Du haut de ses vingt ans, l’artiste en pleine ascension dévoile peu à peu son univers à la croisée des genres.
Un nouveau visage s’installe confortablement dans le paysage de la musique marocaine : Asmae. Après s’être fait remarquée pour ses covers, ces vidéos musicales qui consistent à réinterpréter un morceau à sa sauce, l’artiste casaouie a commencé à publier ses propres créations en mai. Depuis, elle a sorti trois morceaux, dont le dernier en date s’intitule « Tayer ».
Proposant une pop hybride interprétée en darija, Asmae possède une voix douce et claire qu’elle étire et à sa guise. Dans sa manière de poser, ou plus précisément dans ses placements et sa façon d’articuler, on peut distinguer des influences héritées du rap et du R’n’B. Une scène à laquelle elle est déjà connectée puisque « Tayer » est produit par Kartel Vibes, le label de l’artiste protéiforme, Draganov.
Ce dernier réalise l’instrumentale du morceau et installe une ambiance quasi lunaire, propulsée par de moelleuses notes de piano. Pour apporter du rythme, Draganov a composé une batterie en contretemps et allié les basses 808 à la grosse caisse pour davantage de lourdeur, tout en conservant une atmosphère flottante. La force tranquille.
Cet imbriquement d’influences offre un résultat chaudement langoureux : une sorte de néo-soul sensuelle héritée du R’n’B et du hip-hop. Pour mettre en image ce savoureux mélange, on retrouve l’oeil avisé d’Alaa Eddine Rais, le réalisateur derrière les visuels de Snor. Moins mystique, mais tout autant contemplatif, ce clip se marie avec la pop riche et nuancée d’Asmae. Ou quand la puissance naît de la légèreté.
Écoutez Asmae dans notre playlist Songs of the Week sur Spotify et Deezer.