Avec leur single « Ago Helou », le duo béninois assimile les femmes à la terre, à laquelle un culte est voué au sein du panthéon vodoun, en l’honneur du 8 mars, Journée Internationale des Droits des Femmes.
Chantant tout d’abord au sein des chorales d’église, mais aussi des concours de chants, les Teriba ont d’abord constitué un trio de chanteuses, fondé en 2002. « Teriba » signifie « humilité » en yoruba. Elles ont été révélées par leur premier album Gan Na Ho, paru en 2006. Ces dernières tiennent à valoriser le patrimoine culturel béninois, par le biais de musiques et d’instruments traditionnels, tels que le massé, le tchink ou encore le tambour bemdré. Danse, percussions et incantations yorubas sont mises au service d’une expérience musicale transcendante. Chantant a capella, celles qui se définissent comme des « soeurs de coeur» ne sont plus que deux, après le départ de Zakiath. Suite à cela, Ahissou Tatiana Murielle et Carine Inès Emilie, respectivement surnommées Kikê et Folakê, se lancent dans leur projet « FÂme », visant à honorer la nature ainsi que le rôle des femmes au sein de leur pays natal.
Dans la continuité de cet engagement, le duo revient avec son single « Ago Helou », qui signifie « rappel à l’ordre » en langue fon. Il s’agit d’une déclaration d’amour à la nature, généreuse malgré les actions néfastes des êtres humains à son égard : « Notre terre est notre dieu, elle supporte nos outrages, nos mauvais comportements. » Un parallèle est ainsi effectué entre la façon dont la terre et les femmes sont traitées. Les Teriba affirment ainsi : « Notre terre est une femme, parce qu’elle est belle, parce qu’elle est précieuse, parce qu’elle est fragile. » Un véritable clin d’oeil au mouvement éco-féministe, trouvant de plus en plus d’adeptes.
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