Le label milanais nous fait redécouvrir l’album Já Bô Corre D’Mim, initialement sorti en 1984.
La musique au bout des doigts et le football aux pieds, Narciso « Tchiss » Lopes est né sur l’île de São Vicente au Cap-Vert le 27 juillet 1959. À l’âge de 21 ans, la situation politique pousse Tchiss à se rendre au Portugal puis à Rome, où il obtient un contrat de 11 mois sur un cargo grec. Comme son père avant lui, Tchiss devient alors un homme de la mer, et son premier tour du monde commence : de Civitavecchia à Lagos, du Nigeria au Sénégal, jusqu’à son pays de rêve, le Brésil. Après avoir fait l’expérience intense de la musique brésilienne, Tchiss retourne à Rome, où sa carrière musicale explose enfin, enchaînant les concerts dans le pays entier.
Après son premier LP Stranger Já Catem Traboi, Tchiss décide de se pencher davantage sur le reggae et le funaná en s’inspirant des rythmes locaux de l’île de Santiago. Réunissant certains des meilleurs musiciens capverdiens de l’époque, il enregistre en 1984, avec Zé António à la guitare, Bebethe à la basse et Alírio à la batterie, son deuxième LP Já Bô Corre D’Mim. L’album raconte la vie d’un jeune homme loin de chez lui, son amour et sa saudade, les luttes de sa vie de rue dans un pays étranger et son monde d’inégalité. Enregistré en seulement trois jours au studio Pomodoro de Sutri, l’album exprime pleinement le son profond et stratifié de la musique de Tchiss, où le tempo enlevé, les voix puissantes et les solos de guitare électrisants s’entremêlent dans un mélange dynamique de mélodies traditionnelles et de reggae cosmique.
Já Bô Corre D’Mim de Tchiss Lopes, disponible le 1er novembre sur Arabusta Records.