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The Pan African Music Magazine
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Les 10 meilleurs albums de mai 2023

Chaque mois, PAM parcourt les scènes panafricaines et vous offre une sélection de dix nouveaux albums à écouter sans modération. En ce mois de mai célébrez la culture touarègue avec Tinariwen, voyagez avec Fatoumata Diawara et explorez vos sentiments avec Bongeziwe Mabandla.

Amatassou

Tinariwen

L’emblématique groupe touareg, célébré par les plus grands artistes mondiaux, continue de chanter le désert et son blues. 20 ans après The Radio Tisdas Sessions, Tinariwen poursuit sa diffusion de la culture et de la musique touarègue. Un nouvel album intitulé Amatssou – « la peur » en tamasheq. Un titre choisi par le groupe pour parler de la peur croissante dans le désert du Mali liée aux conflits armés, aux ingérences et à la diminution des ressources. La musique des Tinariwen a toujours été empreinte de nostalgie mais aussi de cette résistance qui est d’ailleurs à la base de la création du groupe. Cet album vibre toujours de ce rock teinté de blues et de folk propre au groupe, mais il s’hybride à un autre genre, celui des plaines de l’ouest américain. Une alliance qui ne surprend guère quand on connaît l’amour du groupe pour la musique country comme nous confiait Abdallah Ag Alhousseini, l’un des membres fondateurs du groupe : « parmi toutes les musiques, la country est celle la plus proche de l’esprit de la nôtre. C’est une musique qui parle à l’âme comme la nôtre » (Interview complète à paraître bientôt sur PAM). Les banjos et les pedal steel guitar de Nashville viennent donc s’ajouter aux riffs sahariens pour produire Amatssou. Un sublime album qui porte l’esprit d’une culture au bord de l’effacement. 

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amaXesha

Bongeziwe Mabandla

Après une session Colors poignante sur le single « sisahleleleni (i) », Bongeziwe Mabandla sort enfin son plus qu’attendu album amaXesha. L’album prend une trajectoire différente des trois précédents qui mettaient en avant la voix de Bongeziwe sur une simple guitare acoustique. Une modification qui n’est pas sans rapport avec la participation de l’instrumentiste et producteur Tiago Correia-Paulo (ex Tumi & the Volume). L’artiste sud africain met à l’honneur son pays et son héritage culturel en chantant dans sa langue natale et en puisant dans la folk xhosa qui l’a bercé durant son enfance à Tsolo (de la province du Cap Oriental en Afrique du Sud), mais viennent s’y ajouter des influences pop, jazz, R&B, jazz et même électroniques. Un album qui plonge dans les liens qui nous lient les uns aux autres, familles, amis, amants, le tout bordé par des productions aux sons percussifs organiques. Des thématiques qui ont toujours été au cœur du travail de l’artiste comme il l’expliquait dans une interview avec PAM. Bongeziwe voulait avec cet album affirmer une culture qui a très longtemps été regardée de haut, et qu’il chante avec brio.

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Highly Spiritual

Jeune Lion

Spiritualité, samples, son du Japon et esprit rastafari sont à l’honneur sur Highly Spiritual. Jeune Lion était impressionnant dès ses débuts sur son projet Before Babylone Burnt et il confirme l’essai avec ce second projet qui mêle associe à sa trap d’une impressionnante technicité des productions d’une finesse qui ne peuvent laisser de marbre. Jeune Lion embrasse la culture rastafari tout en infusant son projet d’autres influences. Sur « Peter Tosh » il sample « Shiki no uta », produit par la sommité du lofi, le regretté producteur japonais Nujabes. L’artiste sample aussi « Isabella’s Lullaby » de Takahiro Obata sur une intro aux basses trap percutantes. Des compositions que l’on doit à Hans Dressen, un beatmaker membre de son collectif Laragang. Une chose est sûre, la scène rap du 225 n’a pas fini de faire parler d’elle.   

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London Ko

Fatoumata Diawara 

Londres, Bamako et un petit détour par Paris. C’est ce que nous offre Fatoumata Diawara avec son nouvel album London Ko, un titre qui paraît logique pour cette artiste qui a grandi à Bamako, vécu à Paris, et qui a produit cet album en collaboration avec l’artiste anglais Damon Albarn. Mais d’autres couleurs viennent s’ajouter à celle de la talentueuse chanteuse malienne : celles du pianiste cubain Roberto Fonseca, de l’artiste nigériane Yemi Alade, du rappeur ghanéen M.anifest et celles d’autres encore qui sont venus apporter leurs notes à cet album. Résultat ? Un bijou multiculturel ou la musique traditionnelle malienne demeure tout en s’envolant vers la pop. Entre jazz, afrobeat et électro, Fatoumata Diawara éblouit sur tous les terrains et confirme, s’il le fallait encore, son ouverture et son talent multiforme. 

