fbpx → Passer directement au contenu principal
The Pan African Music Magazine
©2023 PAM Magazine - Design par Trafik - Site par Moonshine - Tous droits réservés. IDOL MEDIA, une division du groupe IDOL.
Le lien a été copié
Le lien n'a pas pu être copié.
Abidjan, ça dort pas la nuit
Crédit photo : Camille Millerand

Abidjan, ça dort pas la nuit

En trois épisodes, PAM vous propose un voyage dans le monde de la nuit abidjanaise. Des maquis aux boîtes de nuit, au son du zouglou, du coupé-décalé ou du rap ivoire, Léo Montaz (texte) et Camille Millerand (photos) sont partis à la rencontre de ceux qui ne dorment pas et font la vie, la nuit.

« La nuit c’est la nuit, tous les chats sont gris » chantait le fameux groupe de zouglou Espoir 2000 dans son tube « Abidjan Farot » en 2006. La Côte d’Ivoire était en crise, coupée en deux, mais les ambianceurs résistaient aux couvre-feux, aux tensions, et compensaient par la fête les méfaits de la tempête politique qui avait fait tomber le pays dans une puissante dépression. Les maquis et les boîtes de nuit seront le cœur de cette résilience, au point de voir la nuit accoucher de nouvelles tendances. C’est ainsi que le coupé-décalé s’est imposé avec ses atalakus, ses DJ, ses danseurs et ses jetés d’argent, au point d’éclipser le zouglou croyait-on, jusqu’à ce que ce dernier ne profite du vent des ambianceurs pour se réinstaller dans les maquis, en live et plus vivant que jamais. Le rap ivoire et sa dernière tendance, le maïmouna, en sont aujourd’hui aussi les héritiers. Car c’est bien dans ces maquis, et aussi dans les boîtes de nuit, que continue de se forger la culture populaire d’Abidjan et par contagion, de tout un pays.
C’est autour de ces lieux que s’est développée toute une économie, certes informelle, qui fait vivre non seulement les artistes mais aussi quantité de restaurateurs de rue, vendeurs de mouchoirs et de cigarettes, gardiens de parkings et marchands à la sauvette. C’est bien dans ces endroits de sociabilité que bat le coeur de la nuit. Et tant pis pour ceux qui dorment. Léo Montaz, anthropologue et son camarade photographe Camille Millerand, eux, n’ont pas beaucoup dormi. Pour PAM, ils vous emmènent en voyage (en 3 épisodes) dans ces lieux de vie, ces lieux de nuit, à la rencontre de ceux qui les font, dans les beaux et les bas quartiers, avec des vieux pères et des jeunes premiers, des danseurs acrobates et des mamans qui se battent pour gagner leur pain… un tableau multigénérationnel et multicolore, dans la lumière des phares ou des stroboscopes, arrosé de musique, de bière, et parfois de champagne. Leurs nuits sont-elles plus belles que leurs jours ? Peut-être… mais de toute façon, comme le disait la chanson, « tôt ou tard, le jour va se lever ».