Anciennement affilié au CB4 Gang de Moro, Lbenj poursuit sa carrière sous la bannière du Royalty 4ever avec son producteur et réalisateur fétiches, Karim Loukili et Hamza Aaribi, en publiant son sixième clip depuis le début de l’année, « Allo Baba ».
Originaire de Casablanca, à partir de 2016, Lbenj prend de l’ampleur dans le rap avec son morceau dansant façon Jul, « T-Max ». Cet ancien passionné de vitesse se met à écrire et représenter les difficultés de sa génération au micro, après un grave accident de moto l’ayant rendu impotent six mois.
Sur un beat boom bap marié aux charlest et basses 808 glitchées de la trap, Lbenj revient sur son parcours dans un texte adressé à son père. De son enfance exempte de frustration, malgré des parents dans le besoin, à son basculement dans la délinquance et ses démêlés avec la justice, celui qui a perdu sa mère assez jeune raconte ses tourments quotidiens et demande pardon à son paternel.
Le morceau produit par Karim Loukili prend une nouvelle tournure, durant sa seconde partie, grâce à une variation de batterie jouant des percussions arabes. La mélodie de piano, tantôt synthétique tantôt organique, qui parcourt le morceau, offre une transition ultra-fluide entre un boom bap 2.0 et une rythmique plus entraînante.
Fin technicien, Lbenj colle à l’instrumentale avec des couplets portés par un flow incisif, entrecoupés d’un refrain aérien et mélancolique. Pour mettre en image ce titre introspectif, Hamza Aaribi a choisi de filmer le rappeur marocain à travers une déambulation nocturne et véhiculée. Tout en intégrant les images d’un père très modeste et garagiste qui reçoit le coup de fil d’un fils devenu plein aux as sans travail légal. Résumant un paradoxe contemporain où l’appât du gain que fait miroiter la vie de rue à une partie de sa génération, cherchant à s’élever avec sa famille, se heurte aux ambitions plus humbles de leurs aînés.