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Mádibá

Blick Bassy

De retour après 4 ans, l’artiste camerounais marque son retour avec une balade militante. Madiba, « l’eau » en douala, c’est le nom et le thème central du nouvel album de Blick Bassy. Un projet dans lequel l’artiste incarne toutes sortes de formes de vie pour dépeindre l’urgence écologique que nous vivons. Tantôt animal, tantôt esprit, il se glisse dans chaque rôle avec perfection et nous plonge au cœur d’un univers paradoxal où l’urgence et la sérénité cohabitent. L’artiste qui a depuis longtemps longtemps montré son appétit d’explorer et d’hybrider les genres, nous offre un album d’une sublime contemporanéité. Des mélodies blues portées par la douceur de sa voix. Des synthétiseurs et des productions électroniques viennent accompagner la guitare folk de l’activiste, et font entendre de manière sublime cet appel à l’aide. 

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Mutations

Faizal Mostrixx


Kampala n’a pas fini de nous montrer qu’elle regorge de talents en tous genres, et cette fois c’est avec Faizal Mostrixx, proche du collectif Nyege Nyege, que l’Ouganda brille. Son album fait la jonction entre musique tribale et musique électronique. Pour le chorégraphe-chanteur-producteur, l’afro futurisme n’est pas qu’un rendu musical mais un état d’esprit, une exploration. Des chants modernes aux chants traditionnels jusqu’à l’amapiano ou même l’afro house, l’album Mutations évolue, et porte bien son nom, et reflète à merveille une scène ougandaise expérimentale déjà bien installée. L’héritage musical du pays est au premier plan mais l’album emprunte des polyrythmies à tout le continent africain, faisant de ce Mutations un bijou avant-gardiste panafricain. 

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Nakibembe Embaire Group

Nakibembe Embaire Group

La troupe de xylophones Nakibembe Embaire Group, originaire d’Ouganda, est connue pour ses chants et ses interprétations sur un grand instrument d’ensemble appelé embaire. Un grand xylophone en bois joué par jusqu’à huit musiciens simultanément, qui tissent de courtes phrases mélodiques. Les membres de l’ensemble chantent également à l’unisson ou en appel et réponse, en jouant avec d’autres instruments de percussion pour maintenir le tempo. Sur ce premier album, le groupe, qui a déjà joué au club Berghain de Berlin, nous offre cinq morceaux en tant qu’ensemble et trois accompagnés du trio indonésien Gabber Modus Operandi. Les phases percussives alternent avec les voix chantant en lusoga (langue bantoue parlée par la population soga en Ouganda), créant un nuage d’harmonie sur des beats s’accélérant parfois, évoquant les sonorités qui se sont infiltrées dans l’électro expérimentale européenne. L’album, qui porte simplement le nom de la troupe, semble se détacher de toute forme de temporalité : c’est un manifeste, une carte d’identité(s).

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Ngo Ma

IzangoMa

IzangoMa a été fondé en 2016 par les sud-africains Sibusile Xaba (voix/claviers) et Ashley Kgabo (synthés/batterie snare/tableau). En février 2021, le duo s’est transformé en un collectif composé de musiciens issus de la vibrante communauté d’artistes basée à Pretoria. En décembre de la même année, IzangoMa est prêt à enregistrer ses expériences. Ils ont décampé pendant une semaine entière au KwaZulu-Natal, où le groupe mozambicain de Sibusile les a rejoints. Quelques membres supplémentaires sont arrivés ; le collectif s’est transformé en un orchestre de quinze musiciens et ils livrent l’impressionnant Ngo Ma, une hybridation cosmique d’harmonies, de chants spirituels et de sons électroniques subtilement mélangés. Une expérience qui déséquilibre les sens tout en gardant une insouciance rafraîchissante, pour un magnifique voyage musical.

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Société Suspecte

Suspect 95

La scène rap ivoirienne n’a décidément pas fini de sévir, c’est au tour de Suspect 95 de nous surprendre avec son tout premier album Société Suspecte. Le chef du « syndicat » vient affirmer son style sur ce premier opus aux rimes percutantes. L’artiste brille dans l’afro drill et la trap mais ce n’est pas pour autant que Suspect 95 ne sait pas chanter et il le prouve sur « Y’a la santé » ou « Douk saga » avec des refrains qui feront bouger vos bassins. Le titre éponyme de l’album en featuring avec Youssoupha a d’ailleurs eu un tel succès qu’il a été remixé par de multiples fans et d’autres rappeurs comme Trippa Gningnin. Un album qui compte aussi les présences de Ovie Kan et même Kaaris : Suspect 95 est bien entouré pour ce projet qui marque une nouvelle étape dans le rap ivoire. 

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The Coming of Gaze

Kabeaushé

Kabeaushé, l’artiste kényan, perle rare découverte par le collectif Nyege Nyege, a dévoilé ce mois-ci The Coming of Gaze. « Pop futuriste », ce sont les termes souvent employés pour parler de la musique de Kabeaushé et nous ne saurions démentir tant sa musique semble en avance sur son temps. L’artiste possède une identité musicale d’une force monstrueuse et nous en ouvre les portes avec cet album. Bien que dominé par le R&B et la pop, ce projet ne se limite pas à un genre ou à des barrières, chorales gospel-funk, rap pitché et productions pleines de tressautements cohabitent sur The Coming of Gaze. Le « Shé » n’a pas uniquement pensé son projet comme un album mais comme une performance, dans laquelle on entrevoit l’océan de ses influences de Prince à Grace Jones en passant par Tyler the Creator mais l’univers final est bien uniquement celui de Kabeaushé. « Le Shé est là pour s’éclater » disait-il au micro de PAM, et cet album le confirme.

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