essaouira, reprend le flambeau de la légende gnawa Mahmoud Guinia. Ce projet de 12 titres est plein d’âme et d’instruments modernes, soutenus par la voix mélodique de Moktar Gania et son guembri qui livre des riffs hypnotiques. Le chant en call and response, les phrasés répétitifs et l’interaction rythmique, signatures de la musique gnawa, trouvent leur place dans l’album. On retrouve aussi des solos de guitares électriques non sans rappeler le blues sahélien, et des morceaux comme « Lalla Moulati » avec Neta Elkayam qui font entrer le gnawa dans une dimension électronique moderne. Le disque est ainsi le résultat d’une alliance entre le groove subsaharien des Gnawas avec les mélodies orientalisantes du Maghreb.
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Gods Created Everything
Linda Ayupuka
Fervente chrétienne et pratiquante assidue, Linda Ayupuka commence le chant à l’âge de quatre ans dans une chorale d’enfants à l’Église presbytère du Ghana, avant d’en devenir la directrice. Rapidement très sollicitée, elle se produit avec sa chorale d’enfants et sa troupe (d’une cinquantaine de chanteuses) dans diverses cérémonies religieuses, que ce soit des mariages ou des enterrements. Mais comme en atteste le producteur Francis Ayamga, connu pour avoir réinventé la musique Kologo (un instrument Frafra traditionnel à deux cordes de la Région Nord du Ghana) en l’agrémentant de son rap, reggae et électro : Linda Ayupuka est plus qu’une simple chanteuse de gospel. Sa voix aiguë se marie ainsi très bien au disco. Ensemble, ils enregistrent God Created Everything, un mélange de gospel et de disco, avec l’appui du Balani Show. On y retrouve huit titres aux beats polyrythmiques avec des chants traditionnels en langue Gurenɛ. On y décèle le tempo rapide et les percussions hypnotiques propres à la musique cérémonielle Frafra mais également des influences electro-acholi, dancehall et RnB.
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Hyper-Dimensional Expansion Beam
The Comet Is Coming
Le nom de l’album est énigmatique mais comment mieux décrire les dernières saillies afrofuturistes du groupe ? Cet album questionne « l’avenir de la technologie, de l’humanité, de la spiritualité et de la connectivité de l’univers ». Avec un mélange de « synthétiseurs des années 80, de saxophone et de batterie, saupoudré de punk rock viscéral, de blasts de jazz interstellaire et de transes de dance-floor », le trio londonien, formé par le claviériste Danalogue, le saxophoniste Shabaka et le batteur Betamax, a mis au point ce nouvel objet d’étude après Trust In The Life Force of the Deep Mystery sorti en 2019.
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Invasão dos Fluxos
MC Bin Laden
Le supermensch du baile funk MC Bin Laden conforte sa place de prodige. Dans ce premier projet, MC Bin Laden adopte une approche minimaliste du genre, préférant les sons granuleux et intenses à une série de bruits incompatibles. Le single « Maczada » montre la puissance de la voix du chanteur. D’autres morceaux comme « Menorzin do Tapa » sont ludiques et sauvages, utilisant des sons d’ordinateur et des filtres pour un banger bondissant. Tantôt techno, tantôt punk industriel, l’ensemble de l’album est hardcore jusqu’à l’os. Vous ne trouverez aucune vibes MPB (Musique populaire brésilienne), mais plutôt le bruits de ressorts de lit (« A Cama Balaçava »), d’une quinte de toux (« Minha Mae E Maconheira »), rien que ça…
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José Louis and The Paradox of Love
Pierre Kwenders
PAM avait déjà évoqué un des titres du nouvel album de Pierre Kwenders, « Papa Wemba ». Comme son nom l’indique, le morceau est un hommage du cofondateur du collectif montréalais Moonshine à la grande figure de la rumba congolaise. Ayant été bercé par la musique de l’icône pendant son enfance à Kinshasa, Pierre Kwenders a souhaité lui dédier ce morceau. Un nouvel album assez personnel donc pour cette figure de l’afro-futurisme, ce qui ne l’a pas empêché d’en faire un projet collaboratif. Il a ainsi invité le multi-instrumentiste d’origine zimbabwéenne Tendai Maraire à lui prêter main forte avec qui l’artiste a l’habitude de travailler ainsi que le DJ et producteur portugais Branko, l’américano-canadien Win Butler (Arcade Fire), le DJ haïtien Michael Brun (à l’origine de « Positivo » avec J Balvin) et le DJ américain Uproot Andy (Poirier) entre autres.
