Al-Qasar – grosse sensation de la scène garage oriental – vient de sortir Miraj, un sept titres bouillant mis en boîte par l’ingé son de Motörhead et de Red Fang.
Binôme hors-frontière né de l’association entre Jawad El Garouge – gembriste originaire d’Essaouira – et du rocker franco-américain Thomas Attar Bellier, le duo Al-Qasar chante en arabe, fait claquer la darbouka et télescope oud, riffs de garage et pédales fuzz.Baptisé Miraj, leur nouveau projet à pris corps entre Los Angeles, Paris et Le Caire : l’occasion pour Thomas de se frotter au Zār, un rituel thérapeutique par la transe percussive (proche du Gnawa marocain, du Diwan algérien ou du Stambali tunisien). À ces sessions cairotes s’ajoutent également la participation du jeune prodige égyptien Mohamed Abozekry, les percussion d’Amar Chaoui (Gnawa Diffusion) ou le célèbre oud électrique de Mehdi Haddab, leader charismatique de Speed Caravan.
Avec ses grosses batteries et ses amplis de rockers, ce EP groove diablement : on pense pêle-mêle à Hard Rock from the Middle East de The Devil’s Anvil, ainsi qu’à toute la scène Pop psyché orientale qui fleurissait durant les seventies, en Turquie ou en Iran.
Côté production, le nouvel opus d’Al-Qasar n’a rien d’un mirage : après Paris où il a finalisé les arrangements dans son propre studio, Thomas Attar Bellier a fait partir l’album à Nashville, immense capitale de la country, du blues et du rock. C’est là-bas, au cœur du Tennessee, que les sept titres ont pris toute leur épaisseur, sous le mixage expert de Chris Rakestraw –, dont Thomas fut le stagiaire à ses débuts dans la musique –, redoutable technicien qui a déjà croisé le fer en studio aux côtés de Red Fang, Megadeth ou Motörhead.
Al-Qasar, nouvel EP Miraj, juin 2020.