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The Pan African Music Magazine
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Les meilleurs albums électroniques de 2022
Illustration de kabeaushé

Les meilleurs albums électroniques de 2022

Nombreux sont les aficionados de musiques électroniques au sein de la rédaction de PAM. Sur la route des festivals et des soirées underground, ou derrière nos écrans d’ordinateur à scruter les pages Bandcamp des labels et artistes nous nous faisons les témoins d’une scène ultra-créative qui ne cesse de se réinventer.

Cette année, on a fait la découverte du cruise beats nigérians, dansé pendant des heures sur la cadence endiablée du singeli tanzanien, le gqom sud-africain, des nouvelles formes d’amapiano, ainsi qu’un florilège de sorties afro-house et afro-tech de qualité. Merci à la Kényane Coco EM et son groove implacable, Hagan et son exploration des sonorités ghanéennes, Phelimuncasi et leur gqom effréné, l’avant-gardisme de Slikback, le collectif RS Produções et son neo-kuduro assassin. Cette année fut celle de Gav & Jord, Authentically Plastic, Galio DJ, Teno Afrika, et beaucoup d’autres. Il a fallu faire des choix cornéliens, mais voici notre sélection – classée par ordre alphabétique – des 30 albums électroniques panafricains qui ont rythmé 2022.

Une sélection à retrouver dans nos playlists sur SpotifyApple et Deezer.

Afrique Refait

Mdou Moctar

En 2021, Afrique Victime était l’album de la consécration pour Mdou Moctar, musicien nigérien au parcours incroyable, téléporté de son petit village d’Arlit aux grandes scènes internationales en quelques années. En véritable messager, Mdou a depuis sillonné le monde pour dénoncer l’esclavage moderne qui sévit dans son pays, sur fond de blues et de rock aérien. Si l’électronique a toujours existé en filigrane dans la carrière de ce musicien adepte de l’autotune, personne n’aurait pu imaginer un album de remixes de la carrure d’Afrique Refait, qui réunit 80% d’artistes de l’écurie Nyege Nyege. Une sortie décidément importante puisqu’il s’agit sans doute de la première fois que le rock touareg rencontre le singeli (Jay Mitta), le balani fou (DJ Diaki), l’électro-pop kényane (Kabeaushé) ou le rap expérimental (MC Yallah et Debmaster)…

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Ama Gogela

Phelimuncasi

La musique du trio Phelimuncasi fédère et rend vivants les gens qui en font l’expérience. En toile de fond, le gqom du groupe s’inspire du toyi-toyi, un mélange de danse et de marche guerrière repris dans les manifestations anti-apartheid et plus récemment pour exprimer une certaine colère envers un gouvernement passif. De manière toujours pacifique, les Phelimuncasi ont toujours pris part au combat, véhiculant leurs messages de fête à travers cette arme puissante et non-violente qu’est le gqom. Après un album rétrospectif sorti en 2020, Nana, Khera et Malation ont réuni une poignée de producteurs solides pour pondre Ama Gogela, un album incontournable qui donne une furieuse envie de leur emboîter le pas partout où ils passent !

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Archeology

Montparnasse Musique

Après deux EP remarqués sur le label de Peter Gabriel, accoucher d’un album n’était qu’une question de semaines pour Montparnasse Musique, duo composé du Sud-Africain Aero Manyelo et du Franco-Algérien Nadjib Ben Bella. Sur Archeology, l’imagination du tandem survole le continent africain du Nord au Sud pour atterrir à Kinshasa, berceau du mouvement Congotronics initié par le label belge Crammed Discs. Jouées et chantées par des membres de Konono n°1, Kasai Allstars et Mbongwana Stars, les vibrations sonores de la capitale de la République Démocratique du Congo se juxtaposent alors à la house contemporaine de Johannesburg dans un pêle-mêle afro futuriste jouissif. Un petit chef-d’œuvre rendu d’autant plus excitant par la puissante identité visuelle qui l’enrobe : masques DIY signés Cubain Cabeya, clips de Renaud Barret ou photographies de Richard Mosse.