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Les Racines
Vieux Farka Touré
Quand Ali Farka interdisait à son fils « Vieux » de se mettre à la guitare, savait-il au fond de lui que ce serait la meilleure manière pour qu’il prenne sa suite ? En tout cas, c’est ce qui est arrivé. Mais le fils prodigue a préféré tracer son propre chemin, histoire de ne pas sentir le poids de ce monument de la musique malienne. 15 ans après son premier album personnel et moult collaborations internationales (d’Alicia Keys au pianiste Aidan Rachel en passant par Shakira), il se décide enfin à revenir à ses racines, au carrefour des cultures songhai, peules et tamachèques. Et ce sont toutes ces influences, qui faisaient la force de la musique d’Ali, que Vieux a voulu retrouver dans ce disque produit par le producteur – Nick Gold – et l’ingénieur du son – Jerry Boys – de son père. Les Racines est une réussite tant y souffle l’esprit d’Ali, tout autant que celui de son fils, invitant au plus planant des voyages sur les berges d’un fleuve qui nourrit toutes les cultures maliennes : le Niger.
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Love, Damini
Burna Boy
Quelques jours après son 31e anniversaire, Burna Boy a dévoilé un projet très attendu décrit comme une « œuvre intime » à propos de « ses hauts et de ses bas » et de son évolution personnelle. Cet album regorge de collaborations prestigieuses tels qu’Ed Sheeran, J Balvin, J Hus, Victony, Popcaan, Blxst, Kehlani et Khalid. On retrouve également la chorale sud-africaine Ladysmith Black Mambazo dans les morceaux d’ouverture et de fermeture. Dans Love, Damini, le chanteur nigérian propose une panoplie de morceaux toujours très afrobeats, dans la lignée de son précédent album Twice as Tall. Pour accompagner la sortie de ce nouveau disque, un clip pour « For My Hands » a également été dévoilé. On y retrouve le chanteur britannique Ed Sheeran dans un morceau sentimental qui permet aux deux artistes de se livrer à une performance intense pour distraire un couple coincé dans un ascenseur. Le meilleur de ce que la musique d’ascenseur peut offrir.
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Mariage
Wau Wau Collectif
Le Wau Wau Collectif, fruit de la rencontre entre le producteur suédois Karl Jonas Winqvist et les musiciens sénégalais du village de Toubab Dialaw est revenu avec un deuxième album qui reprend les thèmes explorés dans leur premier. « Je pense simplement que l’éducation devrait être offerte à tous les jeunes enfants. Et de manière égale. Mais ce ne sont pas (seulement) les jeunes enfants qui apprennent des personnes âgées. C’est aussi l’inverse », expliquait Karl Jonas Winqvist. Une théorie mise à l’épreuve dans le single « Xale » dans lequel les enfants occupent un rôle central. Le morceau est construit autour de leur chant, autour duquel d’autres sonorités sont progressivement introduites en soutien, d’abord des rythmes percutants, puis la guitare, puis le synthétiseur, comme si les musiciens apprenaient des voix des enfants. L’album est dédié au regretté flûtiste Ousmane Ba, qu’on peut entendre dans « Nécessaire » et « Mariage Forcé ».
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Meeting with the King
DJ Lag
Depuis son éclosion en 2016, DJ Lag n’a cessé de monter en puissance et de s’imposer comme l’une des figures incontournables de la bouillonnante scène électronique sud-africaine. Le boss de la gqom a enfin sorti son premier album studio, le bien nommé Meeting with the King. Sur ces quelques 15 nouveaux titres et 1h20 de musique, DJ Lag élargit le spectre de son univers musical pour délivrer une version 2.0 de la gqom qui a fait sa renommée. Lwazi Asanda Gwala, de son vrai nom, s’approprie aussi bien le phénomène amapiano que l’afrotech ou l’afrohouse afin d’asseoir son statut autoproclamé de roi. Parsemées tout au long du projet, on retrouve d’autres pointures de la scène sud-africaine telles que Babes Wodumo, Mampintsha ou encore Lady Du.
