fbpx → Passer directement au contenu principal
The Pan African Music Magazine
©2024 PAM Magazine - Design par Trafik - Site par Moonshine - Tous droits réservés. IDOL MEDIA, une division du groupe IDOL.
Le lien a été copié
Le lien n'a pas pu être copié.

Les meilleurs albums d'Octobre 2023

Chaque mois, PAM parcourt les scènes panafricaines et vous offre une sélection d'albums à écouter sans modération. Plongez-vous dans la liste d'octobre, marquée par le rap igbo d'ODUMODUBLVCK, le come back du collectif britannico-ghanéen Onipa et l’EP de batida contagieuse de Vanyfox !

Off the Grid

ONIPA

Après l’album We No Be Machine publié en 2020 et la mixtape Tapes of Utopia (2021), acclamés par la critique, le collectif afrofuturiste ghanéen-britannique ONIPA revient avec Off The Grid. Les auditeurs attentifs ne seront pas déçus par ce deuxième album, qui réunit une nouvelle fois les ingrédients qui ont fait le succès du groupe : groove puissant, formations afrobeat et highlife, et mélodies irrésistibles du chanteur K.O.G. Cependant, sur de nombreux titres, le collectif prend une direction différente de ses habitudes, plongeant dans des sonorités plus brutes et plus électroniques (« Danger », « Fine Tho »). L’album a été conçu comme « un voyage qui relie l’histoire de l’origine des rythmes de danse d’Afrique à la musique de danse électronique des clubs et festivals d’aujourd’hui ». Parmi les collaborateurs figurent David Walters, Dele Sosimi, Moonchild Sanelly et Theon Cross.

Écoutez ici.

Ya Mizolé

Les Mamans du Congo & Rrobin

Le projet des Mamans du Congo est né en 2018 à Brazzaville lorsque le label Jarring Effects, l’Institut français du Congo et la Coopérative de Mai ont organisé une rencontre entre cinq chanteuses congolaises et le producteur français Rrobin, avec l’idée de fusionner les musiques électroniques avec des berceuses ancestrales Kongo chantées en Lari. Après un premier album éponyme en 2020, le groupe se reforme pour Ya Mizolé. Mélangeant astucieusement les rythmes expérimentaux de Rrobin, influencés par le hip-hop et la house, et les paroles des Mamans, les différentes chansons explorent l’héritage et les contes congolais : « Mpemba », par exemple, parle des valeurs du royaume Kongo et nous rappelle à tous de ne pas oublier d’où nous venons. Cependant, loin d’être conservateur, l’album a une touche clairement afro-futuriste, portée par des rythmes électroniques et percussifs. « Sala Sala » est le coup de cœur de la rédaction.

Écoutez ici.

Rhizomes

Aho Ssan

Aho Ssan est le nom d’artiste du compositeur, producteur et créateur d’instruments parisien Niamké Désiré. Commandé par le label Other People, le Donaufestival et le studio de musique électroacoustique INA GRM, le nouvel album de l’artiste, Rhizomes, s’inspire d’une idée développée par le philosophe Gilles Deleuze et le psychanalyste Félix Guatarri : « l’idée d’un modèle structurel en perpétuelle évolution, toujours en mouvement et se propageant dans toutes les directions à la fois ». C’est ce que l’on ressent dans Rhizomes : radicalement électronique, rugueux, en constante évolution, polyrythmique et distordu, l’album a été conçu comme un projet multimédia et questionne l’influence des matériaux sonores sur la création. Un voyage sonore unique, le projet ne vous laissera pas indifférent.

Écoutez ici.

95 MINDJERES

Nídia

Cela fait plus de 10 ans que Principe Records œuvre à dresser un portrait dynamique et créatif de la nouvelle vague de musique contemporaine luso-africaine du Portugal. Nídia, qui a déjà sorti quatre albums sur le label, est un pilier de cette scène. Sur 95 MINDJERES, son approche unique de la batida rend hommage au rôle décisif des femmes combattantes pour la liberté dans la lutte du PAIGC pour l’indépendance de la Guinée-Bissau contre la domination coloniale portugaise dans les années 1960 et 1970, notamment grâce à l’entraînement militaire et à la sensibilisation politique d’un groupe de 95 femmes. Cet hommage est développé sous forme de morceaux rapides au groove entraînant, entremêlant séquences de percussions et mélodies minimalistes. Une preuve de plus que le dancefloor peut être un espace politique.

Écoutez ici.

Digital Indigenous 05 : Katula

Katawa Singers

La série Digital Indigenous, produite par le label polonais 1000Hz, a pour but de présenter « des producteurs locaux qui utilisent des outils numériques rudimentaires pour créer des mélanges passionnants de musique électronique et traditionnelle, qu’elle soit pop ou d’avant-garde ». Katula, cinquième projet de cette série, présente les premiers travaux des chanteurs malawites Katawa. Fondé par Auden Nthala et deux de ses amis, bientôt rejoints par d’autres, initialement pour collecter des fonds afin de construire une église dans leur ville natale de Mzuzu, le groupe a continué d’exister et a commencé à expérimenter les boîtes à rythmes et les claviers synthétiseurs. « Nous avons appris à partir de rien, par des essais et des erreurs », expliquent les membres du groupe. « Nous étions également les premiers dans la région à travailler de cette manière ». Une magnifique harmonisation de voix gospel, de rythmes locaux (malipenga, ingoma, kamchoma) et d’arrangements électroniques complexes (pourtant créés par des équipements techniques simples), Katula est le deuxième album du groupe. 

Écoutez ici.