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Between The Bullet And The Front Sight, Casting Lots

Carl Gari & Abdullah Miniawy

D’un côté, un trio électro allemand, bercé de rock industriel, d’ambiant et d’incartades breakbeat. De l’autre, un rappeur égyptien qui trempe sa plume dans le diesel du soulèvement. Alliance inattendue, le projet Carl Gari & Abdullah Miniawy a de nouveau croiser le fer en studio. Après l’EP acclamé Darraje et The Act of Falling from the 8th Floor, le quatuor a livré Between The Bullet And The Front Sight, Casting Lots, composé de huit titres d’un spoken word pulsionnel, porté par d’épaisses nappes digitales, parfois anxiogènes, toujours massives.

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Cooperville

Pabi Cooper

La chanteuse et productrice amapiano Pabi Cooper nous a fait visiter « Cooperville ». Après une ascension fulgurante grâce au titre « Isphithiphithi », la sud africaine de 21 ans a enfin livré un projet très attendu. Comme le veut tout bon projet amapiano, la tracklist comprend de nombreuses collaborations : entre autres, Focalistic, Lady Du et Blxckie. Khanyisa, Yumbs et Liebah sont présents sur le titre « Mama », joli hommage à toutes les figures maternelles. Cooperville est une belle démonstration des capacités vocales et techniques de Pabi Cooper, qui offre des sonorités variées et novatrices, comme sur le hit déjà certifié deux fois platine « Banyana Ke Bafana ».

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Cruise Beat Album

DJ Tobzy Imole Giwa

« Tout ce qu’ils veulent ici au Nigéria, c’est des chansons pour danser », confiait DJ Tobzy à PAM lors de notre reportage sur l’émergence de la scène cruise beats. Ce nouveau son hyper speedé qui a surgi de la banlieue de Lagos, s’est répandu comme une flambée de poudre virale sur TikTok pour finalement fournir la bande-son idéale des fêtes à domicile pour danseurs de footwork à la recherche de BPMs élevés, a forcément attiré l’attention de PAM. Quant à Tobzy, auteur d’un son plus expérimental, il est également aux avant-postes du genre nigérian. Après notre mise en relation du jeune producteur avec le crew Nyege Nyege, le label d’Ouganda a publié l’album de Tobzy, un disque qui donne à entendre son style unique de cruise décalé, un son hardcore sur un tempo effrenné. La piste éponyme « CRUISE BEAT » basée sur le sample du chant d’un coq est la parfaite entrée en matière dans l’univers fun du cruise. 

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Different

Studio Bros

Studio Bros est un duo d’origine santoméenne composé de Famifox et Nunex, deux amis d’enfance qui sont définitivement devenus incontournables sur les scènes afro-house et afro-tech, en particulier grâce à cet album. Different est le souvenir de deux gamins passionnés de musique qui ont grandi ensemble dans le même quartier, et ont suivi le même chemin, démarrant leur carrière en 2007 sous le nom d’Alto Nível Produções. Depuis, les complices ont fait du chemin et ont gagné le respect des plus grands à coups de singles caractérisés par un sens du rythme indéniable et des mélodies acoustiques inspirées. Sur ce premier long format, Studio Bros s’entoure de voix féminines (Natalia Paris, Táyra) et d’acteurs majeurs de la musique électronique africaine (Lilocox, Freddy Da Stupid ou Pierre Kwenders), centralisant l’essence de différents pays, cultures et ethnies dans un savoureux exercice de house music. 

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From Thultwane to the World

Toxicated Keys

Le jeune duo a inauguré son tout premier projet, intitulé From Thultwane to the World. L’album avait été annoncé à l’occasion de la sortie du single « Zaka Zaka » en février. Les deux jeunes producteurs, Mokwele et Thaban Makhafola, sont originaires de Mamelodi, un township de Pretoria. Leur « rough amapiano » – un terme qu’ils utilisent eux-mêms pour se décrire – combine les ambiances soulful et nappes chaleureuses du style originel avec des beats plus durs et des basses sombres à souhait. Le titre « Zaka Zaka » – « money, money » en Tsotsitaal, un mélange de plusieurs langues sud-africaines – est le parfait exemple de cette nouvelle version plus brute de l’amapiano qui remplit parfaitement son objectif : faire danser le public. Un groupe prometteur à suivre de près.