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Melo
Tiakola
En 2022, il est bien difficile de parler de rap français sans mentionner le nom du jeune Tiakola. De la Courneuve à l’Hexagone, son goût pour la mélodie couplé à un sens aiguisé de la topline ont conquis toutes les playlists et toutes les soirées. Aujourd’hui, le petit du 4Keus est devenu grand, et il dévoile son premier album solo, simplement intitulé Mélo. Tiakola est sur ses appuis sur 16 titres mélodieux, parfois lancinants et infusés par les rythmes congolais comme sur le titre « Si j’savais », mais toujours percutants. En featuring avec la crème du rap francophone, des grands Niska, Hamza, Gazo et SDM au jeune Rsko (sur l’incontournable « Gasolina »), Tiako la Mélo tient la cadence. Ce premier projet dévoile une patte unique et solidifie son nouveau statut sur la scène rap francophone.
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Mojotrône II : History
Didi B
Le rappeur Didi B, ancien membre du groupe Kiff No Beat, dévoile History, son deuxième album, sequel de Mojo Trone sorti dix ans auparavant. Dans ce nouveau volume, Didi B continue d’utiliser des rythmes coupé-décalé (comme dans « Arafat » où il rend hommage à DJ Arafat décédé en 2019) en y injectant des sonorités plus afrobeats mêlant français, anglais et fon. On retrouve également dans l’album des contributions de son ancien collègue de Kiff No Beat Black K, de la chanteuse ivoirienne Josey, et du rappeur franco-congolais SDM.
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Motomami
Rosalía
Plus de trois ans après le choc provoqué par El Mal Querer, l’intrépide espagnole poursuit ses expérimentations en tout genre sur Motomami. Le long de ces 16 nouvelles pistes imprévisibles, Rosalía délaisse sa relecture du flamenco pour mieux s’aventurer vers des chemins purement hybrides, où la musique électronique s’infiltre aussi bien dans le reggaeton, la bachata que dans une ballade à fleur de peau. La rappeuse dominicaine Tokischa, déjà conviée sur l’irrésistible « Linda », est l’une des rares et privilégiées invitées de ce qui est à ce jour, l’expression la plus aboutie de la créativité sans bornes de l’artiste catalane.
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Mr Mixondo
DJ Travella
À seulement 19 ans, DJ Travella, originaire Dar Es Salaam, représente une nouvelle vague de producteurs singeli qui propulse le son dance tanzanien vers de nouveaux espaces, toujours plus innovants. La musique d’Hamadi Hassani, de son vrai nom, oriente la fusion du taarab et de la techno, en créant un style cyber-singeli dense, cinétique et ouvertement sexy. Des morceaux comme « London Jomon Beat » ne laissent aucun doute sur le fait que le jeune producteur est-africain est capable de manipuler le singeli à sa volonté.
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Mr. Money With The Vibe
Asake
L’artiste nigérian Asake a sorti son premier album Mr. Money With The Vibe, qui fait suite à son EP de quatre titres Ololade dévoilé en février dernier. On y retrouve le remix du titre « Sungba » (l’original était inclus dans l’EP) avec nul autre que Burna Boy. Ce premier projet long est une parfaite illustration du style si particulier d’Asake qui mêle Afrobeats et amapiano. Ce style signature est remarquablement bien incarné par l’artiste lui-même sur la pochette de l’album : un avis de recherche Wanted sur laquelle Asake affiche un sourire carnassier. La prophétie auto-réalisatrice exprimée dans le titre de l’album permettra, sans aucun doute, à Asake de continuer à gagner de l’argent avec sa vibe distinctive.
