Orchestre pluriculturel installé à Tel-Aviv, El Khat revisite le répertoire folk du Yémen avec cette particularité d’utiliser des instruments uniques fabriqués par le chanteur et charpentier Eyal El Wahab.
El Khat est un quatuor israélien composé de musiciens originaires d’Irak, de Pologne, du Maroc ou du Yémen. Ils annoncent aujourd’hui un premier album atypique, à la fois fruit de cette connexion pluriculturelle qui les rassemble, et inspiré du travail entrepris par le leader Eyal El Wahab, à la recherche de ses racines depuis 2017. Ancien violoncelliste dans le Jerusalem Andalucian Orchestra, le chanteur émigré depuis son enfance s’approprie les paroles et mélodies du répertoire folk de son pays d’accueil pour les enrober d’influences jazz, dabke folk ou même pop internationale, dans un mélange euphorisant appelant à la transe. Menant la vie peu évidente d’un juif yéménite vivant à Tel-Aviv, Eyal apprend l’arabe et les basiques du métier de charpentier pour fabriquer les instruments qui serviront à l’élaboration de l’album Saadia Jefferson. En plus d’instruments modernes tels que guitares, trompettes et séquenceurs, le quartet ajoute cette singularité percussive à son identité, utilisant des instruments réalisés à partir de bidons d’essence, boîtes de conserve, roues de vélos ou bols en acier, une combinaison sonore invoquant les rythmes nord-africains. Sur fond de situation géopolitique très sérieuse -le Yémen subissant une terrible guerre civile depuis 2014- El Khat utilise sa méthode DIY pour rassembler les peuples autour d’une musique festive, parfois mélancolique, symbolisée par le Khat, cette feuille mâchée par les Israéliens, symbole de vie paisible en communauté…
L’album Saadia Jefferson – سعديا جيفيرسون sortira le 22 novembre 2019 sur Batov Records.