Jay Mitta, l’un des porte-drapeaux du singeli tanzanien s’invite dans le PAM Club et lâche un live-set frénétique qui promet quelques suées.
Que l’on aime ou non, le singeli est un style qui fascine, au point de chambouler chez certains leur conception de la musique. Introduit par Nyege Nyege Tapes en 2017 sur la compilation Sounds of Sisso, ce genre que l’on vous décryptait dans notre reportage est sans doute la musique underground la plus sauvage d’Afrique de l’Est, peut-être même du continent tout entier. L’intéressé nous avait prévenu : « la musique est très puissante, de l’adrénaline pure. Mais c’est aussi un mouvement qui fédère tous les Tanzaniens : c’est notre nouvel emblème national, une vraie fierté. Le monde entier sera bientôt au courant. » Bien que difficile d’accès et d’abord décrié par les puristes, le singeli a aujourd’hui trouvé sa place dans la culture locale, rendu populaire par la jeunesse créative du pays, en particulier à Dar Es Salaam. Bien que perçu comme musicalement moins agressif que ses camarades, Jay Mitta a consolidé son statut de référent en la matière grâce à son album Tatizo Pesa sorti chez Nyege Nyege Tapes en 2019. L’habitué du studio Sisso édite, triture et accélère des samples piochés dans les musiques traditionnelles aux inspirations Taarab ou dans l’afro-house. En passant sans mal le cap des 200 bpm, Jay Mitta malmène ici son laptop pour improviser un live représentatif du genre, capable de conduire à la transe en quelques minutes si on sait lâcher prise…
Le premier album de Jay Mitta est toujours disponible et en écoute ici et sur toutes les plateformes.