fbpx → Passer directement au contenu principal
The Pan African Music Magazine
©2024 PAM Magazine - Design par Trafik - Site par Moonshine - Tous droits réservés. IDOL MEDIA, une division du groupe IDOL.
Le lien a été copié
Le lien n'a pas pu être copié.

Le Summer Dock Festival : croisière afro‑électronique, escales aux cinq continents

Le Collectif Dawa et Jetlife Paris préparent la deuxième édition de leur festival commun, qui navigue entre batida, amapiano et bien d’autres genres africains, diasporiques et électroniques. Embarquement imminent !

Un an déjà qu’au bord du canal de l’Ourcq, Jetlife Paris et Dawa avaient organisé un festival en plein air porté par les vibrations ensorcelantes des DJs afro-électroniques les plus pointus du moment. Si les restrictions sanitaires avaient écourté la fête, pour la deuxième édition du Summer Dock, les deux collectifs ont cette fois prévu de nous faire danser jusqu’à la nuit tombée avec 11 heures de musique, 17 DJs, une session dehors et une autre en salle couverte. Le crédo reste le même que pour l’édition précédente : présenter un plateau de DJs, de musiciens et de percussionnistes le plus authentique possible, offrant une gamme large et précise de ce que sont les musiques afro-électroniques d’aujourd’hui. Amapiano, batida, afro-tech, électro-jazz, kuduro ou tropical bass seront ici présentées par des DJs et collectifs de renom tels que Vanyfox, 99GINGER, Les Kolons et bien d’autres. Nephtalie, Nepeze, Corneille de Jetlife Paris, DJ Emkay (Les Kolons) et DJ Diyou de Dawa nous en disent plus sur cet événement, qui aura lieu le 23 juillet au Dock B de Pantin. 

Pour nos lecteurs, pouvez-vous présenter Jetlife Paris et le Collectif Dawa ?

Nephtalie : De base, Jetlife est un groupe d’amis passionné de musique, on dig énormément de styles musicaux. C’est par la suite devenu un collectif d’artistes plurisidispclinaire. On a un label qui s’appelle Jetlife Music Records, avec un artiste (Tibiel) qui sort deux singles et un EP dans quelques semaines, et à côté de ça on fait des sessions live d’artistes qu’on trouve très originaux, avec un son qu’on a soit créé ensemble soit qu’ils aimeraient promouvoir au sein d’un projet. On a aussi un projet de mixtape au Sénégal, on aimerait aller à domicile travailler avec eux. Enfin, on crée également des événements, dont un event avec Emkay qui s’appelle la Just Come. 

Nepeze : Dans tout ce qui est événementiel, pendant longtemps à Paris on diggait tout ce qui se faisait. Il y a certaines choses qui nous plaisaient plus au niveau musical parce qu’on aime tout ce qui est recherché, tout ce qui est poussé et un peu difficile à trouver. On est allés à des soirées où on ne comprenait pas les sons qui sortaient. C’était non-shazamable. Et c’est le genre d’événements sur lesquels on a voulu se positionner. On insiste vraiment sur le fait d’avoir des DJs qui sont sur l’underground et qui n’ont pas forcément la lumière qu’ils devraient avoir. 

Diyou : Pour ce qui est de Dawa, on a commencé il y a 4 ans. Le collectif est composé de DJ Ata, DJ Nek London et moi-même. J’ai rencontré Nek London sur les bancs de la fac. À l’époque on animait des soirées étudiantes et très rapidement on s’est rendus compte qu’on n’était pas forcément très heureux dans cet univers. À l’époque c’était le boum de la French Touch et on essayait d’y apporter une sorte d’hybridation. Moi, je rentrais tout juste d’Afrique de l’Ouest, j’ai grandi au Burkina Faso et je ramenais tout ce que j’avais pu y entendre. Il y avait une révolution lusophone autour du kuduro et ses styles associés. De fil en aiguille, ces soirées ont happé pas mal de monde et on a rencontré Ata, chanteuse à l’époque. Elle nous a apporté des rythmes nord-africains avec une touche électro, et de là est né Dawa, un mot en arabe qui signifie hybridation et en même temps désordre. L’idée du collectif, c’est que les gens ne nous disent pas “est-ce que tu peux mettre tel son ?”, mais plutôt “c’était quoi le son que tu as mis ?”. On est en lien constant avec des producteurs qui nous partagent leurs trouvailles. On s’est retrouvés un jour à mixer pour Moonshine et on a rencontré Jetlife. À partir de là, on s’est lancé dans l’organisation d’un festival. D’où le Summer Dock.

