Deux nouvelles sorties qui rapprochent un peu plus la scène trap cairote du sommet du Game international.
Profitant du confinement, le jeune trappiste Abo El Anwar a lâché en ligne, depuis une poignée de semaines, EL Karta et Faqret El Sa7el. Deux nouveaux EPs qui, depuis leur sorties, agitent les plates-formes ainsi que le Game international. Énorme flow – faussement nonchalant –, pack d’ad-libs importés tout droit de Georgie, basses obsédantes pour productions poisseuses… Il faut écouter un track comme « Ghalba » – la dernière piste tirée de « Faqret El Sa7el » – pour comprendre le niveau actuel de la scène trap au Caire.
Au tournant des années 2000, l’Égypte, sous l’emprise d’une vaste culture numérique globalisée, s’ouvre au Hip-hop, avec des formations comme Arabian Knights ou le très lowrider Mr. Kordy. Cette dynamique qui va être amplifiée au moment du Printemps arabe et de la chute de Moubarak avec le mahraganat (“festival” en arabe), un déluge de beats effrénés et de paroles incendiaires, qui vont devenir la caisse de résonance d’une génération populaire, délaissée depuis toujours. Dernière vague musicale à s’abattre sur le Caire, la trap égyptienne, qui cristallise aujourd’hui tous ces mouvements et toutes ces aspirations.
Même privé de son leader – le Trap God Marwan Pablo, qui s’est récemment retiré de la musique au profit de la religion – les trappers égyptiens ne peuvent désormais plus être passés sous silence. Avec Wegz, et ses nappes poisseuses à la Young Dolph, le travail d’un pionnier comme Abyusif ou le flow d’un Abo el Anwar, 21 piges au compteur rappelons-le, dans lequel les fans de Peewee Longway se retrouveront à 200 %.
Abo El Anwar, nouveaux EPs Faqret El Sa7el et EL karta (Digital Sound, R Productions).
