Le Réunionnais Bastien Picot aka Aurus clippe le morceau « Mean World Syndrome », troisième extrait de son premier EP en solo qui sortira avant l’été. Discussion avec l’artiste.
Suite à sa collaboration avec Sandra Nkaké dans le clip dérangeant de « The Abbettors », Aurus explore un autre univers en collaboration avec l’artiste visuel Sébastien Labrunie, à travers la chanson « Mean World Syndrome ». Bastien y dresse un actuel et dangereux portrait des médias : « ce morceau décrit le phénomène selon lequel les actes de violence rapportés dans les médias d’information contribuent à créer chez le public l’image d’un monde plus dangereux qu’il ne l’est en réalité, dit-il. Ce syndrome et l’anxiété qu’il génère peuvent devenir sévères, au point que certains s’infligent un auto-confinement, paralysés par la peur du monde, de tout. J’ai tenté de me mettre à la place de quelqu’un vivant cela. » Il traduit cette image distordue du monde renvoyée par les médias dans une vidéo contemplative aux images brouillées, presque floues, faisant corps avec le son. « Lorsque je compose, je vois des images, déclare-t-il à cet effet. Pour moi, le son porte le visuel et vice versa. »
S’il est difficile de détecter des influences maloya dans cette balade mélancolique et atmosphérique, Aurus avoue pourtant y incorporer quelques gouttes, en particulier dans son album à venir : « j’ai effectivement pris plaisir à intégrer mes racines réunionnaises dans un contexte plutôt pop électro orchestrale, dévoile-t-il. Les instruments traditionnels comme le Roulèr, le Kayamb et le Pikèr y résonnent sur certains titres. Et mon créole natal vient aussi côtoyer l’anglais. Mais voilà, la surprise reste totale car tous ces titres ne se trouvent pas encore sur l’EP mais sur l’album qui lui succèdera… »
L’artiste audiovisuel nous annonce également qu’il prépare déjà le clip de « Scalp », quatrième et dernier morceau de l’EP, qu’il réalisera cette fois lui-même. Cette chanson parle du « burn out et de la charge mentale », mais il faudra attendre quelques semaines avant d’en découvrir les images issues de son imaginaire. « Ce qui est ironique dans tout ça, plaisante-t-il, c’est qu’à vouloir endosser plusieurs casquettes, alors que mon agenda était déjà plein à craquer, j’ai justement flirté avec le burn out ! »
L’EP sera disponible le 12 juin 2020 chez Sakifo Records.