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Ghetto Gospel

Focalistic

Le lyriciste amapiano de Pretoria Focalistic a fait son retour avec un nouveau sermon. Ghetto Gospel est le quatrième projet solo du rappeur, et les invités ne manquent pas. Comme toujours, l’album enchaîne des guests de premier plan tels que DNB Gogo, Pabi Cooper, et même le rappeur français MHD. Il accueille également de nouveaux venu de la scène sud-africaine, comme la perle montante du R&B, Elaine. Ghetto Gospel démarre lentement et solennellement avec « Dipuo » (en featuring avec Sjava et Herc Cut The Lights) mais prend rapidement un rythme endiablé. Une fois arrivé au cinquième titre et single « Tabela Hape », Kabza De Small, Mellow & Sleazy, Myztro et M.J vous mettent en transe. Le tempo ralentit sur le spirituel « Bothloko », mais ne vous asseyez pas pour autant. Focalistic ne déçoit pas sur la seconde moitié de l’album, avec des productions diverses et toujours aussi entraînantes, et un dernier titre plus calme pour faire retomber la pression. 

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In Motion

El Payo

Porte-drapeau de la deep-house sud-africaine, Kid Fonque et son label Stay True Sounds inondent la planète au rythme de trois sorties par mois. Des EPs toujours plus qualitatifs mais aussi des albums, comme ceux des solides AndileAndy, China Charmeleon, Beatsbyhand ou évidemment El Payo, qui sort définitivement du lot. Issu de Polokwane dans la province du Limpopo, le jeune Sud-Africain transcende les codes de la deep-house propre au label avec un twist jazzy d’une rare élégance, inspiré à la fois par Boddhi Satva, Atjazz ou Floating Points. Après le succès de son premier EP Enchanted Meditation encensé par les plus grands DJ et selectors internationaux, El Payo n’a pas perdu de temps pour travailler sur In Motion, un premier album de house soulful aux accents broken beat sublimé par un sens inné du détail.

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K E K K A N

Slikback

Arrivé sur le tard, l’hyper productif Slikback a gardé le meilleur et le plus impressionnant de sa production pour la fin de l’année 2022. K E K K A N a débarqué dans les bacs sans prévenir, à l’instar de la majeure partie des sons futuristes de ce producteur avant-gardiste originaire du Kenya. La seule description disponible de l’album, sur Bandcamp, est une série de 0 et de 1 : du code binaire dont la traduction en langue anglaise est « freedom within » (liberté intérieure). L’expression résonne parfaitement avec ce dernier opus de Silkback, absolument libre et sans limites. « ARIEL BLISS » défie toutes les catégories, fusionnant une techno-trance jamais entendue avec un gabber spirituel, toujours plus haut et extatique. « MIENAI » possède ce break ténébreux et explosif, marque de fabrique du producteur auquel les dancefloors sont désormais habitués, tandis que « BREATHE » sonne comme un vacarme apocalyptique, et « SKY GARDEN » s’envole vers un paradis lointain. Un album extraordinaire rassemblant les œuvres les plus surprenantes de Silkback à ce jour.

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Kilumi

Coco Em

Coco Em avait déjà amplement enflammé les dancefloors d’Ouganda (Nyege Nyege Fest), de France (Transmusicales), de Tunisie (Terra Negra) et de Nairobi (Boiler Room) lorsqu’elle a lancé son premier EP Kilumi, mélange de amapiano, house et trap, ainsi que de nombreux autres styles que la DJ kényane a le goût d’explorer dans ses DJ sets très suivis. Produit dans les studios de Santuri East Africa – une structure qui soutient les jeunes artistes d’Afrique de l’Est – Kilumi est la combinaison de samples d’archives de chansons folkloriques du Kenya, et de sons ténébreux et abyssaux typiques des after-parties de la scène clubbing globalisée. Le résultat est un subtil mélange entre fondations traditionnelles et accents contemporains. Au menu de cet album, percussions massives et paroles hautement revendicatrices sur une fusion d’afro-techno et de house tribale, tantôt rapide tantôt chancelante, et toujours portée par un beat qui démange les jambes. De l’introduction suave de « Pace » en passant par les riffs élastiques de « Yi Ingi » et le sommet underground de l’éponyme « Kilumi », ce premier effort discographique de Coco Em est une remarquable aventure dans ce territoire récemment défriché qu’est la musique de club africaine.

