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L’hommage d’Habib Koité aux guitar heroes de la musique mandingue

Le guitariste malien Habib Koité rend hommage à Sekou « Bembeya » Diabaté, co-fondateur du Bembeya Jazz, et à Djelimady Tounkara, chef d’orchestre et soliste du Super Rail Band.

Crédit photos : AG Anara Souleymane


Gagnez vos places pour le concert d’Habib Koité & Bamada le vendredi 18 octobre au New Morning à Paris. Pour participer, envoyez votre nom et prénom à [email protected], en précisant ‘Habib’ en objet.


Samedi dernier, dans le sud-est du Maroc, 4000 personnes ont assisté au cœur des dunes au concert d’Habib Koité. Le guitariste et chanteur malien était à l’affiche de la 9ème édition du Festival Taragalt, l’une des étapes de la Caravane Culturelle pour la Paix. Rencontre, au coucher du soleil, avec un musicien respecté par ses pairs. 

Comment est né ce projet d’hommage aux guitar heroes de la musique mandingue ?

Il y a 18 ans, le grand guitariste guinéen de l’orchestre Bembeya Jazz, Sekou Bembeya, est venu chez moi. Je ne savais pas qu’il me connaissait. Moi je le connaissais bien sûr : quand on était petit et qu’on aspirait à jouer de la guitare, eux, c’étaient nos héros. Il a rencontré quelqu’un qui me connaissait et ils m’ont trouvé chez moi, par hasard, comme ça. Moi je l’ai reconnu et je ne savais plus où me mettre. Et l’autre me dit : « grand frère voulait que je lui montre ta maison, il voulait te voir ». Et Sekou rajoute : « Dogo (petite frère, en bambara, DNLR), j’ai écouté ta musique. Vraiment, j’étais curieux de te voir. Ce que tu joues à la guitare ça me plait beaucoup. C’est quelque chose que je n’ai pas entendu souvent. » Il est resté 10 minutes chez moi, il a bu de l’eau, il a pris ma guitare, il a joué un peu et puis ils sont partis.

Depuis, je souhaite lui rendre visite chez lui à Conakry. Parce que ce jour là, il m’a fait trop plaisir. C’était fort dans ma tête mais ça n’est jamais arrivé jusqu’à présent.

Avec mon nouvel album qui arrive, je lui ai proposé de venir chez moi, dans mon petit hôtel à Bamako et de jouer pour lui. Comme il était partant, je suis allé voir le guitariste de l’autre grand groupe de l’époque, le Super Rail Band, Djelimady Tounkara. Lui dit que je peux imiter tout le monde, mais que personne ne pourra m’imiter, parce que j’ai trouvé mon propre chemin avec la guitare. Quand je lui ai proposé de participer à cette soirée, il était très content. Ces deux musiciens ont attiré les foules et, aujourd’hui, ils ont l’impression d’être oubliés, de reculer dans le noir.

Est-ce qu’avec ton groupe, Bamada, vous allez interpréter des morceaux du Bembeya Jazz et du Rail Band ?

Non, je ne peux pas me le permettre. Je ne vais jouer que ma musique. L’idée est de les réunir et de rappeler que nos grands sont toujours là. Et leur petit, qu’ils apprécient tous les deux, propose de jouer pour eux. Le fait de se retrouver spectateurs va créer entre eux encore une autre complicité. Et s’ils ont envie de jouer, il y a aura des guitares à leur disposition.

Comment décrirais-tu Sekou Bembeya et de Djelimady Tounkara ?

Même si leur orchestre se faisait une sorte de concurrence à l’époque, ces deux personnages se connaissent, ils sont amis. Quand Sekou est à Bamako, il passe beaucoup de temps chez Djelimady à jouer. Et Djelimady m’a dit la même chose : quand il est à Conakry il passe toute la journée chez Sekou. Ils ont vraiment fait les 400 coups de la musique tous les deux. Et encore aujourd’hui ! Tout récemment, le Rail Band s’est reformé avec Salif Keita pour une tournée. Et Sekou Bembeya aussi continue de jouer, notamment avec Sekouba Bambino.

Tous les deux font de la musique mandingue mais le Mandé est grand ! Ils n’ont pas le même style, mais ils ont la même longévité avec cet instrument. Ce que je souhaite, c’est qu’ils jouent encore longtemps et surtout que les jeunes puissent avoir un regard sur eux.

Qu’est-ce que tu admires chez eux en tant que guitariste ?

Chez Sekou j’admire sa sensibilité. Il joue avec beaucoup de clarté. Djelimady est un peu plus rock. Avec sa guitare électrique, il peut passer rapidement de notes graves à des notes aigues, de notes mandingues à des notes blues.

Tu vas en profiter pour enregistrer avec eux ?

Oui, ils vont poser des guitares tous les deux sur un titre de mon prochain album qui est très symbolique pour moi, « For ever ». Il parle justement du vivre ensemble et d’une histoire d’amitié qui s’inscrit dans la durée.

Pour quand est prévue la sortie de ce nouvel album ?

J’espère en début d’année prochaine. L’album avec Artist For Peace and Justice doit, lui aussi, sortir en 2019. Je vais tourner avec ces deux projets et avec Bassekou Kouyaté aux Etats-Unis. Tout va se mélanger en 2019 !

Habib Koité & Bamada rend hommage à ses aînés : Sekou Bembeya et Djelimady Tounkara. Le vendredi 2 novembre, à 21h30, à L’Espace Maya.

Lire ensuite  : Bombino : « la guitare c’est comme les maths »

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