Via le label Soulection, les deux artistes dévoilent un projet court mais extrêmement large dans son brassage d’influences.
« Certaines personnes peuvent dire que Sango et moi sommes de deux mondes sonores très différents », admet Juls sur ses réseaux sociaux. De fait, les deux producteurs n’évoluent pas dans la même scène. Juls, anglo-ghanéen, laisse ses marques dans les productions ouest-africaines contemporaines depuis les années 2010. Oscillant entre azonto, hiplife et surtout afrobeats, il est connu pour ses collaborations avec les leaders du genre (Mr Eazi, Burna Boy, Maleek Berry) mais également pour ses projets en solo : Leap of Faith, Colour, et dernièrement Happy Place. Ses trois EPs dévoilent une ambition croissante de se tourner vers d’autres genres : la bossa nova sur « Sweetie Odo », l’Amapiano sur « Soweto Blues », le reggae sur « Wishes » …
De son côté, Sango est un producteur américain basé à Seattle et connu pour ses interprétations du funk brésilien, cette pulsion électronique qui domine les soirées des favelas de Rio à São Paulo. Bien qu’il y ait consacré la trilogie Da Rocinha et le projet De Mim, Pra Você, il est également connu pour ses productions hip-hop et RnB, ayant collaboré avec des artistes comme Tinashe ou Bryson Tiller.
Le titre « Fufu and Grits », nommé en référence à deux plats typiques du Ghana et du Sud des Etats-Unis, est explicite. Les deux titres, « Ritmo Coco » et « Angele Ni Fie », sont deux voyages instrumentaux qui se développent minute par minute, du Ghana au Brésil, de l’afrobeats au funk, de la house à l’amapiano. La fusion des deux univers est particulièrement réussie et logique selon Juls, un mariage de son « mode de vie africain » et du « mode de vie américain » de Sango, similaires car tous deux « exposés à la grande musique noire des années 60 ». Les deux titres ont d’ailleurs été accompagnés de deux visuels énergiques, collant parfaitement aux sonorités jazzy du projet.