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Le label tunisien Shouka réunit la scène électro syrienne sur une compilation
Le musicien syrien Smokable, directeur du label syriano-palestinien Sefr Records

Le label tunisien Shouka réunit la scène électro syrienne sur une compilation

Sound designers de Damas ou producers originaires d’Alep, les artistes réunis sur la compilation Sera3 vivent désormais réfugiés à Berlin, Amsterdam, Istanbul ou Beyrouth… Pour le label Shouka, ils ont composé librement autour de la thématique du conflit. Entre Ambient Techno et Dark IDM, la jeune scène électronique syrienne y questionne la fuite, le voyage et les nouveaux départs. Le résultat est étonnant, cinématique, comme si Trent Reznor s’était perdu dans le désert Syrien. Présentation.

Après avoir mis en lumière des artistes comme Ghoula, Nuri, Omar Aloulou ou le collectif Arabstazy (Mettani, Deena Abdelwahed ou Tropikal Camel), Shouka – maison discographique spécialisée dans la réappropriation culturelle –, s’est penchée sur la scène électronique syrienne. Le label franco-tunisien vient tout de sortir Sera3, une compilation digitale qui réunit l’avant-garde d’une scène jeune, très inspirée, aujourd’hui exilée entre Beyrouth, Berlin ou Amsterdam : “lancée depuis pas mal de temps, la réalisation de ce projet de compilation a pris un vrai coup d’accélérateur grâce au confinement” confie-t-on chez Shouka. “Le temps laissé par le Covid a permis de faire les choses ! Du mastering aux contrats des artistes, en deux semaines, tout était prêt. Nous sommes ravis du tracklisting, l’enchaînement des morceaux laisse penser qu’on est face à un seul et même artiste… C’est étonnant. Lorsque Colonel Abu Diab, le Dj qui a curaté la compilation, nous a fait écouter sa sélection, on a tout de suite adoré. Les morceaux de Sera3 ont quelque chose de très dark, de brut. Ce sont des tracks fâchés, et cette colère n’est pas pour déplaire à la ligne artistique de Shouka !

Ils sont sound designers, producers ou musiciens originaires de Damas ou Alep, et vivent désormais réfugiés à Berlin, Amsterdam, Istanbul ou Beyrouth… Les artistes réunis sur la compilation Sera3 ont composé autour du thème du conflit (Sera en arabe). Il y est question de fuite, de nuits interminables, de tunnels, de voyages et de nouveaux départs : “pour beaucoup d’entre nous, la pratique créative est désormais liée à une expérience de l’exil” commente Colonel Abu Diab, le digger qui a opéré la sélection des artistes et groupes présents sur Sera3. “Le changement de culture ou de géographie, le fait d’être un déplacé, la migration nous ont touché et nous influencent dans notre musique, c’est inévitable. La volonté de cet album n’est pas de présenter une cartographie complète de la musique en Syrie, mais plutôt une palette de musiciens choisis en fonction de leur style et de la musique qu’ils produisent. C’est d’abord cette thématique du conflit qui lie les artistes de la compilation entre eux.


Originaires de Damas et désormais installé à Amsterdam, le binôme Kaa Zan présente dans la compilation le morceau Mu Insaaf, fruit d’une collaboration avec le trompettiste Majd Alchehayed.

Un style qui n’est pas sans rappeler les meilleures heures de Muslimgauze, sous influence d’Ambient Techno et de Dark IDM, un peu comme si Trent Reznor errait dans le désert syrien. Un creuset d’influences changeantes, qui s’explique par le fait qu’en Syrie, le Métal a été interdit au profit de l’électro, genre “approuvé par la sécurité du pays” : “les producers syriens actuels partagent donc des influences communes de l’ère pré-Internet , comme nous l’explique Colonel Abu Diab. “Dans les années 90, la plupart des musiciens en Syrie étaient effectivement dans le Rock, le Blues ou le Métal. Au début des années 2000 et à mesure que la musique électronique se popularisait dans le pays, beaucoup se sont tournés vers l’Ambient, puis l’IDM, puis la House et enfin la Techno. Et puis nous avons, par ailleurs, la chance que la plupart des artistes de Sera3 aient également en partage des expériences dans le Death, le Jazz ou le Rock progressif.

La compilation Sera3 est désormais en-ligne. Tous les profits générés par le projet sont reversés à la structure humanitaire Molham Team.

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