La chanteuse, originaire du Congo et élevée en Argentine, est devenue une figure des soirées latines et afrobeat de Londres. Son premier single, « Alma Seca », qui fait partie de la bande son de la série Killing Eve, vient de paraître (Strut).
Devenue au fil des ans un personnage familier, pour ne pas dire une figure, des soirées latines de Londres, la chanteuse Juanita Euka a déjà un riche parcours, dont l’Afrique et l’Amérique latine sont les deux sources principales. Normal, elle est née en RDCongo et a passé son enfance et son adolescence à Buenos Aires, où elle fréquentait une école arménienne. De quoi lui donner le sens de la diversité culturelle. Son père maintenait le lien avec son pays natal en jouant à la maison les disques de Franco Luambo, dont il était le cousin. Mais aussi de la musique brésilienne, des crooners comme Sinatra, des divas comme Whitney Houston ou encore la pop des Roxette et le rock musclé des Guns N’ Roses… sans oublier les divas latines comme Celia Cruz ou Gloria Estefan qui comptèrent beaucoup dans sa vocation.
Mais c’est à Londres où elle débarque encore ado que les choses vont se précipiter. C’est là, après qu’une école d’art, qu’elle est embarquée dans la troupe musicale Malombo, où elle interprète des chansons afro-péruviennes, puis ce seront les chants afro-cubains avec le London Lucumi Choir, avant d’être remarquée par le groupe de fusion afro-cubaine Wara avec laquelle elle joue encore de temps en temps. Régulièrement invitée à chanter dans les soirées latines, c’est dans une jam cubaine au club The Forge, en 2016, que le London Afrobeat Collective la découvre et lui propose d’intégrer le groupe. Elle y découvre avec bonheur Fela, et s’impose comme une chanteuse lead. L’année d’après, elle est consacrée meilleure vocaliste aux Latin Awards britanniques. De quoi préparer son envie d’évoluer en solo, et de faire fructifier ce parcours et cet héritage afro-latin qu’elle n’a eu cesse de cultiver en y ajoutant les épices des autres musiques qui l’ont marquée, jazz et hip-hop en tête.
Le multi-instrumentiste Greg Sanders, rencontré dans le groupe Wara, l’accompagne dans ce travail dont « Alma Seca » est le premier témoignage. La chanson s’est faite connaître dans la saison trois de la très populaire série Killing Eve. Elle vient de paraître en single (et en clip), marquant la signature d’un album à venir chez Strut Records.