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The Pan African Music Magazine
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Lee Fields : la vie au temps du coronavirus

Alors qu’il est confiné chez lui avec sa famille, le soul man Lee Fields nous raconte son quotidien et sa vision de la crise actuelle. 

C’est de l’amour, de l’humanité et de la foi… qu’il chante avec passion depuis plus de 50 ans. Avec une vingtaine d’albums sur treize labels différents et d’innombrables chansons à son actif, celui qu’on appelle “The Little James Brown”, électrisait les foules il y a encore quelques semaines. PAM l’a contacté via Facetime, et c’est avec la positivité, la sagesse et la gentillesse qu’on lui prête (à raison) qu’il s’est confié. 

Comment vas-tu ?

Je vais bien. Je n’ai jamais rien vécu de tel. C’est étrange que le monde entier se soit arrêté, mais c’est très important d’obéir et d’écouter les conseils des scientifiques et des autorités. 

Es-tu en famille ? 

Oui je suis avec ma famille. Tiens, voici ma petite fille qui arrive. Viens bébé, dis bonjour. Il y a mon chien aussi. Viens Houdini ! Quelqu’un veut te voir. Il te fait coucou. (Rires) Je m’occupe de ma famille, c’est très important pour moi. 

Que fais-tu de tes journées ?

J’ai un petit studio dans mon garage. J’y fais de la musique, seul. Je suis dans l’introspection, je cherche de quoi nourrir mon écriture dans mon quotidien actuel. J’essaye d’écrire des chansons qui auront un sens, qui seront conséquentes pour les gens, mais qui leur plairont aussi. Des compositions vraies et authentiques. Je veux écrire des paroles bienfaisantes et joyeuses, faire de la bonne musique pour des gens bons. C’est un peu mon échappatoire. Pendant que j’y travaille, je suis ailleurs. Il m’arrive même de perdre un peu mes repères spatio-temporels. Ça passe vite, surtout quand j’y mets toutes mes tripes. Lorsque je m’arrête, je reviens à la réalité. 

Ça doit faire longtemps que tu n’as pas vu ton groupe « The Expressions » ? 

Le dernier concert que nous avons joué était à Washington D.C. C’était il y a 4 semaines déjà. On avait encore une vingtaine de dates à jouer : à New York, en Caroline du Nord, en Espagne… Toutes ont été annulées. Ce n’est pas plus mal, ça fait du bien aussi d’avoir du temps pour soi et sa famille et de faire une pause.  

Qu’écoutes-tu en ce moment ? 

J’écoute un peu des Beatles, de blues (Muddy Waters, Harlan Wolf), de rock’n’roll (Chuck Berry surtout), de pop (Tom Petty), d’Eliott Smith, de Bob Marley et même de dance parfois comme Bob Sinclar. Tout ça me rend joyeux.

Que penses-tu de ce qu’il se passe ?

Je pense que ça nous permet de mesurer l’importance des moments les plus insignifiants et les plus simples. J’étais dans mon jardin l’autre jour et je me suis rendu compte que cela faisait longtemps que je n’avais pas regardé les fleurs. J’avais oublié à quel point c’est beau une fleur. J’ai appelé ma femme, lui ai dit de la regarder aussi pour partager ce moment ensemble. Cette situation me fait apprécier ces petites choses auxquelles je ne prêtais plus attention. J’espère qu’elle a cet effet sur tout le monde. Peut-être qu’il nous fallait ça pour nous réveiller. Je crois que Dieu est en contrôle, que tout ce qui nous arrive est son œuvre. Ce temps lent est là pour une raison. Voir ses amis, ses parents, le monde tels qu’ils sont : précieux. Car c’est un beau monde que nous avons là. Pour ceux qui sont touchés, je prie pour qu’un remède soit enfin trouvé. Des fois les chiffres me donnent envie de pleurer alors je me mets à genoux et je prie. Je pense que nous avons besoin de croire, que la foi est la clé dans un moment tel que celui-ci. La puissance supérieure est la même pour tous, peu importe la religion, peu importe le nom qu’on lui donne. Je suis très optimiste. Il le faut. C’est sur cet optimisme et nos rêves que le futur se construit. C’est maintenant que les rêves sont les plus importants. 

Comment vois-tu l’après ?

Nous sommes tous dans le même bateau. Ce qui nous arrive nous rassemble. Je pense qu’en en sortant le monde sera meilleur, que l’on s’aimera plus. Peut-être que nous en avions besoin pour réaliser l’importance des autres. Nous rappeler que nous avons besoin d’eux. Certains ont l’impression qu’ils n’ont besoin que d’eux-mêmes. J’espère qu’ils se rendent compte que c’est faux. 

As-tu un conseil pour rester positif ? 

Heureusement que nous avons tous ces moyens de communication (Facetime, Facebook, etc.) pour rester connectés. Il faut s’en servir. Il faut être aussi heureux et créatif que possible malgré les circonstances.

Qu’en retiendras-tu ? 

Pour moi, la leçon à retenir c’est à quel point tout est fragile, à quel point tout peut changer du jour au lendemain. C’est un moment à garder en tête. Il faut se rappeler que lorsque nous avons eu l’impression que tout allait mal, ça n’allait pas si mal, finalement. On a tendance à ne pas se satisfaire de ce que l’on a, à se plaindre. C’est un bon moment pour réévaluer les situations. On pourra toujours vivre pire. Il faut le garder en tête. 

Que feras-tu en premier lorsque la situation sera meilleure ?

Lorsque tout cela sera derrière nous, je ferai des câlins à tout le monde. (Rires) 

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