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The Pan African Music Magazine
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PAM Meets Astan Ka : réconcilier les mondes

La réalisatrice Marion Desmaret met en lumière le travail de l'artiste pluridisciplinaire Astan Ka lors de la résidence Afropollination à Hambourg, sur un navire de pêche devenu hub culturel, le MS Stubnitz.

Avec Marion Desmaret, PAM s’est rendu au cœur du programme Afropollination, un échange musical et culturel unique en son genre qui facilite les rencontres créatives entre artistes, genres, disciplines, identités, idées et cultures de diverses régions d’Afrique et d’Allemagne. Pour cette nouvelle phase du programme, en collaboration avec le collectif ougandais Nyege Nyege et le Berlin CTM Festival, Afropollination a posé ses valises sur le MS Stubnitz, un ancien navire de pêche de 80 mètres amarré à Hambourg.

« J’ai toujours eu un faible pour les héros oubliés de l’histoire, les pionniers en tout genre qui ont refusé de se plier aux règles », confie la réalisatrice. Ancienne rédactrice pour l’émission Tracks de la chaîne franco-allemande Arte, Marion s’est depuis installée à Berlin en tant que réalisatrice indépendante pour capturer des histoires à la frontière des cultures. C’est à travers cette démarche que Marion a rencontré la créatrice franco-malienne Astan Ka, qu’on vous fait découvrir dans ce nouvel épisode de la série PAM Meets.

© Ian Wainaina

« En septembre dernier, j’étais en Ouganda dans le cadre du festival Nyege Nyege pour tourner plusieurs reportages pour Tracks, dont un documentaire sur le festival et un reportage sur la première phase de la résidence Afropollination, un projet collaboratif entre l’Afrique et l’Allemagne, initié par Nyege Nyege et Piranha Arts, qui avait lieu en amont du festival, à Kampala », explique Marion. « Cette première phase de la résidence réunissait une vingtaine d’artistes africains et allemands, tous en collaboration dans la villa Nyege Nyege. C’est là que j’ai rencontré Astan Ka et Binghi, qui expérimentaient ensemble pour la première fois. » Cette première interaction, dans l’atmosphère électrique de la villa Nyege, a marqué les esprits. « L’alchimie entre Astan, la Franco-malienne et Binghi, la Rwandaise, sautait aux yeux, et le son qu’elles commençaient à développer ensemble était magnétique. »

Quatre mois plus tard, Marion retrouve l’artiste, mais cette fois-ci à l’autre bout du monde et sur l’eau, dans la ville de Hambourg où se déroule la deuxième partie de la résidence Afropollination. « En montant sur ce bateau, c’est comme si tu acceptais de laisser sur terre tout concept du temps pour pénétrer dans une autre réalité », explique Marion à propos du MS Stubnitz. « C’est un microclimat, une time-capsule dans laquelle tu peux rester des semaines entières sans jamais sortir. Les nombreuses cabines permettent aux artistes qui s’y produisent de dormir sur place après les concerts. » C’est dans cette réalité alternative que la magie opère, au détour d’un couloir, sur une scène de fortune ou sous les lumières colorées des anciennes salles de contrôle. « Sur le MS Stubnitz, chacun travaillait à son rythme, les artistes se rendaient visite dans leurs studios respectifs, ça chantait, dansait et improvisait de tous les côtés. »

© Ian Wainaina

De son côté, Astan Ka est à nouveau réunie avec Binghi, DJ, artiste et performer au talent indéniable. Entre deux sessions créatives, elle explore le MS Stubnitz avec Kimia – son adorable fille, et Exocé – son partenaire et collègue, danseur et créatif multidisciplinaire. « Ce qui m’a frappée chez Astan, c’est son élégante puissance. Elle touche à tous les médiums, la musique, la performance, le cinéma, et se réapproprie leurs codes », explique Marion. « Le jour où on a bouclé notre tournage avec quelques images sur le ponton du bateau, le soleil a éclipsé la pluie : c’était un doux cadeau. » 

Découvrez la vidéo, et imprégnez-vous de la magie de la musique d’Astan Ka. Restez également à l’affut pour la sortie imminente de « DENG DENG », une vidéo réalisée par Sami Grill, ainsi que pour la première de la pièce « Brown Labels », réalisée par Mirah Laline, qui illustre la condition des personnes métissées à travers les yeux de trois interprètes différents, du 20 au 22 avril à Oyoun Neu Denken, à Berlin.

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