Le jeune label Kebrada se donne pour mission d’explorer les polyrythmies afro-latines à travers la musique électronique. Premier auteur d’un album solo sur la structure de Dengue Dengue Dengue, le Péruvien QOQEQA nous offre le titre « 888 » en avant-première.
Daniel Valle-Riestra fait partie de cette génération de producteurs qui place l’Amérique Latine au centre de la mappemonde des expérimentations électroniques. En couplant la grande variété des rythmes afro-latins aux possibilités infinies des machines, le producteur réinterprète le groove tribal de façon minimaliste, dans le sillon des maîtres en la matière Dengue Dengue Dengue. Après la compilation introductive Discos en 3/Cuartos, QOQEQA inaugure un nouveau volet du label Kebrada avec un premier essai en solo intitulé AXUXA.
« C’est un immense honneur », nous dit-il sans dissimuler sa fierté. « Rafael et Felipe (Dengue Dengue Dengue) ont une vaste expérience, et avec cet album, je sens que je vais dans le sens de leur vision pour développer et promouvoir ce son. » Déjà passionné par ce que le label a prévu d’offrir dans les prochains mois, le jeune producteur étudie le son de ses ancêtres à travers 11 titres qui lui ressemblent. « Cet album est la conséquence de mes racines péruviennes, de la côte, des Andes et de la jungle amazonienne », nuance-t-il avant de découper son opus en plusieurs catégories. « Dans ce disque, on peut entendre des patterns africains dans les morceaux “Omega”, “Qoqeqa” et “Puntea”, les influences des Andes dans “Latido”, “Tutume” et “Ama”, les textures tribales et amazoniennes sur “888”, “CalaXucla” et “Kshanti”, et un mélange moderne avec du dembow sur “Kilo” et “Momposina”. »
En plus de ces influences folkloriques et traditionnelles, QOQEQA nous dit « écouter du dub, du breakbeat, du dembow, de l’IDM, du footwork, de la musique innovante avec des basses lourdes et des rythmes marqués », des sons qui ont envahi la culture musicale du personnage pour aujourd’hui se fondre dans sa musique et asseoir cette identité minimaliste qui le caractérise. Plutôt que de sampler des vieux vinyles ou des musiciens rencontrés au détour d’un voyage, QOQEQA se distingue en enregistrant lui-même les instruments acoustiques : « j’aime prendre ce risque de ne pas reproduire les motifs rythmiques ou les mélodies, afin de pouvoir montrer la nuance humaine et le groove de mon jeu. » En QOQEQA, Kebrada a définitivement misé sur le bon cheval pour endosser la délicate responsabilité d’écrire un futur possible pour la musique électronique.
L’album sortira le 19 février 2021 sur le label Kebrada. Pré-commandez-le ici.