Le chanteur, figure de l’âge d’or de la rumba congolaise, fut l’un des champions de l’OK Jazz puis de l’orchestre Bana OK qui en reprit le flambeau. Il s’est éteint le 7 mars à Kinshasa, à l’âge de 72 ans.
C’est hier, qu’on a appris le décès de ce champion de la rumba. Et aussitôt ressurgirent les échos des chansons qui avaient installé son nom parmi ceux des plus grands chanteurs de rumba. Joseph Londa Kiambukuta avait commencé en 1969 avec le Dr Nico et son African Sukisa quand il n’avait que -vingt ans, puis enchaîné deux ans plus tard sur l’orchestre Continental de Maître Taureau (en compagnie de Wuta Mayi et Bopol Mansiamina) pour finalement poser ses bagages et sa voix dans l’OK Jazz de Franco qu’il n’allait plus quitter, jusqu’à ce que le grand maître Luambo ne tire sa révérence.
Sam Mangwana se souvient : « Josky est venu dans l’OK jazz quand j’y étais, c’est Simaro qui l’a sollicité. C’était un bon travailleur et aussi un monsieur qui vivait sans souci, qui prenait la vie telle qu’elle venait à lui. » Après le départ de Mangwana pour d’autres horizons (1976), Josky avait d’ailleurs acquis le surnom, qui valait titre, de « Commandant de bord », à la pointe de la première ligne de l’OK Jazz, celle des chanteurs.
« Missile », « Chacun pour soi », « Adieu je m’en vais » et plus tard la célèbre « Chandra » sont quelques-unes des chansons qui marquèrent son époque « OK ». Elles ne l’empêchèrent pas d’enregistrer des disques sous son nom ou de collaborer avec des jeunes talents comme Koffi Olomidé, qui l’invita sur Ngounda en 1983.
En 1989, à la mort du « sorcier de la guitare » Franco, Josky fait partie des fidèles qui tentent de maintenir en vie l’orchestre, mais les dissensions avec la famille de Luambo le poussent, avec Simaro Lutumba et Ndombe Opetum, à fonder un nouvel orchestre, les Bana OK (les enfants ou les héritiers de l’OK Jazz) avec lesquels il enregistrera plusieurs disques, se produisant régulièrement sur scène (comme ici à Paris, où le Bana OK avait invité Sam Mangwana en souvenir des années OK).
Au début des années 2000, il prenait le chemin de la France et poursuivait une carrière solo avant de rentrer à Kinshasa une décennie plus tard. Les problèmes de santé assombrirent ses dernières années, même s’il fut dignement fêté lors d’une soirée célébrant ses cinquante ans de carrière à Kinshasa en 2019.
Il restera associé aux plus belles années de la rumba et avec lui, c’est un nouveau témoin et acteur de cette époque que cet hiver emporte. Que la terre lui soit légère.