Après deux ans d’attente, le rappeur belgo-congolais revient avec QALF (Qui Aime Like Follow), un album complet dans lequel il reste fidèle à ses racines.
Les fans de la première heure peuvent exulter : l’album aux quatre lettres énigmatiques que Damso avait déjà annoncé en 2015 est enfin disponible. Au menu, 45’05 minutes pour 14 titres aux ambiances variées, sur lesquels l’artiste démontre une nouvelle fois son aisance technique et sa qualité d’écriture.
Toujours une part de « nwaar »
Les amateurs de l’univers sombre et brutal de Damso devraient apprécier « MEVTR », l’entrée en matière du projet, ainsi que « LIFE LIFE » ou « BXL ZOO », sa collaboration avec le rappeur belge Hamza sur une production drill, style en vogue actuellement sur la scène rap internationale.
Dans « BPM » on retrouve le côté railleur et séducteur du rappeur et « D’JA ROULÉ » apporte une teinte plus street au projet. L’egotrip et la performance pure sont donc présents au fil de QALF, mais on ne peut s’empêcher de noter une évolution par rapport aux précédents opus.
« Évidemment que j’suis pas le même qu’hier »
Si les thématiques chères à Dems (son surnom) sont toujours présentes, il les aborde dans QALF de façon plus apaisée, laissant apparaître un être sensible qui se laisse la possibilité d’aimer dans « 911 », bien que ses relations soient imparfaites et ses sentiments maladroits comme en témoignent «SENTIMENTAL » et « CŒUR EN MIETTES », dans lequel il invite l’artiste belgo-congolaise Lous and the Yakuza.
Sa famille occupe également une place prépondérante dans le disque. Il se livre notamment sur sa relation avec sa mère et la maladie à laquelle elle a dû faire face dans une déclaration d’amour poignante sur « ROSE MARTHE’S LOVE ». Son fils, Lior, apparaît dans le sublime « DEUX TOILES DE MER » dans lequel le rappeur évoque sa crainte de ne pas être suffisamment présent pour lui : « Pourri d’seum, j’vois mon fils rarement / Studio, tournée, père absent ».
L’Afrique à l’honneur
Comme dans les précédents projets, le rappeur né à Kinshasa, William Kalubi de son vrai nom, fait la part belle à ses racines. Dans le titre « POUR L’ARGENT », il chante en lingala et évoque le contexte politique de son pays d’origine qu’il avait dû quitter à l’âge de huit ans avec ses parents, lors de la deuxième guerre du Congo. Il déclare notamment : « Mwana mbóka, jamais dans les sentiments, ba yuma, ba vagabonds / Président charlatan, bazobebisa continent, fort », que l’on peut traduire par « Enfant du pays jamais dans les sentiment, des idiots, des vagabond / Le président est un charlatan, ils détruisent le continent fort ».
Il aborde également cette thématique dans « CŒUR EN MIETTES », mais un des événements marquants de cet album est évidemment sa collaboration avec l’incontournable artiste congolais Fally Ipupa, invité sur « FAIS ÇA BIEN », un hymne à la réussite dans lequel les deux artistes alternent entre français et lingala.
Un double album en perspective ?
Au vue de l’engouement suscité par QALF et de la stratégie de communication minimaliste autour de sa sortie, les théories affluent quant à la possibilité que cet opus ne soit en fait que la première partie d’un double album. En effet, il se termine étonnamment par le morceau « INTRO » qui peut laisser à penser qu’une suite se profile.
De plus, deux pochettes indiquant des durées totales différentes ont été dévoilées. Morceau bonus dans la version physique ou deuxième partie d’album ? Rendez-vous le 25 septembre prochain, pour en avoir le cœur net.
En attendant, l’album QALF est disponible sur toutes les plateformes.