Le festival le moins lisible de Paris – mais également et de loin le plus excitant –, déroule actuellement sa programmation bruitiste dans près de 14 lieux de la capitale. Tendez les oreilles et hissez les cœurs : Sonic Protest invite, entre autres, cette année MC Yallah ainsi que le binôme métallique Duma, tou·te·s affiliés à nos amis du collectif ougandais Nyege Nyege.
Des places sont à gagner pour leur concert du vendredi 1er avril au Théâtre de l’Échangeur. Pour participer, envoyez votre nom et prénom à [email protected] en précisant « Sonic Protest » dans l’objet.
Ce printemps, d’importants phénomènes de diffractions sonores seront observables dans la capitale française : du 15 mars au 3 avril 2022, le festival Sonic Protest téléscope sa 18e édition à travers 14 lieux de la métropole. Au menu de ce festin nu ? 15 soirées de concerts, 2 jours de rencontres autour des musiques brutes, des expositions, des performances, des ateliers, de la musique sur pierre, sur peau, des machines, de la lutherie expérimentale, de l’électro-noise improvisée… Le pianiste catalan Pascal Comelade, Marc CARO (souvenez-vous, le coréalisateur de Delicatessen ou de La Cité Des Enfants Perdus) la Sicilienne Maria Violenza – bien connue des auditeurs de nos bon amis genevois de Kakakids records – ou le producteur et MC expérimental Muqata’a – basé à Berlin –, font partie du casting hybride d’une programmation internationale, aussi illisible qu’excitante.
Défricheur, Sonic Protest convie également à Bagnolet deux météores de la nébuleuse ougandaise Nyege Nyege : le duo MC Yallah x Debmaster, ainsi que le binôme métallique Duma.
Originaire du Kenya, mais née en Ouganda, MC Yallah est une incroyable kickeuse de rimes incendiaires, rappées en luganda ou en swahili. Vendredi, elle assènera son groove lyrical, servie aux productions expérimentales par le français Julien Debmaster Deblois, adepte de bass music sous perfusions 8bits. Croisée sur scène l’année dernière, MC Yallah avait cramée les planches du Guess Who à Utrecht : notre billet qu’il en sera de même ce vendredi 1er avril au Théâtre de l’Échangeur.
Formé en 2019, le binôme Duma se compose de Martin Lord Spike Heart Khanja et du producteur de Trap industrielle Sam Karugu. Pourtant, les deux kenyans n’en sont pas à leur premier tour d’essai sur le circuit métal local : « on navigue dans cette musique depuis le lycée », nous confiait il y a peu Lord Spike Heart. « La scène métal est solidement ancrée à Nairobi, depuis les années 2000. La diffusion radiophonique, le web bien sûr, la culture skate également, qui a amenée dans son sillage les premières esthétiques punk-rock au Kenya, ont constitué, aggloméré une communauté de metalheads hyper soudée, au sein d’une société kenyane pourtant fermée et très conservatrice. »
Une année après sa création, Duma sortait un premier 9 titres éponyme, sur Nyege Nyege Tapes : « je me souviens que Derek et Arlen (Derek Debru et Arlen Dilsizian, les deux fondateurs du label basé à Kampala, NDLR) cherchaient alors à sortir des productions disons, plus hardcore, que ce qui se trouvait dans leur catalogue habituel. Autant te dire que lorsqu’on leur a envoyé nos premières expérimentations métalo-électroniques étranges, ils ont immédiatement foncé ! »
Comme Derek et Arlen, foncez vous aussi. La soirée du vendredi 1er avril au Théâtre de L’Échangeur (Bagnolet) accueillera Meira Asher & Eran Sachs, Duma, Inga Hàkonardòttir & Yann Leguay, Mc Yallah x Debmaster.
Sonic Protest fait feu sur Paris et ses alentours jusqu’au 3 avril 2022.