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Mr. Morale & The Big Steppers
Kendrick Lamar
L’album très attendu de Kendrick Lamar a enfin vu le jour. Le titre « The Heart Part 5 » et son clip deep-fake n’étaient qu’une mise en bouche pour Mr. Morale and The Big Steppers. Le rappeur originaire de Compton y aborde de nombreux sujets de société tels que le racisme et la pauvreté. Il s’articule en deux volumes de neuf titres chacun. Beaucoup d’espoirs étaient placés dans ce nouvel opus qui fait suite à Damn, son précédent album récompensé par un prix Pulitzer. On retrouve de nombreux artistes de renom (qui n’ont sans doute pas dû beaucoup hésiter à attacher leur nom à ce projet) tels que Beth Gibbons de Portishead, Summer Walker, Ghostface Killah, Thundercat, Baby Keem, Sampha ainsi que des producteurs comme Pharrell, Duval Timothy, the Alchemist, Beach Noise, Boi-1da, Sounwave, Dahi, FNZ, J.LBS et Bekon, etc.. Une chose est certaine, Mr.Morale et The Big Steppers a fait couler beaucoup d’encre.
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Natural Brown Prom Queen
Sudan Archives
La violoniste américaine Sudan Archives est revenu avec son deuxième album qui confirme son statut d’artiste complète. Démontrant, de temps à autres, sa virtuosité au violon, elle passe d’une chanson disco comme « Home Maker », à l’indéfinissable « NBPQ (Topless) » avec ses vibrations persanes, à un titre optimiste et puissant comme « Selfish Soul », aux ballades RnB à la « ChevyS10 » , aux morceaux soul comme « FLUE »… L’album parvient à rester cohérent bien que l’artiste explore un large éventail de genres à travers les 18 titres du disque. La créativité dont elle fait preuve dans les clips mérite également d’être soulignée, avec ses visuels colorés et provocants. Natural Brown Prom Queen explore des thèmes qui s’entrecroisent avec les expériences de Sudan Archives. Il parle de questions raciales, de féminité, des relations et de l’espace, révélant à la fois l’assurance de l’artiste et sa facette plus vulnérable.
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N’Djila Wa Mudujimu
Lady Aicha & Pisco Cranes (Fulu Miziki)
C’est avec le producteur de HHY & The Macumbas, Jonathan Saldanha, que le groupe a enregistré N’Djila Wa Mudujimu, un disque où s’épanouissent leurs sons révolutionnaires : un mélange indéfinissable de punk, de musique électronique, de sonorités industrielles et de rumba congolaise. Le tout forme un album profondément jouissif qui parvient à capturer le style déglingue de Fulu Miziki. N’Djila Wa Mudujimu pourrait, malheureusement, être leur dernier disque compte tenu de la récente dissolution du groupe. Néanmoins, on peut compter sur tous les artistes qui ont collaboré sur cet album pour continuer de faire exister l’esprit de Fulu Miziki.
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NEPTUNE TERMINUS : ORIGINES
Youssoupha
Dix nouveaux morceaux viennent s’ajouter à ce qui était déjà un album particulièrement réussi. Cette nouvelle version a été pensée comme un prequel à NEPTUNE TERMINUS sorti l’année dernière. Le rappeur né à Kinshasa y évoque certains moments intimes de sa vie. Il rend hommage à sa mère dans le single « Meilleur » et à son fils qu’on retrouve de nouveau sur la couverture. Youssoupha a également invité d’autres artistes à participer dans cet album tels que Lino, Benjamin Epps et Georgio.
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Noise Cancelling
Ktyb
Elevé par un père mélomane dans le quartier d’El Kabaria à Tunis, Ktyb possède une énergie détonante et une versatilité artistique surprenante qu’il consacre avec son producteur fétiche, John Six, sur Noise Cancelling, son cinquième projet en trois ans. Qu’il s’agisse de productions trap sombres exaltant les pulsions sauvages (« ANAMAN », « SNIN DEYMA », « LEARN YOUR LESSON ») ou lumineuses et chaloupées (« INTRO », « JRAD »), de boom-bap crades à la MF DOOM (« OUTRO ») ou soulful (« KIMPEMBE »), le duo développe un univers mystique à l’intensité variable. Samples de voix envoûtants et basses massives s’entremêlent pour accueillir la voix pénétrante de Ktyb. Avec son flow dévastateur et imprévisible, il a l’endurance pour tenir un projet entier en donnant la sensation qu’il n’est pas seul, même s’il n’y a qu’un feat sur le projet (« HUGO BOSS » avec Small X). En l’espace de trente minutes, Ktyb distille ses influences avec un style déjanté et terriblement addictif qui ne donne qu’une envie : presser le bouton replay.
