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The Pan African Music Magazine
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Les 10 meilleurs albums de mars 2023

Chaque mois, PAM parcourt les scènes panafricaines et vous offre une sélection de dix nouveaux albums à écouter sans modération. Pour commencer l'année, écoutez Ali Farka Touré, Sabrina Bellaouel et plus encore.

1.6

Tif

« 1.6 c’est pour cette version de Counter-Strike à laquelle on jouait plus jeune. On sortait des années noires mais il y avait encore le terrorisme. On allait au cyber. Ça contrastait avec la période je trouve. 16 c’est aussi pour Alger, le département » explique le jeune Tif lors d’une interview pour PAM. Originaire d’Algérie, Toufik de son vrai prénom est arrivé en France sept ans plus tôt avec des rêves de rap. Il s’est essayé à différentes formes : le boom bap, la trap, les battles. Et s’est trouvé bien plus tard au rythme des titres qu’il a réunis dans un premier EP Houma Sweet Houma qui reflète sa construction dans l’exil, la musique chargée de nostalgie… Tif a posé ses émotions sur l’EP, bercé par la houle des vagues de son enfance. Avec 1.6 et ses titres comme « 3inyia » ou « S12» en collaboration avec Flenn , le jeune mélomane rêve aujourd’hui de faire danser les foules. 

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Al Hadr

Sabrina Bellaouel

Fidèle à elle-même, la chanteuse et productrice franco-algérienne Sabrina Bellaouel livre un album à son image : éclectique, honnête et empli de richesses culturelles. Amour et spiritualité se mêlent dans ce premier album  « Al Hadr » (le temps présent) qui résonne comme une ode aux sentiments. La chanteuse n’en est pas à son coup d’essai : elle a collaboré avec le groupe français TheHop et des rappeurs comme Jazzy Bazz ou Ichon mais ce premier opus très personnel la fait véritablement sortir de l’ombre. Du UK Garage de « Trust », jusqu’au rock langoureux de « Goodbye » sur lequel elle invite Bonnie Banane, rien ne l’arrête. En français sur des basses guembri, en anglais sur de la neo soul ou encore en chaoui (la langue berbère de la région des Aurès, en Algérie) dans l’intro de l’album, Sabrina nous plonge dans les univers qui l’ont bercée. Un mélange qui, loin de choquer, semble étrangement concorder comme s’il était guidé par un fil rouge souterrain : celui de sa personnalité. Les bribes de discussions enregistrées à Tanger, les chœurs d’églises mêlés à ses compos, donnent l’impression d’entendre un journal intime que l’on voudrait écouter en boucle.

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Bantu Spaceship

Bantu Spaceship

Le groupe Bantu Spaceship nous dévoile son premier album, à la croisée entre musique contemporaine et traditionnelle du Zimbabwe. Le duo fait partie de cette nouvelle génération frappée par la vague créative qui a touché le pays. Ulenni Okandlovu et Joshua Chiundiza ont baptisé « New Jit Wave » leur style qui mixe sonorités hip hop, disco et productions électroniques et nous entraînent tout à la fois dans le passé et le futur, dans un esprit résolument afrofuturiste. Les rythmes de Bantu Spaceship nous entraînent à la fois vers le passé et vers le futur. Les sonorités traditionnelles zimbabwéennes sont modernisées par les touches électro.  On retiendra l’emblématique « Don’t break » et son riff de guitare Sungura (composée de plomb, de rythme et de basse), qui vous emporteront dans un mood ensoleillé propre au groupe. De ce premier album sorti chez Nyami Nyami, le label parisien, émane une poésie et une introspection méditative qui rappelleraient pour peu des chants grégoriens. 

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Being

Baaba Maal

« Je vais où se trouve la musique, vers la musique qui m’appelle”, voici les propos de l’interprète sénégalais à succès, Baaba Maal,  qui n’était pourtant pas destiné à la carrière qu’il a eue. Le chanteur naît dans une famille de pêcheurs, avec un père qui n’avait guère voyagé plus loin que la mosquée locale, et certainement jamais chanté en dehors de celle-ci. Baaba avait un chemin tout tracé, dans les pas de son père. Car traditionnellement n’incombe qu’à la caste élitiste des griots de fournir le Sénégal en chanteurs, poètes et historiens itinérants…autant de véhicules humains du savoir, des mythes et de la sagesse, de gardiens de la mémoire collective qui s’expriment avec autant d’énergie et de charisme scénique qu’une star contemporaine. Baaba, lui, avait une toute autre vision. Une vision qui, après quatre décennies passées à enregistrer, interpréter et affiner son art hybride mélangeant tradition et innovation, l’a mené à Being, un album contemplatif, animé par un sentiment d’urgence, et qui recèle tous les enseignements glanés en chemin par cet artiste, transmetteur, explorateur, auteur et aventurier. Son premier album depuis 7 ans malgré des apparitions notables, notamment dans la BO du film Black Panther en 2018. 

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Cociage

La chanteuse franco-ghanéenne et moitié du duo Poko Poko, nous livre son premier projet. La jeune signature du label ougandais Hakuna Kulala arrive avec Cociage, un bijou punk au vaste champ d’influences . Avec son ambiance cryptique, Cociage, est un brillant album à mi chemin entre l’expérience psychédélique et l’hallucination auditive. Les paroles tournent en boucle pour offrir de nouvelles sonorités et se mêler à des rythmes électroniques punk. Ces boucles vocales forment d’ailleurs la majeure partie de la production musicale, une atmosphère étrange qui s’élève jusqu’à atteindre la transe. Une élévation à couper le souffle qui n’empêche pas Pö de s’adonner à une forme de calme intérieur avec « Over the Clouds », en une sensible rupture sonore . Un album où spirituel et surnaturel se côtoient, tout en refusant d’entrer dans une case. D’ailleurs, qui a déjà attrapé un djinn?!

