Composé de Boj, Teezee et Fresh L, le trio sort son premier album officiel… après 10 ans de carrière.
Le trio est considéré par beaucoup comme les fondateurs et les ambassadeurs de la scène Alté nigériane, cette vague bouillonnante d’artistes touchant à tout et refusant de céder au mainstream. Derrière ces looks futuristes et provocateurs, cette musique planante et ses visuels léchés se trouvent la vision des 3 artistes, qui avant de devenir des figures de la scène de Lagos, ont écumé les universités nigérianes et anglaises dans les années 2010 pour asseoir leur popularité. Car DRB LasGidi n’est pas qu’un groupe de musique. Teezee, par exemple, est depuis de nombreuses années extrêmement engagé dans la mode et les arts visuels en Afrique de l’Ouest. Il a également co-fondé le magazine culturel et site NativeMag. Cette organisation, à laquelle Boj et Fresh L sont aussi associés, est au centre de la culture de Lagos : elle y organise un festival annuel, a collaboré avec Nike pour sortir sa ligne de maillots, et s’intéresse à la musique et au fashion design africain. Boj est également très présent dans la musique, enchaînant les refrains et les featurings avec sa voix reconnaissable (son dernier EP, « Make e no cause fight 2 », est en collaboration avec le rappeur Falz et Ajebutter22). Fresh L, enfin, est le rappeur du groupe, connu pour ses sorties incendiaires sur les réseaux sociaux.
Connectés à Lagos comme à Londres, proches de Skepta comme de Davido, leur premier album décrit bien leur état d’esprit : Pioneers. Le projet de 12 titres réunit la crème de la scène Alté (Odunsi, Prettyboy D-O, Tems, Wani, Vivendii Sound, Maison2500) et mais également des artistes bien installés comme le rappeur Olamide ou la chanteuse Lady Donli. Musicalement, les 3 amis nous livrent de l’afrobeats planant, penchant en fonction des morceaux vers de la soul comme vers du rap. Frais, énergique et nouveau, Pioneers est une véritable plongée dans l’univers de la jeunesse branchée et décomplexée de la plus grande ville d’Afrique. Le groupe a également accompagné la sortie du projet par un court documentaire, retraçant leur impact de 10 ans sur la culture.