Twentee, le premier projet de Kamo Mphela, est sorti il y a seulement un an, mais en très peu de temps, la chanteuse et danseuse s’est imposée dans son pays comme une véritable célébrité. Animée par une énergie flamboyante et une ambition qui ne se limite pas à la musique, elle a signé les derniers plus gros tubes de son pays, du désormais classique « Amanikiniki » à l’énorme succès de « SBWL ». C’est qu’après avoir brillé dans de nombreux featurings, l’heure était venue pour elle de développer son propre art.
L’EP Nkulunkulu qui vient de sortir enfonce le clou, et Kamo est plus concentrée que jamais. « Nkulunkulu est essentiellement une prière à Dieu », dit-elle à PAM tout en se préparant pour un événement, et un vol pour Lagos. « C’est la raison pour laquelle le titre est si différent de toutes mes chansons vedettes. Je suis entrée dans le studio et j’ai commencé à dire ce que je voulais de Dieu : je lui demande de l’argent, je lui demande du succès, je lui demande de me protéger du diable. Ce n’est pas nécessairement la Kamo Mphela hardcore que les gens connaissent, parce que j’essaie d’introduire ma propre marque. » Pourtant, les fans hardcore trouveront aussi leur compte dans ce projet. Qu’en est-il des trois autres titres ? « Les autres chansons, c’est juste des ambiances ! Des vibrations pour les gens de la rue, pour les filles qui veulent juste danser… et ne pas prier », sourit-elle malicieusement.
Les vibrations, l’énergie, la danse, sont des composantes essentielles de la musique que Kamo produit : l’amapiano, le dernier avatar de l’hyper créative house sud-africaine. Le genre envoie aujourd’hui des artistes se produire partout sur le continent, mais cela ne suffit pas à la chanteuse, qui ne prend pas le titre de « Amapiano Queen » comme un compliment. « Quand on me dit reine de l’amapiano, on me met dans une seule case », explique-t-elle. « Mais j’aime la dance music dans son entièreté, donc je veux être capable de faire de l’afrobeats, de faire n’importe quelle musique de danse qui peut toucher du monde. Même en Afrique du Sud : kwaito, … Je peux tout faire. » Et de fait, la musique n’est pas le seul domaine dans lequel Kamo veut gagner. « Je pense que je suis une entertainer. Je n’aime pas utiliser beaucoup d’étiquettes pour définir qui je suis. Je veux juste participer à tout ce qui m’entoure, à ma carrière, à ma marque », nous dit-elle. Cela inclut la musique, mais aussi la comédie (elle a joué dans une série Netflix), les réseaux sociaux (elle a récemment atteint le million de followers) et évidemment la danse, le premier domaine qui l’a vraiment révélée chez elle à travers des street-videos virales. Dans un pays mondialement connu pour son incroyable richesse en matière de danse, tout comme en musique, la jeune artiste a réussi à tirer son épingle du jeu. « Je ne sais pas comment mec… je pense juste que c’était mon heure ! », s’amuse-t-elle. « Il y a des danseurs vraiment incroyables ici, mais je pense que les choix que j’ai faits m’ont aidée à exploser, comme par exemple tout pousser de mon côté avec les vidéos virales. Et puis, j’ai juste décidé que je pouvais danser sur ma propre musique ! »
Le succès de Kamo Mphela a été extrêmement rapide, et probablement intense pour une artiste de 21 ans. Les histoires de carrières fulgurantes finissent bien trop souvent en chutes qui le sont tout autant, mais la chanteuse a un plan — pour elle et pour l’ensemble du mouvement amapiano. « Je pense simplement que les gens du genre devraient s’unir et pousser le son en tant que collectif, au lieu de vouloir le pousser seul. Certaines personnes veulent juste que leur ego soit flatté plutôt que de faire avancer les choses. Imaginez si tous les artistes amapiano allaient au Kenya pour faire un show ! Ce serait plus puissant que tout. » Elle a appliqué cette philosophie sur Nkulunkulu où l’on retrouve sur quatre titres des artistes comme Vigro Deep, MFR Souls, Reece Madlisa, Zuma, et d’autres grands producteurs du pays. « 100 shooters » sonne comme un hymne de club, « Percy Tau » voit la chanteuse rapper avec plus d’aisance que jamais et « Mamazala » fusionne les influences des plus grands genres de rue sud-africains de ces dernières années. C’est une grande fête qui s’annonce en Afrique du Sud — et au Nigeria, au Kenya, en Tanzanie ou en Zambie aussi, où les piano vibes s’exportent de plus en plus rapidement…
Nkulunkulu disponible sur toutes les plateformes.
Écoutez Kamo Mphela dans notre playlist afro + club sur Spotify et Deezer.