Sur leur nouvel album Bichos, Raúl Monsalve y Los Forajidos mêlent les rythmes ancestraux afro-vénézuéliens au jazz, à l’afrobeat et à l’électro dans une délicieuse bouillabaisse rétrofuturiste. PAM vous propose d’écouter le premier single en avant-première.
« Si tu veux faire face au futur, tu as besoin de connaître ton passé, ton Histoire. » Guidé par cette philosophie, le bassiste vénézuélien Raúl Monsalve tire les enseignements de ses ancêtres pour façonner une musique rétrofuturiste inspirée des racines africaines et indigènes de son pays. Après une poignée d’albums en solo ou avec son side-project folk Insólito UniVerso, le musicien saisit la baguette du chef d’orchestre et s’entoure d’une bande de musiciens émérites pour l’aider à concrétiser ses idées en musique. Tout en gardant une oreille attentive sur le jazz, le rock et les musiques africaines et électroniques au sens large, Raúl a dédié une partie de sa vie à étudier la musique traditionnelle afro-vénézuélienne auprès de différents acteurs et supporters du genre. « J’adore l’énergie que dégage cette musique, nous explique-t-il. Plus j’en écoute et en en apprends à ce sujet, plus je vois la richesse et la complexité de notre musique. A une autre échelle, c’est aussi un moyen pour moi de me connecter à mes propres racines et à ma patrie, peu importe l’endroit où je me trouve. »
Né au Venezuela, Raúl a fait un passage par Londres avant d’atterrir à Paris, où il réside actuellement, partageant la scène au fil des années avec Orlando Julius, the Heliocentrics ou des membres du groupe Afrika 70 de Fela. Sur son prochain album Bichos, il recrache cette montagne de connaissances absorbées sur la route, superposant intelligemment des éléments jazz, afrobeat, salsa, funk ou hip-hop à l’héritage afro-vénézuélien qui lui est cher. « Tous ces styles partagent une même essence, nous dit-il. Une manière similaire de ressentir le monde et d’organiser les sons. Parfois, je sens que je connecte simplement des points entre toutes les musiques que j’adore. » Sur cet album aussi bariolé que sa magnifique pochette, le groupe utilise des métaphores animalières pour rendre hommage aux maîtres de la culture afro-latine en taclant au passage les politiciens véreux qui polluent notre monde.
En utilisant un chant traditionnel de la région côtière de Barlovento, là où la culture noire s’est concentrée depuis les temps coloniaux, Raúl Monsalve y Los Forajidos poussent leur coup de gueule sur les ambiances afrobeat de « Bocón ». Raúl nous décrypte ce premier single : « les paroles font référence à quelqu’un qui bavarde beaucoup et qui ment, une grande gueule ! J’ai demandé à Luzmira Zerpa -chanteuse du groupe Family Atlantica- d’essayer d’orienter les paroles sur ce qui se passe au Venezuela et dans le monde en général. » Entre envolées cuivrées et jeux de percussions polyrythmiques, nos leaders en prennent pour leur grade : « les gens au pouvoir justifient leur obsession d’être au-dessus du peuple et de diviser les populations à travers des mensonges. C’est un jeu très dangereux. Nous devons faire très attention à ce que l’on dit et à la manière dont on le dit, d’autant plus quand on est en position d’influencer le comportement du public. »
L’album sortira le 16 octobre sur Olindo Records, pré-commandez-le ici.