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Liye Liye

La Roche

Le projet de La Roche a pour objectif de peindre « une image quadridimensionnelle vivante et chatouilleuse de la culture congolaise de 2022 ». Pour ce faire, le producteur s’est immergé dans les sons traditionnels et la musique électronique, tout en utilisant les bruits de la rue de la mégapole de Kinshasa (« des alarmes de montres digitales, des klaxons de voitures, des coups de feu, des cris »), retravaillant ce mélange en morceaux complètement hors du temps. Le titre éponyme est construit autour « d’un chant émotionnel de ‘liye, liye’ qui dérive autour d’un beat électronique glacial sonnant comme DJ Screw faisant du grime, le tout agrémenté de percussions 909 et de bris de verre ». Les huit autres titres sont tous profondément ancrés dans la philosophie de Fulu Miziki : s’inspirer de l’histoire musicale opulente de la RDC et de l’agitation énergisante de Kinshasa pour produire des bangers électroniques hypnotiques et hybrides. 

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Makila

Chrisman

Le producteur congolais Chrisman, également membre du collectif Nyege Nyege à Kampala, a dévoilé son album Makila, via Hakuna Kulala. Un disque qui fait suite à son EP Ku Mwezi sorti l’année dernière. Dans ce projet, le MC fait fusionner différents genres musicaux avec l’électro. Il s’éloigne ainsi de ce qu’il a pu produire auparavant, de la gqom et de la trap aux influences afro-house. Dans le morceau principal, Chrisman expérimente avec le kuduro, les sonorités inspirées par la kizomba angolaise et la gqom. Le résultat produit ainsi une musique qui semble ralentie et une atmosphère angoissante avec l’ajout des sons de cloches et de bruits de ferraille. On retrouve cette même ambiance inquiétante, presque alien, tout au long de l’album, comme dans « Angels of Kivu » avec ses mélodies likembé.

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Meeting with the King

DJ Lag

Depuis son éclosion en 2016, DJ Lag n’a cessé de monter en puissance et de s’imposer comme l’une des figures incontournables de la bouillonnante scène électronique sud-africaine. Le boss de la gqom a enfin sorti son premier album studio, le bien nommé Meeting with the King. Sur ces quelques 15 nouveaux titres et 1h20 de musique, DJ Lag élargit le spectre de son univers musical pour délivrer une version 2.0 de la gqom qui a fait sa renommée. Lwazi Asanda Gwala, de son vrai nom, s’approprie aussi bien le phénomène amapiano que l’afrotech ou l’afrohouse afin d’asseoir son statut autoproclamé de roi. Parsemées tout au long du projet, on retrouve d’autres pointures de la scène sud-africaine telles que Babes Wodumo, Mampintsha ou encore Lady Du.

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album cover

Mr. Mixondo

DJ Travella

Quiconque n’a pas encore succombé à la vague singeli est invité à embarquer dès maintenant sur cet album. Ce genre survitaminé qui fait bouillir Dar El Salaam en Tanzanie, férocement mis en avant par le label Nyege Nyege – avec notamment Sisso – est un son joyeusement contagieux parfaitement adapté aux dancefloors. DJ Travella, issu de la toute dernière génération de producteurs singeli, pousse cette musique dans ses retranchements en augmentant légèrement le compteur de BPM, en osant toutes sortes de cuts, samples et ad lib expérimentaux. Il enflamme ainsi le singeli dans une monstrueuse fusion zombiesque. Il faut voir le jeune producteur en live pour le croire, utilisant le clavier de son ordinateur comme un instrument, dansant en rythme, sourire espiègle aux lèvres. Le son et l’ambiance sont bel et bien posés. On salue ici l’un des albums les mieux ficelés du genre.

