Le Cubain, qui vient de faire paraître un somptueux album en hommage à son île natale, est en concert à Paris, sa ville d’adoption. À ne pas manquer.
Photo : Phillip Ducap
Gagnez vos places pour le concert de Manuel Anoyvega Mora le 29 novembre au au Studio de l’Ermitage à Paris. Pour participer, envoyez votre nom et prénom à [email protected], en précisant « Mora » en objet.
Quand on est parisien, qu’on aime les musiques d’Afrique et de Caraïbe, et qu’on se rend compte qu’on ne connaissait pas un pianiste de la trempe de Manuel Anoyvega Mora, on a d’abord un peu honte. Et puis on se console en se disant « mieux vaut tard que jamais ». Cuba Cuba, son dernier disque, est d’ailleurs une très belle invitation à découvrir l’univers de ce pianiste touche à tout, natif de Matanzas, l’une des Mecques des religions afro-cubaines et donc forcément aussi, de la musique. C’est lesté de ces rythmes et chants habités qu’il poursuit ensuite des études à l’École Nationale des Arts de La Havane : ce double héritage l’a sans aucun doute rendu capable de passer de la santeria au jazz, et du classique au contemporain avec l’aisance des musiciens qui ont cette double culture, et dont Cuba comme le Brésil sont de grands pourvoyeurs. Ceux-là sont capables de jouer avec tous, et partout. Rien d’étonnant alors que des pointures telles qu’Ernesto Tito Puentes ou Azuquita y su Melao aient régulièrement fait appel à lui, qui a choisi d’élire domicile à Paris. Rien d’étonnant non plus qu’à bientôt soixante ans, dont presque vingt-cinq dans la capitale française, il se retourne sur son parcours et le résume en un disque où l’amour de sa ville natale affleure. C’est ce que laisse entendre « Veneracion a Matanzas » (adoration de Matanzas) qui ouvre l’album avec une clave et des congas qui annoncent la couleur, celle de la rumba. Mais l’originalité de ce disque, résolument cubain, est qu’il est aussi beaucoup d’autres choses à la fois. Jazz, bien sûr, mais aussi classique comme si Chopin avait décidé de s’accorder un trait de rhum avant de s’asseoir au piano (« Preludio a Matanzas »). Admirablement porté par la batterie et les percussions de ses deux compatriotes cubains (Abhraham Mansfarrol & Inor Sottolongo) comme par le saxophone et la contrebasse de deux musiciens français (Guillaume Naturel et Pierre Guillemant), ce quintet résume aussi la double identité franco-cubaine du compositeur, en même temps qu’il nous fait voyager dans les couleurs de sa vie.
Aussi, si vous ne connaissiez pas Manuel Anoyvega Mora, il est temps de vous rattraper en écoutant son disque, ou en allant le découvrir sur scène le 29 novembre prochain à Paris, au Studio de l’Ermitage. Et pour ceux qui le connaissent déjà, ils savent déjà de quoi je veux parler. À vous tous, PAM vous fait gagner des places pour ce concert parisien (voir ci-dessus).