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NO THANK YOU
Little Simz
Album surprise de cette fin d’année, NO THANK YOU est sûrement le projet le plus assuré de la rappeuse et détentrice du prix Mercury Little Simz. Avec ses 10 titres sans featurings et ses productions sans fioritures, cet album est un véritable retour aux sources et à l’écriture de pointe, et montre encore une fois que cette artiste indépendante aux multiples talents est ce que le rap anglais fait de mieux. Qu’elle revive ses traumatismes ou critique les dessous de l’industrie, Little Simz est pertinente et percutante. Inarrêtable, comme elle le rappe sur « Heart on Fire », même si elle y reconnaît aussi ses failles et faiblesses, sur une majestueuse reprise orchestrale de son titre « Introvert », intro de son précédent album sorti en 2021. Sur l’instrumentale à la fois épique et jazzy de « Gorilla », sa rime et son flow sont à leur apogée : « Big art collector, silent investor, film director, beatin’ on my chest, goin’ apeshit. Puttin’ in the graveshift. Ain’t life what you make it ? ». Avec NO THANK YOU, Little Simz prend son destin en main, et elle vous invite à faire de même.
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Nozhet El Nofous
Nancy Mounir
Nancy Mounir est une productrice, violoniste et compositrice basée au Caire qui s’intéresse aux chanteurs égyptiens des années 20. Pendant six ans, elle s’est penchée sur leur parcours et sur les systèmes d’accord utilisés dans le monde arabe avant l’introduction de la notation standard occidentale. « J’ai commencé à faire des recherches sur leur musique parce que je me sens intimement concernée par les sujets de leurs chansons », explique Nancy Mounir. Ce travail de recherches a donné naissance à son premier album Nozhet El Nofous (نزهة النفوس – Promenade des Âmes). Ce disque fait revivre le travail de ces chanteurs égyptiens oubliés. On retrouve des artistes telles que Mounira El Mahdeya, Hayat Sabri et Fatma Serry qui n’avait pas été invitées au Congrès du Caire de 1932 dont l’objectif était de rendre la musique arabe plus accessible pour une oreille occidentale.
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Oku Ngwo – Di Ochi
Oriental Brothers International Band
Quand, en 1973, peu après la terrible guerre du Biafra qui décima l’Est du Nigéria, Dan Satch fonda les Oriental Brothers, il contribua avec ses « frères » – Kabaka et Sir Warrior, à remonter le moral d’une région et d’un pays épuisés par cette épreuve. Au cours des années 80, avec le départ de deux co-fondateurs, l’étoile des Oriental Brothers, dont Dan Satch avait gardé les clefs, allait décliner. Il n’empêche, le groupe allait survivre, renouvelant ses membres au cours du temps. Il aura fallu que Lucas Silva, fondateur du label Palenque Records, redécouvre leur musique remixée dans les soirées champetta du Nord de la Colombie, pour qu’il se mette en quête de ce magnifique groupe de Igbo Highlife. Pas seulement pour rééditer ses anciens trésors, mais pour les faire retourner, 50 ans après la naissance du groupe, en studio. Oku Ngwo – Di Ochi en est le fruit, qui conserve le son et la verve optimiste dont tout le monde aujourd’hui, et pas seulement le Nigeria, a bien besoin.
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Phases
Moonchild Sanelly
La star sud-africaine Moonchild Sanelly excelle sur Phases, une célébration de la gente féminine sous toutes ses formes, toutes dignes du même respect, des rebelles badass aux romantiques brisées. Un album pensé pour différents types de publics, les aficionados de l’amapiano et de la house avec « Covivi » et « Soyenza », les amateurs de trap et de drill avec « Let it rip », « Uli » et « Strip Club », les fans de new rave avec « Over you », « Bad bitch budget » et « Money tree », les clubbers avec « Chicken » et enfin les incorrigibles romantiques avec des ballades comme « Too late » et « Bird so bad ». Ce dernier morceau révèle un côté plus méconnu de l’artiste qui présente une facette plus vulnérable.
