Un an après la sortie de son album Soft Power, le Montréalais Poirier vient conclure son projet en conviant quatre artistes pour revisiter ses morceaux-phares. On vous propose d’écouter une nouvelle version de sa collaboration avec Flavia Nascimento, en compagnie du guitariste Diogo Ramos.
20 ans déjà que Ghislain Poirier squatte la scène électronique à coup de dancehall et de bass music incisive largement inspirés par l’Afrique et les Caraïbes. Avec 11 albums à son actif, le Canadien est sorti de l’underground avec Soft Power, un album vivant et collaboratif qui réunit de grands noms du Monde et de la diaspora installée dans son pays. Ses productions accueillent alors des vibes haïtiennes (Mélissa Laveaux, Coralie Hérard), ouest-africaines (Daby Touré), ou brésiliennes (Flavia Coelho, Flavia Nascimento), dans un format acoustique, pop et électronique qui lui ouvre de nouvelles portes. Avant de passer à la suite, il nous explique les raisons de cette sortie.
Aujourd’hui nous mettons en avant le remix que tu as toi-même fait du morceau « Me Leva ». Pourquoi avoir choisi ce morceau et fait appel en particulier au guitariste Diogo Ramos ?
Souvent, les chansons vers la fin d’un album passent un peu sous le radar, surtout à l’ère du streaming. J’aime beaucoup cette collaboration que j’ai faite avec la chanteuse brésilienne Flavia Nascimento (qui habite au Québec) et je voulais lui donner un éclairage nouveau, la mettre en valeur. J’ai croisé Flavia et son ami guitariste Diogo Ramos pour adapter la chanson pour un spectacle et quand j’ai entendu cette nouvelle ligne de guitare jouée par Diogo, ça m’a tout de suite inspiré pour bâtir un remix bossa nova tout en douceur et sans beat ! Aussi, elle donne le ton au EP en étant la première chanson de celui-ci.
Sur quels critères as-tu sélectionné les autres remixeurs pour participer à cet EP ?
Disons que la sélection s’est faite naturellement. Avant même que je sorte l’album Soft Power, Gardy Girault s’est manifesté pour faire un remix de « Nou Pare » (qui veut dire : nous sommes prêts) car je lui avais fait écouter une démo. C’était un choix logique, car la chanson est en créole haïtien et Gardy Girault est haïtien. J’ai joué avec lui à Haïti à quelques reprises et je l’ai aussi fait venir à Montréal. Pour ce qui est de SIM, c’est un jeune producteur de Montréal très talentueux qui est fasciné par le dancehall et la musique électronique, donc un choix logique pour remixer « Pull Up Dat » à sa sauce. Enfin, Boogát est un collaborateur de longue date, notre première collaboration datant de 2010. Depuis, on a fait plein de choses ensemble et lui aussi avait entendu une démo de « Café Com Leite ».
Tu nous disais que cet EP de remixes servirait à « boucler la boucle » sur ce projet. Es-tu déjà en marche pour le suivant ? Peux-tu nous annoncer la direction que tu emprunteras ?
J’ai composé quelques singles qui ne sont pas rattachés à un EP, album ou projet en particulier et ça fait du bien ! J’ai le goût d’être libre et de voir où mon inspiration va m’amener. J’ai tendu quelques perches pour des collaborations vocales et on verra ce qu’il en résultera. Je n’ai pas de direction précise, mais c’est sûr que ce sera dans la continuité de mon album Soft Power. J’ai quelques dates en DJ qui s’en viennent cet été et peut-être que ça va m’inspirer pour faire des tracks plus dansantes. J’ai composé la musique de la pièce de théâtre Nassara qui sera jouée à Montréal au Théâtre d’Aujourd’hui cet automne. Aussi, j’ai composé en collaboration avec Martin Tétreault la musique du spectacle de danse contemporaine Rhapsodie du chorégraphe Sylvain Émard qui sera présenté en 2022 à Montréal aussi. Ces deux projets ont été reportés à cause de la pandémie et j’ai bien hâte que le public puisse les voir. Quand je fais de la musique pour le théâtre, la danse ou le cinéma, c’est vraiment une vibe différente que j’explore, plus ambiante et expérimentale.
L’EP sera disponible le 4 juin, précommandez-le ici.