Après les co-fondateurs Noia et Torres, c’est au tour de Xico, autre membre de la famille XXIII, d’exposer sa vision sans frontières, ni œillères de la musique club. Cet artisan clé de la scène global beats de Porto livre un PAM Club estival et stimulant, guidé par son éclectisme à toute épreuve.
Depuis qu’il a officiellement rejoint les rangs de l’excellent label et collectif XXIII en 2020, Francisco Valente aka Xico n’a cessé de monter en puissance. Que ce soit au contrôle de son émission toujours irréprochable Global Shares sur Source Radio ou lors de ses sets remarqués sur les plus beaux line ups portugais, l’invétéré digger portuan met à l’honneur le meilleur de la sphère global club et plus encore. Ces sets ensoleillés et progressifs brassent large aux quatre coins du monde, allant des rythmes tropicaux downtempo jusqu’aux derniers bangers underground de la musique club mondiale. Au cœur de toute cette diversité rythmique, il parvient à apporter une certaine profondeur et une touche mélodieuse qui font sa spécialité. C’est ce qu’il nous prouve en prenant le contrôle du PAM Club. En l’espace d’une heure, il parvient à nous envoyer d’un bout à l’autre du globe en alternant aussi bien par de la batida, du UK garage que de l’afrobeats ou encore par du dembow bien échauffé. Rencontré il y a quelques mois dans sa ville natale, Xico est revenu sur son parcours pour PAM.
PAM : Tu es aujourd’hui une figure importante de la scène club de Porto. Peux-tu me raconter comment ta carrière de DJ a débuté ?
Tout a commencé grâce à mon père et à mon oncle. Ils étaient musiciens quand ils étaient plus jeunes. Mon père jouait de la guitare et de la basse dans différents groupes de Porto. Mon oncle est mélomane, il a une énorme collection de disques chez lui. Ils m’ont toujours fait écouter des musiques très différentes quand j’étais enfant. En grandissant, j’allais tous les dimanches, après le déjeuner, chez un disquaire qui s’appelait Jo-Jo. Il n’existe plus malheureusement. Ils achetaient toujours des disques pour eux et pour moi. Au fil de mes découvertes musicales, ils m’achetaient des disques de manière stratégique pour m’ouvrir à de nouveaux horizons. C’est pour cela que mes goûts musicaux ont toujours été éclectiques. C’est en 2012, quand je commençais à faire des concerts et des festivals avec mon oncle, que j’ai commencé à mixer. J’ai commencé à me débrouiller pour avoir des dates et essayer de partager mon univers musical. J’avais quinze ans à cette époque-là. (…) J’ai joué dans la majorité des clubs principaux de la ville de mes quinze ans à mes dix-huit ans. Mais il n’y avait pas vraiment de public pour ce que j’écoutais à l’époque. J’ai commencé à jouer plutôt du hip-hop, du R&B des années 90/2000. A l’époque, beaucoup des DJ’s jouaient déjà ça ou alors de la musique commerciale. Ce n’était pas ce que je voulais. A 19 ans, j’ai fait un Erasmus en Lituanie, j’avais une résidence et je jouais beaucoup de musique commerciale que je n’aimais pas. Quand je suis revenu à Porto, j’ai décidé de faire une pause et de réfléchir à ce que je voulais en tant que DJ, pour précisément ne pas avoir à jouer la musique que les autres me disent de jouer et développer mon propre univers musical.
