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The Pan African Music Magazine
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Le Ghana, pilier du nouvel album de Jimi Tenor

Jimi Tenor convoque une fois de plus l’Afrique dans son nouvel album Aulos, en se téléportant au Ghana depuis sa Finlande natale. Discussion avec le maestro qui nous offre le bien-nommé « Afroeuropean » en avant-première.

Ce sont des morceaux de la trempe de « My Baby » qui nous rappellent à quel point on aime écouter le jeu et la voix délicate du crooner Jimi Tenor. L’excitation autour de son album Order of Nothingness à peine redescendue, le multi-instrumentiste pointe de nouveau le bout de sa flûte avec Aulos, un nouvel opus en partie modelé par des musiciens ghanéens. « Je me suis toujours considéré comme un artiste international », nous assure-t-il, transgressant des frontières scandinaves parfois trop conservatrices. « J’ai toujours été intéressé par la musique de manière globale et je veux être un acteur de cette scène », continue-t-il. « En Finlande, l’éducation musicale est excellente mais la scène en elle-même est très limitée, il y a sans doute beaucoup de genres, mais l’esprit reste finlandais. » Maîtrisant le saxophone, le piano et la flûte, Jimi Tenor revendique en effet depuis 1988 un jazz d’avant-garde propice à une fusion des genres qui a séduit des labels tels que Warp, Kitty-Yo et aujourd’hui la maison allemande Philophon, basée au Ghana. Depuis plus de 15 ans, il s’entoure ainsi de musiciens africains et cubains, catalysant délibérément son envie de métisser sa musique.

Parmi eux, le batteur Ekow Alabi Savage, installé à Berlin depuis le début des années 80, que Jimi recruta en 2004 pour donner le tempo de son morceau « Moon Goddess » : « Ekow est un batteur polyvalent qui peut groover comme personne », défend-il. Pour autant, ce batteur au background reggae n’est pas là pour tomber dans les clichés : « nous essayons de ne pas faire trop d’afrobeat, parce que c’est devenu tendance », continue Jimi. « Nous explorons d’autres pistes rythmiques mais c’est clair que le high-life est une grosse influence. » La cohésion du groupe se ressent d’emblée sur l’intro « Sugar and Spice » où les cuivres et la voix de Jimi dialoguent avec une section rythmique sans faille assurée par Ekow, Max Weissenfeldt -patron du label- et Kofi Emma, étoile montante de la scène de Kumasi qui rayonne au Kpanlogo, ancêtre du Conga.

Jimi Tenor – Afroeuropean

Entre le bulldozer psychédélique de « Ten Dimensions », les solos démonstratifs de « Afroeuropean », ou le mystique « Lover’s Bridge », Jimi et son orchestre livrent un album transcontinental qui transpire l’expérience et la confiance mutuelle. « C’est fou à quel point j’ai appris au sujet du rythme », réalise Jimi en prenant du recul. « J’ai aussi enseigné de nombreuses choses que je connais aux autres musiciens, et ensemble nous essayons définitivement de créer quelque chose de nouveau grâce à ce mélange des cultures. » Clairement, Jimi Tenor n’est pas né de la dernière pluie lorsque l’on parle de musique africaine. Affichant sur son CV des collaborations avec Tony Allen, le trio Kabu Kabu ou le batteur éthiopien Abdissa « Mamba » Assefa, le finlandais sollicite pour Aulos le carnet d’adresse de Max Weissenfeldt, l’homme qui « tire les ficelles » selon lui.

Sans possibilité d’aller finaliser l’album au Ghana à cause du Covid, l’album prend alors forme à Berlin, avec son lot de rencontres : « quand on enregistrait, Guy One et son groupe traînaient dans le studio, c’est comme ça que Florence Adooni et Lizzy Amaliyenga ont chanté et fait des percussions sur l’album. » Les deux femmes apportent une touche fra-fra gospel salutaire sur « Ki’igba » et « Vocalize my Luv », où le vocoder et le Korg de Jimi se déclenchent au son du jeu de batterie d’Ekow. Aussi, Sergio Manuel -guitariste de Pat Thomas- s’en donne à cœur joie sur le krautrock bien gras de « 128 Cosmic Rock ». Cette collaboration avec le Ghana s’étend même jusqu’à la pochette du disque ; l’artiste Babs, auteur de la dernière pochette d’Ebo Taylor, interprète à sa manière une peinture du finlandais Robert Wilhelm Ekman datant du XIXe siècle. Il y met en scène Jimi entouré de personnages mythologiques tel un demi-dieu du jazz qui, à 55 ans, semble plus que jamais inspiré.

L’album sortira le 20 novembre sur le label Philophon. Précommandez-le ici.

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