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Raves & Roses
Rema
Le son « afrorave » de Rema est devenu un incontournable de la scène nigériane et internationale. Son premier album, Raves & Roses, est une douce collection d’airs afrobeats, créés sur mesure par son producteur principal London pour la superstar de 22 ans. Solennel et introspectif sur le premier titre « Divine » (son vrai nom), Rema plonge rapidement dans son univers plus flamboyant, sûr de lui et animé par les femmes. Son assurance est clairement ce qui le distingue, et des titres comme « FYN » en featuring avec AJ Tracey (produit par KelP et KDaGreat) vous rappelleront qui vous écoutez. Mais l’attrait autour du son de Rema se reflète dans des morceaux comme les entrainants « Oroma Baby » et « Carry », et des titres sensuels comme « Dirty » et l’explicite « Soundgasm ». La musique de Rema parle d’amour, dans tous les sens du terme.
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Sakidila
Pongo
La reine du kuduro angolais a enfin publié son tout premier album, Sakidila. L’auteure de l’iconique « Wegue Wegue » des Buraka Som Sistema laisse pleinement exprimer son énergie contagieuse sur ces 12 pistes. Entre afropop tendre, rencontres électroniques hybride et décharge kuduro comme elle sait si bien le faire, Pongo démontre avec vigueur l’étendue de son panel artistique, bien entourée d’une flopée de producteurs de talents : Lazy Flow, King Doudou ou encore Meryl.
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Some Nights I Dream of Doors
Obongjayar
Obongjayar crée de l’afro-fusion colorée de jazz, de funk, de soul et de synthétiseurs électroniques, et ses multiples personnalités vocales s’illustrent sur Some Nights I Dream of Doors. Pour le chanteur nigérian, cette diversité est ancrée dans les émotions qui l’inspirent lorsqu’il écrit sa musique. « C’est comme ça que je vois la musique. Si je fais une chanson dans laquelle j’essaie de communiquer une idée, ma voix se transforme en ce sentiment. C’est comme ça. Heureusement, pour moi, j’ai trouvé un moyen de rendre ces sentiments à travers des chansons, avec la voix que j’ai. »
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Spell 31
Ibeyi
Le dernier album du duo franco-cubain Ibeyi, Spell 31 est aussi ensorcelant que son titre le laisse entendre. Les jumelles y incorporent différents influences musicales, du folk, en passant par le RnB, la musique électronique, la soul ou le jazz, tout en continuant à faire connaître leur culture ancestrale, notamment à travers leur titre « Sisters II Sisters » dans lequel on reconnaît la rythmique yoruba. Le morceau est une ode à leur sororité et à leur complicité inébranlable que l’on perçoit sans difficulté dans le clip. Le reste de l’album se veut également universel sur le plan culturel. Les filles du percussionniste cubain Anga Diaz (membre du Buena Vista Social Club) s’engagent contre le racisme et autres thématiques contemporaines en anglais, en espagnol, en yoruba et en français tout au long de l’album.
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Subaru Boys: FINAL HEAVEN
Cruel Santino
Le prodige de la scène alternative nigériane signe son retour avec Subaru Boys: FINAL HEAVEN, près de trois ans après le très remarqué Mandy & the Jungle. Dans la lignée de ce premier album, Cruel Santino, anciennement connu sous le nom de Santi, inscrit son projet dans un univers conceptuel très largement inspiré de l’esthétique des animés japonais. L’album comporte 21 morceaux entièrement coproduits par l’artiste nigérian, avec des apparitions notables de Koffee, Amaarae et Skepta pour ne citer qu’eux.