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Mugogo!

Flexfab & Ziller Bas

Après deux EPs et trois clips qui ont secoué la scène afro-club, le duo helvético-kényan a cette année enfoncé le clou avec l’intense Mugogo !. Même si la quantité paraît indigeste sur le papier, ces vingt-deux bangers ont fermement marqué les scènes rap et électronique par leur caractère explosif, né de la collision entre le « Sweng flow » du Kényan Baraka Anthony Shujaa aka Ziller Bas et les productions incendiaires du Suisse Pablo Fernandez aka Flexfab. Conçu en deux semaines lors d’un pèlerinage musical de ce dernier en Afrique de l’Est, Mugogo ! est le fruit d’une collaboration basée sur « la transmission et le partage » et qui mélange savamment la musique africaine moderne, la bass music et le rap, le tout parfumé d’une fragrance parfois latine.

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N’Djila Wa Mudujimu

Lady Aicha & Pisco Cranes (Fulu Miziki)

C’est avec le producteur de HHY & The Macumbas, Jonathan Saldanha, que le groupe a enregistré N’Djila Wa Mudujimu, un disque où s’épanouissent leurs sons révolutionnaires : un mélange indéfinissable de punk, de musique électronique, de sonorités industrielles et de rumba congolaise. Le tout forme un album profondément jouissif qui parvient à capturer le style déglingue de Fulu MizikiN’Djila Wa Mudujimu pourrait, malheureusement, être leur dernier disque compte tenu de la récente dissolution du groupe. Néanmoins, on peut compter sur tous les artistes qui ont collaboré sur cet album pour continuer de faire exister l’esprit de Fulu Miziki.

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OBG

Branko

En langage SMS, OBG signifie Obrigado, Merci en portugais. C’est par cet acronyme que Branko remercie son fidèle public en signant son troisième album, sans aucun doute le plus personnel et raffiné de sa carrière. Pendant le confinement, le cofondateur de Buraka Som Sistema a sillonné son pays pour enregistrer des DJ sets seul face à la nature. Directement inspirés par ces voyages introspectifs, les onze titres qui composent OBG sont tous -sans exception- des joyaux aux mélodies cristallines et aux rythmiques subtiles inspirées par le kuduro, la batida, le zouk ou la kizomba. En s’entourant de jeunes talents comme les Portugais Tráz Água, la chanteuse d’origine capverdienne ÉLLÀH ou encore la productrice Guadeloupéenne-Camerounaise Ms Mavy, Branko ne faillit pas à sa mission de messager privilégié du son des clubs portugais. 

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Punkal

DÉERR

Membre du collectif barcelonais Jokkoo, le DJ et vocaliste sénégalais Baba Sy s’associe avec le producteur allemand AIIOM, habitué des musiques underground africaines qui a déjà travaillé avec MC Yallah ou Menzi. A eux deux, les artistes forment DÉERR, un mot qui signifie « peau » en wolof, comme une métaphore de notre organe sensoriel le plus important, et qui nous sert de fine barrière entre notre corps et le monde extérieur. Sur leur premier album Punkal, Baba Sy tente de secouer la jeunesse sénégalaise, en les sensibilisant de manière très brute sur des sujets tels que la corruption, leurs conditions de vie, leur futur incertain ou leur rapport avec la nature. Un disque abrasif aux émotions vives, qui fusionne musique contemporaine et structures rythmiques empruntées au gqom, au singeli et autres musiques expérimentales africaines. 

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Quibuala

Gálio DJ

« Quibuala » est un mot dérivé de « buala », ce qui signifie en langue Quicongo « village », qui vient de la brousse, de l’intérieur. Lorsqu’il a quitté sa ville natale de Cabinda pour rejoindre la capitale Luanda, le jeune Angolais s’est d’abord senti exclu et victime de moqueries. Parce qu’il venait du « buala », Gálio a dû accepter sa situation et trouver sa voie pour révéler ses talents et percer en tant que producteur. Aujourd’hui basé à Lisbonne, cet artiste discret a décidé de raconter son histoire personnelle dans un premier album d’afro-house riche sorti sur le label de DJ Satelite, et où l’on peut entendre plusieurs langues : ibinda, umbundu, kikongo, kimbundu, swahili et créoles capverdien et bissaoguinéen. En ajoutant des sons de congas, maracas, djembés ou guitare acoustique, Gálio fait de cet album non seulement un dancefloor-killer mais aussi une splendide œuvre électro-organique. 

