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The Pan African Music Magazine
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Venezonix électrise les rythmes afro‑vénézuéliens

Musicien vénézuélien exilé à Miami, Venezonix donne un coup de fouet à la musique afro-vénézuélienne sur un premier EP prometteur intitulé La Que Es. Interview.

C’est indéniable, la musique afro-latine est devenue un puit d’influences sans fond pour les producteurs de musique électronique en quête de racines. Originaire de Caracas et installé à Miami depuis 20 ans, Venezonix rejoint ce mouvement pour proposer une redoutable fusion entre beats futuristes et instruments traditionnels, s’imposant d’emblée comme un producteur à suivre de près. Membre fondateur du groupe Elastic Bond, Andres Ponce a laissé un instant sa soul psychédélique de côté pour commencer à collectionner toute la musique qui lui tombait sous la main, nourrie de près ou de loin par les influences afro-vénézuéliennes. Conséquence directe de cette passion, le percussionniste délivre cet EP de sept titres qui exploitent la richesse de son héritage africain et indigène en leur donnant à la fois du relief, de la profondeur et une place dans les clubs par le biais des machines. PAM a voulu en savoir plus sur ce producteur inspiré qui a sans doute beaucoup à offrir.

Venezonix ft. Betsayda Machado y La Parranda El Clavo – La Que Es

Quelle est ton background musical et d’où viennent ces influences afro-vénézuéliennes ?

La musique folklorique vénézuélienne d’influence africaine est arrivée dans ma vie à l’orgine de manière indirecte, à travers les disques que mes parents jouaient à la maison à Caracas. Enfant, j’ai également participé à des spectacles d’école où nous recréions des danses vénézuéliennes traditionnelles d’influence afro comme Los Chimichimitos ou El Pájaro Guarandol. Le lycée où j’ai obtenu mon diplôme était axé sur l’enseignement de la musique classique, mais il y avait aussi un cours du soir sur les percussions traditionnelles vénézuéliennes, que j’ai suivi pendant deux ans. Puis, pendant mon adolescence, j’ai joué de la batterie dans des groupes de rock, pour ensuite étudier l’ingénierie du son. Après avoir déménagé à Miami, l’un de mes tout premiers concerts en tant que musicien s’est avéré être avec un groupe d’excellents percussionnistes vénézuéliens de l’état d’Aragua qui jouaient des tambours. Nous sommes restés en contact au fil des années pendant que je développais Elastic Bond et jouais des concerts avec d’autres groupes.

A quel moment as-tu décidé de lancer ce side-project ?

À un moment donné, il y a quelques années, la cadence des rythmes vénézuéliens commença à me manquer et je me suis laissé aspirer par Internet pour y écouter tout enregistrement afro-vénézuélien disponible que je pouvais trouver. J’ai commencé à collectionner des vinyles et des fichiers, puis à expérimenter avec mon équipement de home studio, et inviter mes amis percussionnistes à enregistrer des tambours cumaco et d’autres éléments percussifs.

De plus en plus de producteurs électroniques proposent des sons afro-colombiens, afro-péruviens ou afro-vénézuéliens. A ton avis, pourquoi la musique afro-latine a-t-elle tant à offrir à la scène électronique ?

Je pense qu’il existe un désir collectif, un mouvement en Amérique latine pour réclamer et en apprendre davantage sur notre patrimoine culturel indigène et africain dans la musique et d’autres formes d’art. C’est très inspirant pour moi. Il y a une richesse, une authenticité et une originalité dans la musique afro-latine qui a beaucoup à offrir aux mélomanes, en particulier sur la scène électronique. Il y a une énergie tribale et hypnotique naturellement associée aux rythmes africains qui se marie très bien avec les textures électroniques et la culture dance. D’un point de vue musical, les producteurs afro-latins apportent plus de syncope aux rythmes et utilisent les sons folkloriques latins traditionnels de manière nouvelle et intelligente. Cela a enrichi la scène électronique et le paysage musical en général.

Tu vis à Miami depuis maintenant 20 ans. Quels types d’influences y as-tu absorbé et comment les mêles-tu à celles de ton héritage culturel ?

En effet, nous avons déménagé ici en 2001. Miami est un melting-pot de gens de divers pays et cela m’a beaucoup influencé personnellement et musicalement. En tant que musicien, j’ai eu la chance de jouer avec différents types de groupes jouant de la cumbia, du reggae, de la musique haïtienne et d’autres styles de musique. Avec Elastic Bond, nous avons exploré de nombreux chemins musicaux et collaboré avec de grands musiciens du monde entier ; par exemple, nous avons incorporé le balafon dans notre dernier album Honey Bun (dans le morceau « Cimarron »). L’influence caribéenne et latine est également très forte ici à Miami. En même temps, il y a une importante scène électronique, à la fois grand public avec l’Ultra Festival, les grands clubs, etc. mais aussi une version beaucoup plus underground et intéressante menée par de plus petits labels et artistes. Il y a aussi une scène soul et hip-hop locale vraiment cool. Le fait d’avoir vécu ici pendant toutes ces années a considérablement élargi mon horizon en tant que personne et artiste. C’est cet esprit multiculturel et ouvert d’esprit de Miami qui a façonné ma vision du monde et m’a aidé à créer la musique de Venezonix avec moins de restrictions.

Comment trouves-tu le bon équilibre entre l’électronique et les instruments traditionnels ?

Ça dépend, je me laisse porter par le flow et ce qui sonne bien en conservant simplement une ouverture d’esprit. Pour moi, il est vraiment important d’honorer les rythmes afro vénézuéliens et de les laisser dicter ce que font les autres éléments et arrangements électroniques, plutôt que de les forcer à adopter des formules de production électroniques plus strictes, basées sur des grilles. Mon objectif était que l’on puisse ressentir les cadences rythmiques d’origine même si parfois, seuls des éléments électroniques sont utilisés. J’adore enregistrer des percussions traditionnelles, des voix et des éléments plus organiques aussi, et j’ai l’intention d’en incorporer encore plus dans les futurs disques de Venezonix.

Quelle est l’histoire du clip de « La Que Es » ?

Le clip a été conçu et réalisé par mon amie Joy Castañeda, soutenue par une équipe très talentueuse d’immigrants vénézuéliens ici en ville. J’ai apporté quelques idées pour amener des éléments de technologie visuelle comme la boîte à rythmes et mes yeux de robot bionique qui contrastent avec le tambour cumaco organique et la fille, comme dans la musique de Venezonix. Il y a une influence un peu afro futuriste. IL y a aussi des symboles dans la vidéo, comme la fille coincée, incapable de bouger, pour représenter le besoin de redevenir plus présent et moins obsédé par la technologie. Lentement, elle se libère et le mouvement et la couleur apparaissent dans sa vie, inspirés par la musique. La peinture représente la liberté et l’expression de soi basées sur la vision originale de Joy. La chanson présente les incroyables Betsayda Machado et Parranda el Clavo au chant et à la batterie, que nous avons enregistrés en studio ici à Miami. Curieusement, j’avais commencé à produire le rythme instrumental de la chanson en m’inspirant de la musique de Betsayda, donc c’était merveilleux qu’ils aient aimé l’idée de collaborer sur l’album.

L’EP est disponible depuis le 5 février 2021. Commandez-le ici.

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