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The Pan African Music Magazine
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Beja Power! ‑ un cri de ralliement pour les Bejas du Soudan

Deux ans après la révolution soudanaise de 2019, l’artiste Noori et son groupe Dorpa dévoilent Beja Power!, un album publié chez Ostinato et pensé comme le manifeste d’un peuple -le leur- qui se bat pour sa survie. 

Noori vit à Port Soudan, la plus grande ville portuaire du pays située sur la côte soudanaise de la mer Rouge. C’est au début des années 1990, alors jeune musicien, qu’il élabore un instrument unique en combinant le manche d’une guitare – assez rares à cette époque là-bas – avec un vieux kissar des années 70  (instrument traditionnel à quatre cordes) que son père, instrumentiste de renom, lui a offert. Dès lors, il devient le seul joueur de cet instrument unique en son genre. 

Novembre 2021 : Deux ans après la révolution, le coup d’État fomenté par l’armée suscite une vague de protestations dans tout le pays. C’est alors que le label new-yorkais Ostinato Records découvre sur Tik Tok Noori et son Dorpa band, le groupe qu’il a monté en 2006. Intrigués par leurs grooves hypnotiques et le sax ténor impeccable et aérien de Naji, ils découvrent la culture beja (prononcez bee-jah) à laquelle appartient Noori.

Méconnue dans le reste du monde, la culture beja était presque totalement étouffée sous le régime autoritaire de l’ancien président du Soudan, Omar el-Béchir, qui a réussi à rester au pouvoir pendant plus de trente ans. Avant sa chute en 2019, une campagne étatique avait même été menée pour interdire la langue et la musique beja tout en refusant de concéder aux populations des conditions de vie dignes. Derrière cette volonté d’effacer leur identité se cachent des raisons économiques. Les Bejas occupent des terres où -chance ou malchance ?- se trouvent de vastes gisements d’or qui ont été vendus à des entreprises étrangères. Comme souvent, ces populations semi-nomades ne bénéficient en rien des revenus tirés des sous-sols des terres qu’ils habitent.

Si la situation n’a que très peu changé depuis la chute d’el-Béchir en 2019, les revendications de la communauté beja occupent la vie politique soudanaise depuis des décennies. Les militants beja bloquent régulièrement le plus grand port du Soudan dans leur quête d’équité et de justice. À l’instar d’Enas, la jeune percussionniste au centre du court-métrage Gidam, Noori a décidé de mettre sa musique au service du combat de son peuple. Il est convaincu qu’une libération de la musique beja constituerait l’acte de résistance le plus puissant. Son album Beja Power !, comme son nom l’indique, s’inscrit dans cette démarche.

Beja Power! sera disponible le 24 juin via Ostinato Records

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