Le jeune chanteur, étoile montante de la scène togolaise, ne cesse de faire parler de lui avec des singles plus efficaces les uns que les autres dans lesquels il oscille entre pop et rap, entre éwé, anglais et français. Du haut de ses 24 ans, l’artiste propose déjà un univers musical très marqué au sein duquel sa pop R&B se mêle à des sonorités afro qui évoquent des influences de l’afrobeats nigérian. Aussi bien à l’aise dans le chant, dans lequel il excelle, que dans le rap, le caméléon de Lomé fait de son éclectisme sa force. Alors qu’il vient de lancer le single « Cherchons l’argent » qui annonce la sortie prochaine de son EP, PAM a rencontré la première signature du label Wèrè Wèrè. Sourire timide aux lèvres, lunettes noires sur le nez, KIKO s’est rendu dans les locaux de PAM pour se prêter au jeu de l’interview. Il aura suffi de quelques secondes pour que la timidité s’envole et que son visage s’illumine en abordant son univers musical et les influences qui le traversent. Interview d’un golden boy qui ne demande qu’à s’exporter.
Dans ton titre « Magic », on voit un enfant qui fait de la musique très jeune et je me suis demandé si c’était ton cas, si t’avais commencé assez jeune toi aussi ?
Exactement, dans le clip « Magic » le petit garçon me représentait parce que j’ai commencé très tôt la musique. Pendant ma petite enfance, mes parents jouaient beaucoup de musique à la maison. Du coup, je me dit que c’est là que je me suis habitué à un environnement de musique et ensuite au collège avec mes potes, on a créé un petit groupe de rap et c’est comme ça qu’on a commencé à imiter les grands rappeurs et les grands chanteurs.
Ils écoutaient quoi tes parents ?
Ma mère, elle écoutait beaucoup de gospel nigérian et mon père, il écoutait les P-Square et tout ça donc ouais, je pense que c’est ce que j’écoutais le plus pendant mon enfance. Je pense que l’oreille musicale que j’ai déjà, elle vient de là.
Ensuite tu t’es dirigé vers quoi musicalement ?
Au début, j’étais très rap avec mes potes, tu sais au collège c’est ça on veut être les boss mais après, j’ai commencé à écouter de la pop avec Michael Jackson au moment de sa mort. Je l’ai découvert quand il est décédé : c’était une claque et du coup je suis allé écouter tous ses trucs, regarder tous ses concerts et c’est ce qui m’a donné envie de faire carrière et voilà après j’ai plus écouté du R&B, Chris Brown, Usher, Justin Bieber. Justin Bieber c’est un peu pop aussi mais voilà, c’est un bon mixe.
Qu’est-ce qui t’a amené à signer sur le label indépendant Wèrè Wèrè ?
Comme on dit : quand tu marches seul, tu vas plus vite mais quand tu marches en groupe bah tu vas plus loin. Donc ouais, c’est ceux qui veulent aller vite qui décident de travailler seuls mais je pense qu’à un moment, arrivé à un niveau de ta carrière, tu dois forcément collaborer avec des gens qui peuvent te rajouter en fait un plus à ta carrière. Donc c’est pour ça que j’ai décidé de signer avec Wèrè Wèrè Music.
Et tu ressens ce plus ?
Ouais, si déjà je suis là, en interview avec vous c’est que ouais je suis au bon endroit, ça va.
Ton EP, quand est-ce qu’il va sortir et qu’est-ce qu’il va raconter ?
Dans pas longtemps en tout cas… On n’a pas la date exacte mais ça arrive bientôt. Ce sera un EP très coloré avec différents styles mais qui restera centré sur moi, sur mon histoire et mes débuts, comment j’ai progressé, les obstacles que j’ai connus pendant toute ma carrière.
Une sorte de continuité de « Magic » et « Money » ?
Voilà avec « Magic » et « Money » qui sont une suite qui racontent une histoire, c’est ce qui va se poursuivre dans l’EP.
J’ai aussi vu que dans tes clips tu chantes souvent en éwé, il y a aussi des pagnes, des habits traditionnels : c’est important pour toi de rappeler cet héritage togolais ?
Très, c’est la base, c’est essentiel. C’est la base même de ce qui me fait : je suis un artiste africain, c’est toujours important de le montrer à travers ces petits détails-là. La touche artistique dans les visuels et tout, c’est important que je rappelle au monde entier que je viens du Togo même si je veux conquérir les autres marchés.
Est-ce que tu as des recommandations sur la scène togolaise actuelle ? D’autres artistes que t’écoutes beaucoup, que t’apprécies ?
Ouais en ce moment j’écoute beaucoup Yaka Crazy, j’aime beaucoup sa musique. Il fait un peu de rap, du rap chanté un peu. Je dirais aussi Conii Gangster, Kaatal qui est un artiste plus R&B pop. Non, franchement, il y a beaucoup de talents, je pourrais pas tous les citer mais il y a de la matière. Faudrait aller regarder et vous allez découvrir beaucoup beaucoup d’artistes très talentueux direct depuis Togo, Lomé et même dans les autres villes parce qu’il y a pas que Lomé au Togo.
Est ce qu’il y a des artistes avec qui tu souhaiterais collaborer, que ce soit à l’international ou en local ?
Ouais en local, en local ce serait ouf de faire une collaboration avec les Toofan, c’est un peu les grands frères, les ambassadeurs actuels, la référence, les togolais internationaux. Plus à l’international, je dirais Didi B, il casse tout en ce moment. Je dirais Tiakola en France. Aya Nakamura, aussi, c’est la reine. Ah ouais, Fally Ipupa ! Comment je peux oublier la légende, l’aigle.
D’ailleurs je ne sais pas si tu as vu cet extrait où on voit Tayc qui écoute un de tes sons et qui a l’air de beaucoup apprécier.
Ouais j’étais fier qu’il kiffe mon truc, j’aime beaucoup ce qu’il fait, j’ai hâte de le rencontrer pourquoi pas faire une collaboration aussi avec Tayc, j’aime beaucoup ce qu’il fait.
Pour finir, un petit tuyau… tu me disais que Lomé a beaucoup changé, c’est quoi les endroits cool en ce moment ?
En ce moment les endroits cool, c’est l’Opium Rooftop, c’est un rooftop en mode boîte de nuit. Il y a la marmaille là-bas tous les soirs jusqu’à 10h du matin. C’est chaud. Il y a le New York aussi qui est cool. C’est chaud pour manger aussi, il y a plein de coins : Nopegali, Vivi Royale, on a de belles plages Marcelo Beach, Blue Turtle, Pure Plage. Ouais, c’est ouf.