Nimbé d’une grande profondeur, leur nouvel album UPRIZE! rend hommage à ceux qui ont perdu la vie en luttant contre l’apartheid.
Le collectif sud-africain avant-gardiste SPAZA présente un album issu une nouvelle fois, d’une série d’improvisations portant ici sur les images projetées d’un documentaire éponyme au sujet du soulèvement de Soweto le 16 juin 1976 — une révolte d’étudiants organisée par le mouvement Black Consciousness de Steve Biko dans plusieurs établissements publiques de la banlieue de Johannesburg contre l’imposition de la langue afrikaans dans l’enseignement de certaines matières. Une énième loi ségrégationniste, celle de trop, qui provoque alors un tournant définitif dans la teneur et l’intensité de la manifestation.
La sensualité du trombone et des percussions associée à des voix suaves, dans un rythme lancinant invitant au repos, nous font voyager dans une ambiance voluptueuse et sereine. Pour autant, la ferveur des pastilles sonores incluant par exemple des discours contre l’apartheid ne sont pas là pour nous baisser les paupières. Loin du confort d’une promenade au sein d’une nature flamboyante, les sons acoustiques viennent affronter le danger de l’obscurité, à travers la lutte contre la ségrégation raciale incarnée par des enregistrements de voix.
Le disque UPRIZE! perpétue l’ambiance singulière du premier album de SPAZA, avec un son plus profond et plus triste qui honore ceux qui ont perdu la vie en luttant contre l’apartheid. L’audio du documentaire est également inclus sur certaines pistes de l’album. L’enregistrement basé sur trois jours d’improvisation a été réalisé en 2016 à Yeoville dans la banlieue de Johannesburg et ferait presque office de bande-son du film. Un voyage dans le temps d’une époque tragique qui rince son désespoir à coup de composition hypnotique.
UPRIZE!, sortie le 16 octobre sur Mushroom Hour Half Hour.