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Sultan
Alune Wade
Le bassiste sénégalais Alune Wade a sorti un cinquième album intitulé Sultan. L’artiste y évoque son parcours de musicien nomade. « Brésiliens, New-Yorkais, Nord-Africains, Ethiopiens, Cubains, Français, Autrichiens… j’ai multiplié les rencontres. Plus on avance et plus on grandit musicalement. Tous ceux que j’ai croisés, tout ce que j’ai écouté a nourri ma réflexion », raconte Alune Wade. En effet, le compositeur a attaché beaucoup d’importance au fait d’y voir figurer ses anciens collaborateurs tels que le pianiste cubian Harold Lopez-Nuzza, le chanteur marocain Aziz Sahmaoui, les Américains Lenny White et Bobby Rays Spars, le chanteur tunisien Mounir Troudi et la chanteuse mauritanienne Noura Mint Seymali. « Ce disque, c’est finalement la somme de toutes les expériences que j’ai vécues depuis une dizaine d’années », résume-t-il pour expliquer son choix d’adopter la figure du sultan : « Un sultan, c’est un homme qui se déplace avec ses connaissances, sa famille, son expérience… »
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SunSystem
Lala &ce
Au coeur de l’été, la franco-ivoirienne Lala &ce a dévoilé SunSystem. Le troisième projet solo de cette rareté de la scène francophone est un voyage entre la France, les Caraïbes et la Côte d’Ivoire, rythmé par sa voix charismatique et son excellent lyricisme. Malgré son titre ensoleillé, SunSystem laisse de la place à l’univers musicale sombre de la rappeuse. « Control », produit par la nigérian Saszy Afroshii, est à l’image du slow-tempo signature de Lala &ce. Mais d’autres titres dévoile des sonorités plus dansantes, à l’image du brûlant « Mise à mort », en featuring avec la reine du shatta martiniquaise Maureen, et « Faster » en collaboration avec la chanteuse UK virale Midas The Jabagan. « Freaky All Night » avec Le Diouck, est le parfait mélange des multiples facettes de Lala &ce : crue, sensuelle et ensorcelante.
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The Strings of São Domingos
The Ano Nobo Quartet
Lancé sur le label new-yorkais Ostinato Records, le premier album du Ano Nobo Quartet rend hommage au grand poète et compositeur capverdien dont il a pris le nom. The Strings of São Domingos a été enregistré en acoustique chez Pascoal et dans des lieux de l’île sans aucune électricité, pour mieux capter la simplicité et la mélancolie propres à la coladeira – un des genres phares du Cap vert – composée dans son environnement naturel. Cet album est aussi un hommage aux grandes figures poétiques et révolutionnaires des années 1970 communes à cette partie de l’Afrique que sont José Carlos Schwarz et João Bernardo Vieira.
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The Villain I Never Was
Black Sherif
Black Sherif, le jeune rappeur de Konongo, Ghana, était très attendu sur son premier album : The Villain I Never Was, point culminant après une salve impressionnante de singles : son premier hit « Second Sermon », suivi d’un remix officiel en featuring avec Burna Boy, l’émouvant « Kwaku The Traveller » et l’introspectif « Soja ». Avec The Vilain I Never Was et ses 14 titres, Black Sherif est à la hauteur de toutes les attentes. L’artiste de 20 ans est versatile. Sa voix unique passe du chant au rap avec aisance. Il est en feu sur des sons drills comme « Wasteman » et exprime sa vulnérabilité sur du reggae avec le titre « Don’t Forget Me », produit par London. Ce premier album est un beau voyage à travers les émotions de Black Sherif, et une solide démonstration du potentiel de ce talent ghanéen.
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THE4MULA
Blxckie
Le lyriciste et producteur de Durban brille sur son quatrième projet, un an après son premier album B4Now. THE4MULA est un courte proposition trap en huit sons. Pendant 21 minutes, Blxckie excelle, passant d’instrumentale en instrumentale et de flow en flow avec aisance. Dès le départ, le titre « plug call [freestyle] » est énervé et confiant, et le projet ne perd jamais en énergie. Même les rookies – tous sud-africains, invités tiennent la cadence. Le jeune Mench donne tout sur « werrkk ». La rappeuse Scumie est impressionante sur « investigate », également en featuring avec K1llbrady. THE4MULA est rapide, rythmé et captivant. Le tempo ne ralentit qu’à la fin de la tracklist, avec les deux singles à succès « Khupuka » et « Kwenzekile », en collaboration avec Madumane et Chang Cello. Blxckie a encore une fois prouvé qu’il est l’un des rappeurs les plus prometteurs d’Afrique du Sud.
