Leur premier album, Live in Sharjah, rassemble la musique traditionnelle et populaire égyptienne dans un univers urbain à base de synthétiseur shaabi.
Si vous avez déjà voyagé en Égypte et erré dans ses rues bondées, vous avez probablement entendu cette musique populaire à base de synthétiseur dans la plupart des taxis, cabarets ou ruelles de la ville : le tout-puissant shaabi. Si vous vous êtes aventuré dans des coins plus obscurs comme les cimetières du Caire, vous avez peut-être déjà entendu du mouled – musique de transe traditionnelle destinée à célébrer l’anniversaire des saints appelés « mouleds » (mawâlid). Cette ferveur égyptienne populaire et ce culte des mawâlid connaît aujourd’hui quelques réprobations de la part des autorités civiles et religieuses qui considèrent cette pratique fortement douteuse vis-à-vis de l’islam. Ce sont ces deux genres musicaux hypnotiques que Raed Yassin et Paed Conca ont souhaité fusionner pour leur projet orchestral PRAED. Des rythmes répétitifs, du mizmar enivrant, beaucoup d’énergie, une bonne dose de rock psychédélique, du free jazz et de l’electronica.
Pendant des années, le duo originel s’est produit sur les scènes du monde entier avant de se lancer sur ce projet ambitieux : un orchestre qui pourrait transposer cette étude de la culture rurale et populaire en une œuvre immense. À l’automne 2018, soutenu par la Sharjah Art Foundation des Émirats arabes unis, PRAED Orchestra! a créé son premier album, Live in Sharjah. Chaque musicien a un rôle bien défini, avec comme dénominateur commun, une capacité à interpréter et improviser sans effort. Les morceaux joués d’une traite comme lors d’un concert conduisent le musicien et les auditeurs à un état de transe époustouflant. Cette opéra populaire égyptien raconte à la fois la douleur, l’amour et la culture profondément enracinée dans cette musique urbaine appelée « shaabi ».
Live in Sharjah sortira le 9 novembre via Morphine Records, label de Rabih Beaini.