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Le film The Rumba Kings débarque dans les festivals d’Europe
Dr. Nico (au premier plan) et l’African Fiesta Sukisa

Le film The Rumba Kings débarque dans les festivals d'Europe

Le film consacré à l’âge d’or de la rumba congolaise débarque en Europe pour de nouvelles avant-premières.

Article publié le 3 mai 2021, mis à jour le 9 septembre 2021.

The Rumba Kings, film documentaire signé Alan Brain qui retrace l’histoire de la rumba congolaise et sa contribution à la musique mondiale, est enfin de sortie. Enfin, presque… puisque pour l’heure, le film sera diffusé le 11 septembre simultanément dans trois festivals dont deux en Europe (Musical Écran à Bordeaux, et le Festival International du film de Bruxelles). Un rendez-vous à ne pas manquer. Car ce long métrage de près d’une heure trente est certainement celui que tous les amoureux de musique attendaient depuis longtemps. 

D’abord, parce qu’il rend hommage et justice à ce son original, né des retrouvailles entre les rythmes du Congo et ce de Cuba, après que la traite eut éparpillé les enfants d’Afrique sur les terres d’Amérique, et que leur son (cha-cha, montuno, bolero etc…) soit revenu vers sa source, comme une lettre adressée à une mère restée au pays. Le film du réalisateur péruvien Alan Brain, qui a travaillé plusieurs années durant pour l’ONU à Kinshasa, remonte le cours de cette histoire et prend le soin de nous replonger dans les années cruciales qui ont précédé l’accession du pays à l’indépendance congolaise. Car c’est bien entre les années 40 et 60, que Léopoldville — mais aussi sa jumelle Brazza — vont accoucher de la musique qui fera danser toute l’Afrique. Ainsi les débuts de la rumba s’éclairent dans le film à grand renforts d’archives qui montrent les marchés, les ngandas, les dandys photographiés par De Para, ou encore les attroupements aux carrefours pour écouter la radio. 

The Rumba Kings – Trailer

Et si la rumba, porteuse de vie, d’enthousiasme et d’espoirs, n’était que la bande son de la résistance à la colonisation qui, au Congo belge peut-être encore plus qu’ailleurs, avait repris les habits de l’esclavage ? Mieux que la bande son de la résistance, la rumba congolaise est elle-même résistance. C’est là l’un des partis pris de ce film qui a l’immense mérite de raconter cette histoire de façon savante et populaire, en faisant témoigner, et c’est ce qui lui donne toute sa valeur, les survivants de l’âge d’or du genre, en remontant jusqu’aux années cinquante. On y voit avec émotion Brazzos, qui fut des débuts de l’orchestre OK jazz mais aussi, avec Petit Pierre, de l’aventure African Jazz à Bruxelles, où naquit l’indépendance cha-cha (Brazzos est depuis décédé). The Rumba Kings donne aussi la parole à Simaro Lutumba le poète et bras droit de Franco, Guvano le pilier de l’African Fiesta National, Verckys, Papa Wemba, Manu Dibango…  la moitié de ces immenses témoins nous a quitté aujourd’hui. Mais tous figurent dans ce film choral et le lestent du poids de leur expérience, et de leur sincérité. 

Roitelet, un des doyens qui fut à la fondation de l’OK jazz en 1956 ©The Rumba Kings
Kuka Mathieu dans sa cour à Kinshasa. ©The Rumba Kings

Et côté sincérité et émotion, le film est généreux. Car on y retrouve quelques vétérans, comme Kuka Mathieu (un des anciens de l’African Jazz et de l’orchestre Vox Africa), chanter avec tout leur cœur et une voix miraculeusement intacte de vieux airs d’autrefois dans le Kinshasa d’aujourd’hui. Côté sincérité toujours, on le sent bien, le réalisateur Alan Brain est véritablement tombé amoureux de la rumba, et du Congo (mais peut-on aimer l’une sans l’autre, et vice-versa ?) Il en fallait de la patience pour retrouver toutes ces archives éparpillées, disparues… et leur redonner vie. Dans The Rumba Kings, vous verrez des archives inédites de Nico Kasanda alias « Dr. Nico » lancé dans un solo endiablé, mais aussi Franco et son art de l’impro (musicale et verbale) ou encore l’âge classique de la rumba avec le Grand Kallé, qui en fut le premier patron. Les fans de Rochereau resteront quant à eux un peu sur leur faim, mais la sortie d’un tel film mérite que les querelles de chapelle s’éteignent pour que rayonne, tout simplement, la grandeur de la rumba. Et c’est précisément ce que ce film parvient à faire. PAM lui souhaite longue vie.

Projection unique de The Rumba Kings au Cinéma UTOPIA Bordeaux en avant-première française, le samedi 11 septembre à 20h30 (événement Facebook / billetterie).

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