Cachée au fond du Parc de Champagne, site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, La Magnifique Society présente chaque année près de quarante artistes répartis sur 3 scènes, des espaces d’échanges et de partages entre festivaliers. Un festival a taille humaine dans un lieu unique où règne une ambiance chaleureuse. Pour sa 6ème édition, qui se déroulait les 23, 24 & 25 juin 2023, le festival a invité des artistes francophones majeurs tels qu’Aya Nakamura et Angèle, tout en faisant un pas vers la sphère musicale africaine avec les programmations de Lova Lova, Kabeaushé et la superstar de l’afrobeats Rema.
Invité par les organisateurs du festival, PAM a pris les rênes de la scène club du festival – la Royal Garden – en invitant l’Ougandaise DJ Decay et le duo mère-fille tanzanien Queen Asher et Rehema Tajiri. Un set 100% féminin mêlant les vibrations trap, dancehall et afro-électro de DJ Decay et les rythmes singeli frénétiques.
Le singeli, descendant du taraab tanzanien, est un son ultra-rapide, tapissé de claviers, véritable bande son des quartiers de Dar es Salaam. Le phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur et domine à présent les ondes, les dancefloors, les blockparties et les festivals en Tanzanie
À ce genre musical dominé par les hommes, la productrice et DJ Queen Asher et la chanteuse Rehema Tajiri apportent une nouvelle saveur, à la fois dans leur pays et à l’international.
À l’échelle locale, le singeli a eu la réputation d’être une musique de voyous. On associe vite les fumeurs d’herbe et les manieurs de couteaux à ses rythmes chaotiques et ses cadences effrénées. « J’ai voulu changer cette image », explique Rehema Tajiri. « Mes paroles parlent surtout du bonheur et de la vie en général ».
D’abord danseuse de musique congolaise et musicienne, malgré son âge, Rehema n’a en effet pas résisté au phénomène. Elle profite de ses années d’expérience pour « éduquer les jeunes à mieux vivre », alors même que le genre s’invite sur les scènes du monde entier. Asher, qui produit ses propres beats et mixe en direct sur scène, assume une responsabilité différente en tant que femme. « Je donne une autre ambiance au singeli, pleine d’énergie féminine et de confiance », explique-t-elle. « Tout le monde a sa propre magie, et j’ai voulu essayer de trouver la mienne. »
Plus que des partenaires, au-delà de leur relation mère-fille, Asher et Rehema sont avant tout des amies. Dans le documentaire, on les voit dormir l’une sur l’épaule de l’autre pendant le trajet de bus depuis Paris, rencontrer la star nigériane Rema juste après son concert, ou encore se couvrir de paillettes – au mini village d’ateliers du festival – avant d’enflammer le dancefloor de la Royal Garden. Rehema le proclame fièrement : « Nous sommes les reines du singeli ».
Venez découvrir Queen Asher & Rehema Tajiri le 14 et 15 octobre à La Mazette (Paris 12) Un évènement en collaboration avec Nyege Nyege. Billetterie ici