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Les Égarés

Segal Sissoko / Parisien Peirani

Une conversation aux allures de voyages, comment mieux décrire l’alchimie du quartet Sissoko Segal Parisien Peirani ? Les deux duos se réunissent pour produire Les Égarés, un délicieux album de 10 titres dans lequel l’oreille et le cœur ne semblent faire qu’un. Ballaké Sissoko (kora), Vincent Segal (violoncelle), Vincent Peirani (accordéon) et Émile Parisien (saxophone alto) voguent entre musiques traditionnelles, jazz et musique contemporaine. Le joueur de kora nous berce encore une fois de son talent au sein d’un collectif cohérent qui laisse place – via l’improvisation – à l’expression de tous les caractères. Les artistes effectuent même un détour par la cumbia avec « Esperanza », une reprise du morceau du célèbre accordéoniste Marc Perrone. Une chose est sûre, si on ne sait pas où ils nous emmènent au début de l’album, et c’est tant mieux, ces égarés semblent s’être bien trouvés. 

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Love Vibration

Nkono Teles

Détour disco pour cette compilation du génial producteur Nkono Teles. Né au Cameroun mais ayant grandi au Nigéria, Nkono est un pionnier de la musique électronique en Afrique de l’ouest. Il a participé aux succès de grands noms du continent de King Sunny Adé à Guy Lobè. Le maître du clavier décédé en 2011 était aussi à l’aise dans la musique électronique que dans la musique traditionnelle et cette réédition de son travail est l’occasion de faire perdurer son œuvre. Sa rencontre avec le nigérian Steve Black lui permettra de laisser de côté le makossa camerounais pour peaufiner sa fameuse patte funk. Nkono est réputé pour être l’un des premiers à avoir introduit la boîte à rythme dans la musique populaire nigériane, associée dans ses compositions aux guitares et divers synthétiseurs. La BO des années 1980 de Lagos est maintenant immortalisée sur vinyle.

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Soul Tropical

David Walters

Magnifique voyage musical entre les influences musicales et les racines du chanteur, Soul Tropical est le dernier rayon de soleil de David Walters. Porté par les singles « Gimme Love » et « Di Yo »,  cet album en 13 titres explore les genres avec intelligence. Disco et groovy sur « No One », en collaboration avec Captain Planet, rythmé sur un titre infusé de rumba avec la brésilienne Flavia Coelho, lancinant sur les cordes du koriste Ballaké Sissoko et du violoncelliste Vincent Ségal, David Walters réussi à s’aventurer en Afrique, en Amérique Latine et aux Antilles sans perdre le fil. Soul Tropical invite à danser, à célébrer, à chanter, mais aussi à lire entre les lignes. Comme toujours, le chanteur de Marseille aborde des thèmes qui lui sont chers avec subtilité, comme l’attachement à sa terre et à sa famille. 

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Synthetic hearts

Msaki, Tubatsi


Msaki, Tubatsi Mpho Moloi et le violoncelliste français Clément Petit ont travaillé pendant une semaine dans le froid lumineux de l’hiver sud-africain, partageant des idées de mélodies, des ébauches de paroles et de temps en temps, des conversations à cœur ouvert. Le résultat ? Synthetic Hearts, un album de 9 titres expérimental, sorti sur No Format. De leurs voix harmonieuses portées par des arrangements minimaux, les deux artistes chantent leurs tourmentes romantiques sur les délicates notes d’un violoncelle, et se livrent à cœur ouvert, pris dans par l’ambiance d’une séjour presque thérapeutique. « Pendant cette résidence, Msaki et moi avons eu plusieurs conversations à propos des relations humaines, explique Tubatsi, des conversations que l’on peut avoir avec un oncle, une nièce, un parent… Des conversations entre deux personnes qui s’accueillent mutuellement dans un espace sain, et qui essaient de trouver un moyen d’en émerger. Je pense que ça s’est traduit dans la musique. »

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Voyageur

Ali Farka Touré

Dix-sept ans après le départ du regretté Ali Farka Touré, son producteur Nick Gold, le label World Circuit et son fils dévoilent neuf compositions inédites de l’immense guitariste malien dans un album posthume baptisé Voyageur. « C’était la chose la plus belle au monde que de le voir jouer de la guitare, se souvenait Nick Gold dans l’interview qu’il avait donnée à PAM alors qu’il réfléchissait à sortir ces inédits. C’était comme s’il ne faisait qu’un avec l’instrument, il en jouait sans aucun effort, il le caressait au sens propre. Chaque note qu’il jouait avait du sens, il n’y mettait pas de fioritures inutiles ou d’ornementations pour remplir les vides. C’était précis, subtil, magnétique. » On ne sera pas dépaysé – et c’est tant mieux- par ce nouveau disque, qui nous amène au coeur de la boucle du Niger, où se croisent les influences de toutes les cultures du Mali, qui infusent la musique d’Ali. Mais on y trouvera de belles surprises, comme ces trois morceaux auxquels Oumou Sangaré prête sa voix, ou encore ces arrangements de vents et cuivres assez rares dans l’oeuvre d’Ali. Voyageur vient compléter l’extraordinaire discographie du guitariste aux trois Grammy Awards qui – de son village natal Kanau au bord du fleuve Niger à Los Angeles, aura planté les graines de la world music sur tous les continents. 

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