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Raw Space

Authentically Plastic

Près d’un an après la sortie de l’atypique Doxa, premier EP en collaboration avec ses collègues Turkana et Nsasi, Authentically Plastic se lance en solo avec Raw Space, un album à la fois sensuel et agressif qui rappelle son côté drag-punk. S’inscrivant plus que jamais dans le mouvement révolutionnaire afro-électronique tiré par la locomotive Nyege Nyege, Raw Space est le reflet du caractère militant de l’artiste queer de Kampala : une musique libre, sauvage et alambiquée qui utilise le chaos comme pilier principal. En faisant appel au hasard dans son processus créatif, iel utilise le génie inhérent aux machines pour faire muter les rythmes et les structures de ses morceaux, s’inspirant ainsi des polyrythmies est-africaines pour délivrer un disque qui emprunte autant au surréalisme qu’à l’avant-gardisme. Entre techno industrielle, textures acides et expérimentations rugueuses, Authentically Plastic plonge l’afro-futurisme dans un bouillon de culture rave qui ne laisse pas indifférent.

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Riddles of Tong Kicol

Leo PaLayeng

Du nord de l’Ouganda au sud du Soudan, le peuple Luo danse et joue la musique acholi, des chansons intenses, joyeuses et fédératrices, pour fêter un mariage, un baptême ou une remise de diplôme. Depuis le début des années 2000, Leo PaLayeng prête son studio à de jeunes artistes, soucieux de réinterpréter la musique du peuple acholi avec les techniques actuelles. Baptisée Acholitronix par son géniteur, cette musique 2.0 était à l’origine destinée à remplacer les orchestres Larakaraka dans les mariages, proposant alors un setup plus léger et moins onéreux. Proche d’Otim Alpha, ce pionnier du genre continue de revisiter les vieux contes de ses ancêtres et d’en partager les secrets sur son label Makabila Umoja, qu’il a co-fondé avec Emiliano Motta. L’année 2022 a donc démarré avec le chaleureux Riddles of Tong Kicol, album d’acholitronix on ne peut plus authentique, aussi rare qu’unique en son genre !

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Saúde Em 1º Lugar

RS Produções

DJ Narciso, Farucox, et Nuno Beats se sont réunis sur le très productif label RS Produções, pour délivrer ces beats dance un brin maussades et mélancoliques, mais toujours basés sur les rythmes néo-kuduro qui caractérisent le son du collectif. Ses membres sont de parfaits funambules, navigant entre d’un côté la facette expérimentale des sonorités urbaines, et de l’autre l’avant-garde de la musique club. Preuve en est ce « TABA » qui frappe sec et nous rappelle toute l’exigence de RS Produções depuis ses débuts. DJ Narciso, le plus jeune des producteurs de l’écurie Príncipe Discos, se joint ici à la mêlée sans faire pâle figure. Ses productions ont beau être plus enjouées et lisses que les breaks rugueux d’un Marfox ou Vanyfox, ses beats ont toute leur place dans cette nouvelle scène kuduro, que l’on apprécie comme une pause sereine ou un parenthèse bienvenue parmi une tracklist définitivement plus hardcore. DJ Farucox fournit l’essentiel des bombes percussives, à l’image de « Sem Cabeça », tandis que Nuno Beats se démarque avec « Tribal », énorme tube. Force est de saluer cette nouvelle sélection pour le moins intense du collectif lisboète. 

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Selected Works

Tony Gallardo

Selected Works rassemble quelques-uns des morceaux les plus importants de l’énigmatique Tony Gallardo, tous issus d’une série d’EP sortis entre 2008 et 2013. Ces dix titres illustrent le large éventail de sa production, allant de la neon electro (« Bruja », « Mi Presa ») à la tropical dance music (« Kibosé », « La Conquista ») en passant par la trap mexicaine (« Plata O Plomo », « Ultra »). La musique présentée ici est introspective et hantée, produite par l’un des artistes les plus originaux du Mexique, offrant ainsi un paysage musical psychédélique auquel il est difficile de résister.

