La chanteuse d’origine catalane Bad Gyal vient de sortir un nouvel EP taillé pour le dancefloor, sobrement intitulé « Warm Up ». Dans ce projet où se côtoient avec succès dancehall, reggaeton et afrobeats, le Nigérian Rema fait une apparition remarquée.
Son troisième EP paraît trois ans après son précédent opus Worldwide Angel qui l’avait hissée au sommet de la célébrité en Espagne. Entre temps elle nous avait gratifié de featurings de haut niveau avec des pointures du dancehall jamaïcain telles que Busy Signal, Kafu Banton et Govana. Warm Up est son premier long format depuis qu’elle a signé chez Interscope Records, label hébergeant, entre autres artistes réputés, Billie Eilish. Dans ce nouvel exercice, Alba Farelo de son vrai nom, continue son ascension internationale en s’entourant d’invités prestigieux. La liste est longue et fait tourner la tête : El Guincho (producteur du morceau « Con Altura » de Rosalia et J Balvin), Juanka (figure montante du reggaeton porto ricain), Khea (jeune prodige du latin trap made in Argentina), Rauw Alejandro (acteur immanquable du paysage pop-reggaeton) et enfin le Nigérian Rema.
Dans la continuation de ses précédents EP, la rappeuse espagnole infuse ses bangers de dancehall jamaïcain, de reggaeton 2.0, d’afrobeats et saupoudre le tout d’autotune. Pour ce long format elle a su s’entourer de la fine fleur des producteurs : Scott Storch (« Still D.R.E. » de Dr. Dre), et Nely El Arma Secreta (Daddy Yankee) sont quelques noms célèbres qui apportent une grande qualité de production et des beats d’une efficacité redoutable. Dans ses textes, la queen Bad Gyal aborde fièrement son indépendance, son succès, l’argent, le sexe et l’amour. Les thématiques féministes chantées font mouche. Nous sommes ainsi en présence de huit morceaux incandescents qui feront danser pas mal de monde entre Barcelone et Lagos en passant par San Juan, la capitale de Porto Rico.
Attardons nous un instant sur ce banger intitulé « 44 » où Bad Gyal invite Rema pour une interprétation tout en douceur. Le jeune rappeur nigérian de vingt ans, dont la chanson « Iron Man » tournait en boucle sur la playlist de Barack Obama lors de l’été 2019, apporte sa voix suave pour un mélange afro-latin ultra efficace. Le riff de guitare qui nous accompagne tout au long du morceau tisse le lien entre perreo et afro-pop. Le morceau est produit par Supa Dups et Izzy Beats. Le premier a travaillé avec des artistes de renom tels que Bruno Mars, Mary J. Blige ou bien Rihanna… autant dire que l’attention portée à la qualité de la production est grande. En ce qui concerne la thématique abordée durant ces 3:05 minutes, nous sommes dans une romance sulfureuse entre ces deux jeunes artistes où Bad Gyal chante en espagnol et Rema s’essaye au spanglish. Le titre de la chanson fait référence au modèle de cartouche qu’ils sont disposés à utiliser par jalousie et autant vous dire que ce track atteint sa cible en plein cœur.
Écoutez Bad Gyal et Rema dans notre playlist One Dance sur Spotify et Deezer.