Hat Trick
JeanJass
Dans cet album mélancolique, le Belge d’origine marocaine par son père évoque les injonctions contradictoires entre le fait d’être un « rebeu bien élevé » et le fait d’être heureux en étant « foncedé » dans le titre « Hat Trick ». Il s’auto-critique également dans « Mains qui prient », en référence à l’emoji, après avoir brisé le coeur d’une femme : « Je suis un rabat-joie qui déteste les romans à l’eau de rose, en gros je suis un connard. » Il se montre également très amoureux et sensuel dans le titre « Derrière ses oreilles ». JeanJass dénonce aussi la médiocrité dans l’industrie musicale dans le morceau « Ovni » : « J’écris de moins en moins bien pour me faire connaître. C’est le cycle naturel du rap. » Il rit également du racisme dans « Président » : « Même les fachos se disent il est sympa le bougnoule. »
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Par amour et pour le geste
Smeels
Le rappeur franco-camerounais nous a concocté un album profondément introspectif, se questionnant sur le pouvoir de l’argent dans le titre « Oseille » ou encore sur le fait d’être noir dans « Real Nword » : « Ouais j’me la pète, ouais j’me la joue, j’suis trop charismatique. Téma ma peau ébène, mon pif et mes big lips. » Il joue également le « Lover Boy » dans le titre du même nom : « J’respire quand tu respires aussi, j’aimerais te dire à quel point tu comptes pour moi et à quel point j’peux die for you. » Il parle également de rupture dans « Par amour et pour le geste » : « J’suis bon qu’à faire couler ton make-up. »
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Drum Temple
Omaar
Originaire de Mexico City, l’artiste a très vite été sensibilisé à la musique électronique, obsédé par le son des ghettos de Londres. Il commence sa carrière de producteur en 2012, façonnant sa signature sonore en mêlant ses influences drum’n bass, grime et UK garage aux sons clubs ou traditionnels d’Amérique latine et d’Afrique. Le touche-à-tout tente dans ce nouvel album d’écrire sa propre vision des styles deep house, dembow, techno ou même gqom, à l’image de « Ritmo », interprétation tribale et singulière du genre. Un nouveau souffle pour la musique club et alternative mexicaine.
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Mora I, Mora II
Francisco Mora Catlett
Le label Far Out Recordings réédite les albums Mora I et Mora II du percussionniste Francisco Mora Catlett, en vinyle. Après être né à Washington en 1947, le musicien grandit à Mexico, où il devient l’un des artistes les plus avant-gardistes du pays. Assistant à une représentation du Sun Ra Arkestra, il finit par devenir leur percussionniste durant sept ans, avant de s’installer à Detroit, où il se lance dans une carrière solo. Il y compose son album Mora I, aux rythmes irrésistibles de batucada et de samba, ainsi que le deuxième volet, sublimé par la présence du trompettiste Marcus Belgrave. En mêlant jazz et soul de Detroit, mais aussi des mélodies venant de divers horizons africains et sud-américains, il définit ainsi sa musique : « Un manifeste de la présence du patrimoine africain sur le continent américain. »
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De la glace dans la gazelle
Wasis Diop
Le poète sénégalais nous partage ses textes embellis par une guitare au service d’une douce mélodie. Cette dernière contraste fortement avec la gravité des sujets évoqués dans cet album, dont le nom fait référence aux problèmes écologiques, brouillant les frontières entre les différents climats dans le monde. Wasis Diop insiste également sur la condition des réfugiés, dans son titre « Voyage à Paris ». Mati Diop, réalisatrice et fille de l’artiste, s’est d’ailleurs chargée du clip. Wasis Diop chante aussi le déracinement des immigrés, dans « Parler ». Il se montre si touché par l’actualité qu’il dénonce également les conséquences de la pandémie, dans « Ame Ly Pandémie », tandis que les hommes de pouvoir continuent de vivre dans l’abondance, comme il l’explique dans « Le Cimetière des Gratte Ciels ». Wasis Diop dédie également certains titres à son continent natal, notamment à Sunjata Keïta, mère de Sunjata, fondateur de l’empire mandingue, dans le morceau intitulé « Sogolon ».
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Love & Isolation
Tay Iwar
Le jeune artiste nigérian nous dévoile son nouvel EP, sublimé par plusieurs collaborations. Dans « Yoga », il chante aux côtés de l’artiste franco-nigériane Aṣa, nous emportant dans un tourbillon de soul spirituelle. Il invite la Kényane Xenia Massaneh, dans « Stones ». Nous retrouvons également Lou Val ainsi qu’Insightful dans le titre « Feel », profondément sentimental. Tay Iwar nous fait ainsi voyager, tout au long de son EP, vers l’amour inconditionnel, assumant totalement sa vulnérabilité, dans les morceaux « Thinking » et « Peaking ».
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