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Timbuktu
Oumou Sangaré
La diva malienne Oumou Sangaré a livré Timbukutu, qui s’ajoute à sa discographie impressionnante. Enregistré entre la France, les Etats-Unis et le Mali, le disque est à la croisée de différents univers et différents styles : blues, folk, rock et musique traditionnelle malienne. Le titre pop « Sarama », dévoilé au moment de l’annonce de la sortie de l’album, en est le parfait exemple. La voix chaleureuse de l’icône se mêle aux sons du kamele n’goni, du djembé et de la guitare blues. Les thèmes abordés par l’artiste ne sont pas sans rappeler ceux évoqués dans son tout premier album Moussolou (une réflexion sur son pays, sur le mystère de l’existence et sur la vie des femmes africaines). « J’ai mis ma vie dans ce disque – cette vie dans laquelle j’ai connu la faim, l’humiliation de la pauvreté et la peur, et dont je tire aujourd’hui la gloire. »
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Tombolo
Kalash
Le rappeur français d’origine martiniquaise Kalash a envoyé Tombolo, plus de deux ans après la sortie de l’album Diamond Rock. S’il s’était fait discret ces dernières années, Kalash revient avec 21 nouveaux titres, sur lesquels on retrouve la crème du rap de l’hexagone avec Damso, Gazo ou encore Hamza mais aussi d’autres talents des caraïbes tels que le jamaïcain Bounty Killer ou Prince Swanny. Dans cet album, Kalash rend aussi hommage à ces racines martiniquaises en mêlant allègrement créole et français.
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Trappish II
Ish Kevin
Kevin Semana, plus connu sous le nom de Ish Kevin, est un jeune artiste basé au Rwanda. Son projet tant attendu, Trappish II, réunit de grands noms de la scène … tels que Kivumbi King, Confy et Yannick YMK, l’un des pionniers du Kinyatrap. Ish Kevin a déclaré que cette mixtape vient accomplir ce que le mouvement Trappish a commencé en donnant une place de choix à la jeune génération dans l’industrie. « Après la sortie de cette mixtape, il n’y aura pas de retour en arrière. C’est un projet qui change la donne », a-t-il déclaré. Au public de juger.
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VOUS ÊTES PAS CONTENTS ? TRIPLÉ
Benjamin Epps
Benjamin Epps est un rappeur gabonais originaire du quartier de Bellevue à Libreville, dont l’exposition en France a connu un essor particulier à la sortie du projet Fantôme avec chauffeur. Son nouvel EP VOUS ÊTES PAS CONTENTS ? TRIPLÉ, en référence direct à une interview du footballeur Kylian Mbappé, lui permet une nouvelle fois d’exposer ses talents rapologiques, fortement inspirés par le boom-bap old-school à base de samples puissants, de percussions imposantes et de concours de punchlines.
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Where I’m Meant To Be
Ezra Collective
Après leur premier album You Can’t Steal My Joy en 2019, le quintet britannique est revenu avec un projet lumineux, intitulé Where I’m Meant To Be. « Tout le monde pense que je vais jouer du jazz comme les Américains. Non, je vais jouer du jazz à ma façon », proclame la voix de l’icône nigériane du jazz Tony Allen, cité sur l’album. Et Ezra Collective joue dans un style qui lui est propre. Le groupe créé par le batteur de Gorillaz Femi Koleoso explore une impressionnante pallette de sonorités, du bossa-nova à l’afrobeat, au hip-hop et au reggae. Le jazz d’Ezra Collective est éclectique, moderne et international, avec des invités comme Sampa The Great, Kojey Radical, Emeli Sandé et la voix féerique de Nao sur le dernier titre « Love In Outer Space », en référence à l’oeuvre du musicien américain légendaire Sun Ra.
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