Source of Denial

Nihiloxica

Fruit du télescopage réussi entre des percussionnistes ougandais du Nilotika Cultural Ensemble et deux jeunes producers de Leeds — fan de Refused et d’Aphex Twin, le groupe polyrythmique Nihiloxica est en train d’épingler Kampala sur la carte des villes africaines qui bouillonnent fort. Sur Source of Denial, leur deuxième LP, le groupe brouille encore plus les lignes entre techno et tradition, fusionnant les tambours ngoma du Buganda avec de lourdes sonorités de club pour imposer une atmosphère apocalyptique et dystopique. La démarche est bel et bien volontaire : l’album est en effet une réaction aux récentes politiques d’immigration hostile et de liberté de circulation mises en œuvre au Royaume-Uni. « Nous voulions créer l’impression d’être dans l’interminable enfer bureaucratique d’une tentative de voyage vers un pays étranger qui se considère supérieur à celui d’où l’on vient. […] Cette arrogance est insupportable. […] Malgré de graves lacunes humanitaires, l’Ouganda accepte un nombre de réfugiés parmi les plus élevés au monde. Pendant ce temps, le Royaume-Uni essaie de les renvoyer au Rwanda. Tout est dit. » – Nihiloxica

Écoutez ici.

EZIOKWU

ODUMODUBLVCK

Au Nigeria, le titre de rookie de l’année revient sans doute au rappeur ODUMODUBLVCK, originaire de Lagos. Ayant fait monter la température tout au long de l’année avec des tubes désormais certifiés tels que « Declan Rice », « Picanto » ou « Dog Eat Dog », l’artiste a construit sa popularité sur des morceaux de rap pidgin sans compromis et des paroles chargées de double sens, accompagnées d’une esthétique Igbo nigériane forte et assumée. EZIOKWU, qui se traduit par « vérité », est un véritable tour de force hip-hop, dans lequel le rappeur évoque son récent succès et son changement complet de statut. Avec un casting impressionnant réunissant les meilleurs artistes rap, afrobeats et alternatifs d’Afrique de l’Ouest (PsychoYP, Teezee, Bella Shmurda, Fireboy DML, Amaarae, Cruel Santino…), cette mixtape confirme que malgré l’explosion de l’afropop, le rap nigérian n’a pas fini de faire parler de lui.

Écoutez ici.

Sonho Azul

Vanyfox

Si Vanyfox était encore un nom underground il y a trois ans, ses productions sont aujourd’hui incontournables dans toute soirée digne de ce nom orientée afro-électronique. L’artiste luso-angolais est à l’avant-garde du mouvement batida de Lisbonne, et semble toujours avoir une longueur d’avance en termes de sons, de rythmes et d’énergie. Sonho Azul (« rêves bleus »), son nouvel EP, nous emmène dans une escapade fiévreuse et rêveuse, sombre et urgente, mais résolument orientée vers la fête. Sorti sur le label et collectif événementiel canadien Moonshine, connu pour son goût irréprochable en matière de musique électronique new age continentale et diasporique, le projet crée un lien entre l’Afrique lusophone, l’Amérique du Nord et, de plus en plus, l’Europe occidentale. A écouter en conduisant la nuit, fenêtre ouverte, ou sur le dancefloor d’un club underground.

Écoutez ici.

Emeka Must Shine

Blaqbonez

Depuis ses débuts, Blaqbonez a habitué ses auditeurs à des couplets moqueurs, des titres ironique et une attitude provocatrice constante dans ses apparitions. Son nouvel album Emeka Must Shine s’inscrit toujours dans cette lignée : le single « Like Ice Spice », qui a connu un succès immédiat au Nigéria, est un parfait exemple de la vivacité d’esprit du rappeur. Cependant, ce nouveau projet semble également révéler quelque chose de plus profond du caractère de l’artiste, que ce soit par la pochette, plus simple qu’à l’accoutumée, ou par les récentes déclarations de l’artiste : « J’ai voulu créer quelque chose qui ne célèbre pas seulement mon parcours personnel, mais qui montre aussi l’immense talent et le potentiel du hip-hop nigérian. Cet album témoigne des capacités, de la résilience et de la créativité de notre industrie musicale ». Dans l’ensemble, Blaqbonez s’oriente vers une direction beaucoup plus décontractée, troquant les vibrations enflammées de sa trap habituelle pour des sonorités groovy et calmes, orientées vers l’afrobeats. « Bad Till Eternity », en featuring avec Zlatan, rend hommage à MohBad, récemment décédé.

Écoutez ici.

To Say Goodbye

Poté

« Il s’agit d’un projet basé sur l’éphémère », écrit Poté à propos de son nouveau projet. « La reconnaissance du fait que rien n’est éternel. C’est pourquoi j’ai voulu écrire un projet qui me représente, comme s’il s’agissait de mon dernier. Un projet qui ne craint pas l’honnêteté en ce qui concerne l’amour, la perte, la peur et la joie. Un projet qui n’essaie pas de se cacher derrière des couches, un projet d’une vulnérabilité et d’une ouverture authentiques ». Né à Sainte-Lucie puis installé au Royaume-Uni, Poté a commencé sa carrière principalement dans la musique club avant de se lancer dans l’écriture de chansons. To Say Goodbye fusionne toutes ces influences : alors que les six titres ont tous une touche folk dans les paroles et les mélodies, les refrains et les couplets sont toujours délicatement accompagnés par des rythmes électroniques précis et multicouches. Des vibrations club électrisantes de « Why Don’t You Call » au r&b suave de « Where Water Meets The Sky », l’EP est un témoignage touchant des sentiments du moment de l’artiste.

Écoutez ici.

Chargement
Confirmé
Chargement
Confirmé