Sur les dernières années, sentez-vous une évolution dans la présence des styles musicaux très “afro-électroniques” que vous défendez ?

Emkay : En tant que DJ, je te confirme que cette scène afro-électro, comme la batida par exemple, a évolué. Quand je vais dans des soirées, les gens me réclament cette musique. Il y a une évolution ; après, positive ou négative, je ne sais pas encore. On est un peu mitigés, il y en a qui ne sont pas très chauds pour que ça évolue dans ce sens et d’autres qui sont plutôt pour. Personnellement, je pense que dans la mesure où tu fais de la musique, l’idée c’est quand même qu’elle soit écoutée par le plus de gens possible. 

Diyou : Ce qui est intéressant, c’est que j’ai l’impression que les différents types de musiques qu’on pousse sont toujours un peu d’essence prolétaire. On a parlé de batida : la batida c’est une musique socialement connotée des banlieues marginalisées de Lisbonne. C’est une musique qui commence maintenant à sortir mais qui a déjà une quinzaine d’années d’âge et qui aujourd’hui a tendance à se gentrifier. C’est le parcours naturel d’une musique. Par contre, ce que je considère, c’est qu’à travers nos politiques, on est en train de récupérer quelque chose qui originellement aurait pu nous échapper. On s’approprie le genre et on propose une programmation de niche. On a évidemment besoin que la musique vadrouille et qu’elle vive son processus d’hybridation, mais derrière c’est important de garder une forme d’emprise là-dessus à travers des événements et un festival où on peut avoir notre propre narratif. 

Nephtalie : Même le public est demandeur de ce type de soirée aujourd’hui, beaucoup plus. Ça commence à se développer beaucoup plus ailleurs et j’ai l’impression qu’on est un peu les précurseurs de ça sur Paris pour le moment.

En quoi c’est important pour vous d’intégrer aussi des percussionnistes et des musiciens en plus de DJs ? 

Diyou : C’est un peu accidentel à la base. Je suis en partie béninois, et beaucoup de mes amis béninois et togolais sont percussionnistes. En plus de ça, ils sont dans le vodoun et ils manipulent pour la plupart des percussions ancestrales. Babati, par exemple, est le fils d’un des musiciens de l’orchestre Poly-Rythmo de Cotonou, qui a fait son bonhomme de chemin dans les années 1960 jusqu’aux années 1990. Il a hérité de ce style très particulier qui accompagne normalement certaines cérémonies. On l’a eu sur scène l’année dernière parce qu’on voulait accompagner nos sets par un peu de magie, et je pense que c’est ça qui a donné toute l’énergie au festival. 

Nepeze : Jetlife travaille beaucoup avec Moonshine, on a organisé plusieurs soirées avec eux. Il y a cet ADN congolais qui règne dans le collectif, et ça passe aussi par les percussions. 

Concrètement, qu’est-ce qui changera sur cette édition par rapport à la première ? 

Corneille : On va réellement apporter une autre dimension. L’année dernière, c’était plutôt une introduction, mais là on arrive encore plus fort avec une line-up un peu plus diversifiée en genres et en sonorités. On sera dans du très sombre comme du très joyeux, et les percussions viendront de temps en temps remonter l’intensité de la musique. 

Nephtalie : On a aussi des DJs qui viennent d’ailleurs. L’année dernière on avait Pierre Kwenders du Canada mais je crois que c’était le seul, majoritairement c’était un line-up de Paris. Là on est partis digger d’autres pays donc je pense que ça va rapporter une autre touche culturelle. 

Diyou : L’année dernière on était en Europe et en Afrique, mais là on est sur tous les continents grâce à notre line-up all stars. On a Ivan Diaz par exemple, qui lui est américain, on a Ibn Itaka qui est porto-ricain et congolais… Il y a aussi des styles musicaux qui émergeaient un peu au moment de la première édition, comme l’amapiano. Aujourd’hui, l’amapiano est une marque de fabrique, on ne peut pas s’en passer. L’année dernière, Pierre Kwenders avait mixé quelques classiques du genre ; cette année, il y aura d’autres disciples qui vont pouvoir le perpétuer. Pareil pour la batida : l’année dernière on était un peu timides dessus mais là on a plusieurs artistes qui vont en passer de manière complète sur leurs sets.

Pour quel set êtes-vous le plus impatient ?

(Rire généralisé) Vous n’avez pas le droit de dire Vanyfox !

Un évènement à ne pas manquer ! Prenez vos places ici.

Chargement
Confirmé
Chargement
Confirmé