Génie du sample et touche-à-tout curieux, Nicolas Repac est de retour avec « Kama Twist Dada » : un nouveau titre au groove entêtant composé grâce aux musiques collectées par l’ethnomusicologue Charles Duvelle dans le monde entier.
C’est d’abord ma rencontre avec le sampleur qui m’a fait découvrir des mondes insoupçonnés. On peut traverser toutes les époques, tous les continents, marier la musique africaine à la musique classique, on peut tout imaginer !” s’enthousiasme Nicolas Repac, qui travaille librement le son depuis les années 90 comme autant de possibilités de créer de nouveaux langages musicaux. Après le jazz de Swing Swing en 2004, le compositeur multi-instrumentiste français revisitait par l’électronique de vieux enregistrements de blues, d’Alan Lomax notamment, dans Black Box en 2012. Dans le prolongement de cette démarche rétro-futuriste, Nicolas Repac est aujourd’hui de retour avec l’entraînant « Kama Twist Dada », premier extrait de Dancestral, un nouvel EP attendu pour le 10 juillet prochain sur le label No Format.
En 2015, Nicolas Repac a la chance de rencontrer l’ethnomusicologue de terrain Charles Duvelle, co-fondateur avec Pierre Schaeffer du label discographique Ocora Radio France puis de la collection Prophet, une malle aux trésors consacrée au field recording de musiques du monde entier dont la quête a débuté dans les années 60. Deux ans avant sa disparition, l’explorateur autorise Nicolas Repac à puiser librement dans son catalogue pour créer une nouvelle œuvre à partir de cette biodiversité de sons exceptionnelle.
“J’aurais adoré explorer le monde avec un Nagra, un micro, pour rencontrer des humains de l’autre bout du monde et les enregistrer. J’ai beaucoup d’admiration pour ces aventuriers du son tels qu’Alan Lomax et Charles Duvelle” confie Nicolas Repac depuis son studio sur les hauteurs de Montmartre. Avec plus d’une cinquantaine d’essais et cinq ans de travail d’orfèvre, Nicolas Repac a patiemment composé ce nouveau voyage aussi immobile qu’universaliste, mêlant percussions traditionnelles du Bénin, arc à bouche pygmée, vièle à tête de cheval mongol, violon subsaharien, extraits d’opéras et synthétiseurs. À l’image du groove composite de « Kama Twist Dada », certains morceaux contiennent jusqu’à soixante samples différents, une symphonie entrelacée au gré de la poétique très intuitive du compositeur. “Je vais là où les samples me mènent” explique-t-il. “Je ne me suis rien interdit : en même temps chez No Format, comment ne pas se sentir libre ?!”