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Textures

Hagan

Le DJ et producteur londonien Hagan a grandi au son des voix du légende du highlife Pat Thomas, Edo Taylor, et du gospel ghanéen qui résonnait à l’église. En 2018, il partait documenter la scène électronique locale. C’était donc une évidence de puiser dans ses souvenirs de voyage au Ghana pour créer les 11 titres de son album Textures. Ce projet club entre gqom, house et électro cache de nombreuses histoires. Hagan a expliqué à PAM l’inspiration derrière le troisième titre du projet, intitulé « Royal Jama » : « si tu regardes un match de football d’une équipe ghanéenne, tu verras qu’avant de jouer, les joueurs se rassemblent et entonnent des rythmes pour se donner du courage et s’encourager. […] Donc j’ai utilisé un sample de ces chants pour ce titre ». 

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The Cycle

Raz & Afla

Résultat de l’étincelle qui a pris feu entre Raz Olsher et Afla Sackey, The Cycle est un album qui sent bon la joie et la spontanéité. Originaire de Tel Aviv et installé à Londres, l’Israélien Raz met sa connaissance profonde de la musique électronique au service d’Afla, artiste pluridisciplinaire aux racines ghanéennes. Fort de son expertise en tant que musicien de session pour des pointures comme Ginger Baker, Sun Ra, Osibisa, Ibibio Sound Machine ou Tony Allen, le musicien partage son héritage par le biais des percussions ou de sa voix fédératrice, principal vecteur d’énergie de l’album. Enfant du confinement, The Cycle est né d’un ping-pong d’idées entre deux artistes bloqués à des kilomètres l’un de l’autre, mais qui ont réussi à trouver la bonne recette. Catalysés par l’afro-funk, le highlife moderne et un soupçon de politique, les deux trouvent un équilibre bluffant entre musique traditionnelle et électronique dans ce disque à l’énergie contagieuse. 

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The Gqom Trilogy LP

DJ Skothan x DJ Scriby x DJ MaRiiO

Né dans les années 2010 à Durban, le gqom est encore jeune mais son avenir est prometteur. Avec The Gqom Trilogy LP, les trois talents DJ Skothan, DJ Scriby et DJ MaRiiO font une véritable démonstration de style. Le projet se présente en trois épisodes. Dans le premier, DJ Scriby dépasse les frontières de l’Afrique du Sud avec des inspirations trap américaines et grime britanniques. Dans le deuxième, le benjamin de ce trio DJ MaRiiO offre des sonorités uniques. Pour finir en beauté, le vétéran DJ Skothan sort des sentiers battus et tente un gqom plus découpé, moins dansant mais encore plus agressif. 

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Where You Are

Teno Afrika

Le producteur de 23 ans a fait son retour avec un nouvel ensemble intitulé « Where You Are », faisant appel une belle brochette de chanteurs pour qui il façonne des rythmes aux basses rondes, accompagnés de hi-hats et shuffles mid-tempo si caractéristiques de l’amapiano. Publié sur Awesome Tapes From Africa, le projet inclut différents artistes de l’entourage de Teno, tels que Diego Don sur les deux morceaux « SK Love » et « AK Love », la chanteuse KayCee sur « Fall In Love », Stylo MusiQ sur le glaçant « Duma ICU » et la voix douce de Leyla sur un morceau éponyme aérien et planant.

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Writings ov Tomato

Gav & Jord

Gavin Blair et Jordan Chung, signé sur le label Equiknoxx basé à Kingston, se sont associés sous le nom de Gav & Jord pour produire Writings ov Tomato via Mal Recordings pour leur deuxième sortie. Désireux de s’éloigner du dancehall auquel ils sont habitués, Gav & Jord ont expérimenté avec des sons différents. Le résultat est cet album de huit pistes instrumentales, un mélange curieusement plaisant de techno industrielle et de noise insulaire expérimentale.

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