Cette période coïncide plus ou moins au moment où j’ai découvert Soulection en 2014/2015. Je pense qu’une grande partie des DJs de global music ont commencé par ce côté plus future beats d’abord. C’est ce que je voulais commencer à jouer à Porto mais cette scène n’existait pas. Donc j’ai fait cette pause, je me suis concentré sur ce que je préférais jouer et je publiais des mixes sur Mixcloud. Mais je n’avais pas beaucoup d’expositions. C’est également à ce moment-là que XXIII a été créé en 2015. Je les ai découverts en 2016 et c’est là que j’ai rencontré Torres et Noia. La première soirée de XXIII au Maus Habitos était avec Complexion, un DJ londonien qui jouait beaucoup de future beats, de garage et de grime à l’époque. J’aimais ce qu’ils faisaient et je voulais travailler avec eux, mais ils n’étaient pas encore “mûrs”. J’ai commencé à travailler et à jouer avec XXIII en 2018, lorsque j’ai été programmé pour mon premier Baile Maracujália (soirées à Porto et Lisbonne organisée par la marque Oiôba et programmé par XXIII, ndlr). Mais ce n’est qu’au début de l’année 2020, au moment du COVID, que Torres m’a appelé pour savoir si je voulais faire partie de l’agence XXIII et c’est officiellement à ce moment que je les ai rejoints.
Après autant d’années en tant que DJ, as- tu déjà pensé à évoluer comme producteur ?
Beaucoup de personnes me demandent ça. Ça m’est déjà passé par la tête mais en premier lieu, apprendre à produire ça doit se faire correctement. Lorsque je me dédie à un projet, je veux vraiment apprendre et devenir bon dans ce que je fais. Je pense que la production nécessite beaucoup de temps, et je n’en ai pas suffisamment pour m’y dédier actuellement. Au-delà de ça, ce que je veux faire dans la musique c’est surtout être un sélectionneur, faire de la curation musicale et donner une plateforme aux jeunes artistes, donner plus d’espace aux artistes moins connus. Que ce soit en live ou dans mes émissions de radio. Ce n’est pas une porte que je ferme, commencer à produire, mais je préfère me perfectionner en tant que DJ et programmateur.
Qu’est-ce qui t’anime et te motive toujours à être DJ aujourd’hui ?
À chaque fois que l’on m’appelle pour me programmer à une soirée, que l’on m’invite pour un guest mix ou que je joue pour ma propre émission sur Source Radio, j’ai une liberté totale pour faire ce que je veux. C’est cette liberté créative qui me motive le plus. Parce que la spécificité de mes dj sets c’est que je ne joue jamais le même style. Dans tous les sets que je fais, je joue des morceaux extrêmement différents. De l’afrobeats assez calme, de l’amapiano, de la batida, du ghetto, du tarraxo, du UK garage, de la grime, de la drum & bass, beaucoup de funk brésilien. Je crois que ce que je préfère le plus en tant que DJ, c’est que les gens qui m’ont déjà vu jouer ici à Porto identifient mon son. Ils savent d’emblée qu’ils vont avoir droit à quelque chose d’éclectique. C’est ce qui me pousse à découvrir toujours plus de nouveaux genres, de nouveaux artistes pour les partager à cette communauté.
Tracklist:
- PML BEATZ – CHILL
- Cirofox – Buurt Dans
- Bigben – Rain
- Dotorado Pro – MMS
- Fiyadred – Da Mellowdee
- Rexxie – Ego
- El Train – SNM
- Laa Lee – Bong Bing
- Ben Hauke – Drum Tool
- Razzler Man – I Need You
- Karen Nyame KG – Afrique
- Nigga Fox – Gás Natural
- Skiifall – Bentayga Dust
- Cirofox – Maquete
- Danifox – UT Squad
- Lokowat – AQUI NO SUL
- DJ Marino – Kyoto
- Lorkestra – Unreleased
- Murder He Wrote – Packs & Potions (Hazey Bootleg)
- Roska – Wave It
- Katinga Mc – Alegria Remix
- Amor Satyr – Coming Up Yuliya
- Nia Archives – Luv Like
- JD Reid – WUS YA NAME DUB
- Ben Hauke – Everywhere I Go
- Bella Boo – In Love
- Unreleased
- Yohenkwart – Wicked in the Bed
- DJ Mojo – Sad Girlz Luv Money (Urban Kiz Remix – 2022)
- Unreleased
- Pura Pura – Show me tears just for me
- Benji Flow – Ready
- Prettyboy D-O – Rodman Style
- AV – Confession
- Natoxie – ???
- Freezy – Good Wuk
- Mina – Amatrance
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