« Don’t Be Scared », ce titre vu comme une injonction est une invitation à entrer dans la banlieue gelée d’Ottawa.
Après les rues de Port Harcourt de son Nigéria natal sur « Wide Awake », Asuquomo nous propose une partie plus sombre de son monde, dans l’univers glaçant d’Ottawa avec un clip étonnant. Artiste nigérian-canadien multidisciplinaire, Asuquomo se produit en musique et en arts visuels. Son dernier EP, Diobu, sorti en juin, est un arrangement afro-spirituel dont l’objectif est clair : faire entendre les communautés d’immigrés par ses jeux de mots. Pour avoir donné substance à l’expérience de ces derniers, le rappeur a récemment reçu le prix 2020 de l’artiste émergent du Conseil des Arts d’Ottawa.
Les visuels obsédants de possessions avant-gardistes dans une sorte de magie des ombres symbolisent l’univers dans lequel Asuquomo évolue, à l’heure où le monde s’exprime par vidéos virales avec peu de mots, dans lequel il est facile de faire des raccourcis. Asuquomo nous invite à ne pas simplement être spectateurs de ces vidéos, mais à venir voir par nous-mêmes, sans avoir peur. Il s’agit de vivre l’expérience des immigrés d’Ottawa dans un univers sombre et spirituel obsédant. Cette-fois plus de tambours chaleureux, mais des influences grime et rap. Asuquomo envisage le mouvement panafricain dans une perspective moins afrobeats pour faire entendre son lyrisme à l’échelle mondiale.
Pour ceux d’entre vous qui ne connaissent pas son travail, le rappeur a lancé son projet O.T. Riddim en février dernier, une courte mixtape de quatre titres comprenant « Don’t Be Scared », qui témoigne de son lyrisme et de son endurance. Asuquomo est certainement un artiste canadien sur lequel tout le monde devrait avoir les yeux rivés en ce moment.
Écoutez Asuquomo dans notre playlist Songs of the Week sur Spotify et Deezer.
