Les plus fidèles représentant de l’afrobeat hors du continent célèbrent 20 ans de carrière avec un nouvel album intitulé « Fu Chronicles » qui connecte le kung-fu au fantôme de Fela.
Photo : Antibalas par Julia Drummond
Dans notre récente interview, le leader et chanteur nigérian Duke Amayo annonçait la couleur quant au concept inédit qui entoure ce nouvel album : « je suis spécialisé dans la danse du lion chinoise et les grooves associés, nous disait-il. Ceux-ci sont devenus le modèle de l’album. […] Je viens du Nigéria et je sens qu’il y a beaucoup de Fela en moi, je me souviens des mélodies qui flottaient autour de moi et de ce groove particulier. C’est devenu une source principale pour tenter d’écrire cette bande-son. Je donne des cours de kung-fu à des étudiants, et je voulais également insuffler cette activité dans les chansons. » Ce teasing alléchant devient enfin une réalité puisque le big band vient d’annoncer la sortie imminente de Fu Chronicles, qui promet de devenir un de leur nouveau pilier discographique.
Après plus de 20 ans à sillonner les scènes autour du globe, le groupe américain à géométrie variable continue d’explorer le monde de l’afrobeat et de représenter la voix du peuple sous des angles différents. Fort de l’expérience de leur chanteur et professeur de kung-fu, Antibalas ouvre une fenêtre temporelle vers cette époque où le cofondateur Martin Perna et le boss de Daptone Records Gabe Roth foulaient le tatami du dojo de Duke à Williamsburg, qui leur servait également de studio d’enregistrement. Quelque part entre philosophie des arts martiaux et vision moderne de l’afrobeat, le premier single « Fight Am Finish » invoque les esprits de Sesha (ancienne déesse égyptienne de la sagesse) et Ogun (panthéon yoruba de la technologie et de la guerre). Une mélodie asiatique laisse s’installer progressivement une rythmique et un chant afro, préparant les gens au combat quotidien qu’ils devront mener pour reconstruire notre monde avec sagesse, sans perdre de vue leurs rêves.
Dans cette même interview, Martin évoquait une première clé de lecture de cet album : « les paroles montrent le chemin au danseur. Tu es instruit par le mouvement, c’est comme un mantra. De plus, je pense que l’album arrivera à un moment opportun, historiquement parlant. La Chine est partout en ce moment, en particulier en Afrique. Dans ce genre de connexion, on parle souvent de ponts, d’autoroutes, d’armées et de pétrole, mais les artistes ont bien plus à dire. »
L’album sortira le 7 février 2020 chez Daptone Records. Précommandez-le ici.